J’avais envie de coudre un sweat qui sorte un peu de ce qu’on a l’habitude de voir et je suis tombée un peu par hasard sur cette marque de patron australienne Sinclair Patterns et j’ai ainsi jeté mon dévolu sur le sweat à capuche Lotte.

Il s’agit donc d’un sweat colorblock semi-ajusté aux épaules & à la poitrine et ajusté aux niveau des hanches. Une poche kangourou est prévue au niveau du panneau central. Pour l’encolure, deux variation sont proposées : soit une capuche doublée soit un col oversize doublé. Les manches longues sont finies par des poignets de manche classiques ou des poignets mitaines.
Voici le schéma technique :

Il s’agit d’un patron exclusivement au format PDF (A4 et A0) proposé au prix de 9,99$. Il y avait une promotion au moment où je l’ai acheté : 7,50$ soit 6,58€. Le PDF nous propose un système de calques qui nous permet de sélectionner et donc d’imprimer que la ou les tailles choisies, ce qui est fort appréciable. Autre point qui a son importance : les valeurs de coutures sont incluses (0,7 cm ou 1 cm selon l’endroit où l’on coud). Pour info, si vous imprimez ce patron au format A4, sachez que ça représente 48 pages, ce qui est tout de même conséquent pour un sweat…

Côtés instructions de montage, sachez que le livret technique représente tout de même 42 pages d’instructions avec des illustrations/photos. C’est donc richement détaillé, ce qui peut faire peur au premier regard, un peu comme quand on découvre les patrons d’Ivanne Soufflet… Perso, pas du tout, bien au contraire !!! Je suis hyper conquise de voir tout le soin qui a été apporté à ce modèle : les explications sont hyper claires (attention toutefois car elles sont exclusivement en anglais), limpides et les photos explicites ! La mise en page est soignée, les photos sont belles, bref, c’est une belle surprise que cette marque de patrons, je ne m’y attendais pas !

Voici un extrait :

Sinclair patterns nous conseille de choisir un tissu de poids moyen à lourd avec au moins 20-30% d’élasticité dans le sens horizontal et 10-20% dans le sens vertical tel que tissus sweat, french terry, jersey double, ponte… Pour la capuche ou le col, de préférence un jersey souple, plus fin et doux pour le contact avec la peau. Pour la bande de taille et les poignets, un tissu de poids léger à moyen ayant un fort taux d’élasticité comme le bord-côte est recommandé. Enfin, pour la poche kangourou, un jersey de poids léger de type jersey de coton ou coton lycra/élasthanne… Côté métrage, ça se complique un peu car tout dépend en fait de votre version, si vous choisissez un ou plusieurs tissus différents… Voici tout de même les recommandations de la marque :

Côté tissus, j’ai pris ce que j’avais dans mon stock, à savoir les restes du tissu sweat que j’avais utilisé pour mon sweat asymétrique Burda : un jersey molleton imprimé « envolée de pissenlits » acheté dans la boutique Diffuslaine Tissus (Saint-Nazaire) : 10,32€/m (-20% de remise le jour où j’y suis allée !).

J’ai également choisi ce tissu sweat noir moucheté qui vient lui aussi de la boutique Diffuslaine : tissu très joli mais peu extensible. J’avais acheté 1m50 de ce tissus (laize = 160 cm) soit le coupon à 17,94 € (-20% de remise incluse).

Pour la poche Kangourou, j’ai utilisé mes ultimes chutes de ce jersey polyester texturé façon nid d’abeille que j’avais acheté chez Moline (Paris) : 12€/3 mètres déjà utilisé pour trois précédentes réalisations : le sweat AYA, le sweat Courcelles le Pull Studio Calicot et mon pull Burda Asymétrique :

A noter qu’il y a tout de même 5 épaisseurs de tissu au bas du sweat au niveau de la bande de taille et de la poche kangourou. Je vous conseille donc vivement de choisir un jersey fin pour la poche car clairement mon choix ici n’était pas le plus judicieux…

Le patron est proposé en trois statures : 152-160 cm (petite) / 162-170 (regular) / 170-178 cm (tall) et en douze tailles, ce qui est un sacré éventail : de la taille 0 (XXS / tour de poitrine = 80 cm) à la taille 30 (4XL / tour de poitrine = 152 cm). A noter que la taille du bonnet varie selon la taille. On a ainsi par exemple un bonnet B/C pour les tailles 0 à 8 et un bonnet E pour les tailles 24 à 30. A noter que figure aussi le tour de poignet (wrist), ce qui permet d’avoir des mitaines également à sa taille !

Un tableau avec les mesures finies du vêtements est également proposé mais uniquement en ce qui concerne la longueur du sweat et des manches. Il est toutefois par ailleurs précisé ceci :

Au regard de tous ces éléments, j’ai donc choisi de coudre ma version intégralement en taille 2 (je fais pile poil la taille 2 en tour de poitrine & en tour de taille mais pour les hanches, je fais plutôt une taille 4) avec la stature « regular » (je mesure 1m68). J’aurais certainement dû grader vers la taille 4 au niveau des hanches car à l’essayage, c’était vraiment trop serré (peut-être était-ce également dû à mon tissu qui n’était pas hyper extensible…). Je trouvais par ailleurs que le sweat était un poil trop long. Du coup, j’ai tout décousu et diminué la hauteur du sweat de 3 cm. Attention  car la coupe de ce sweat est bien plus ajustée que ce qu’on a l’habitude de coudre.

Pour la bande de taille, je l’ai tout simplement élargie pour qu’elle fasse plus ou moins la même dimension que le bas de mon sweat. Le résultat est celui que vous voyez sur toutes ces photos. Verdict c’est trop large… j’ai donc depuis rétrécie ma bande de 10 cm et le résultat est bien plus seyant (désolée, pas de photos à l’appui…) !

Pour ma version, comme vous pouvez le voir, j’ai choisi l’option col oversize et manches finies par des mitaines.

Objectivement, je trouve le col trop long (bien que j’ai un grand cou de tortue !), ce qui crée un amas de matière au niveau du cou. Si c’était à refaire, je crois que je retirerais au moins 15 cm…

J’ai effectué une coulisse de 3,5 cm car les œillets que j’avais dans mon stock étaient de 0,8 cm de diamètre. C’est une coulisse que j’ai cousue au point droit normal.

Comme d’habitude, j’ai pris des oeillets de la marque Prym, avec la pince qui va avec. Pour renforcer la partie qui allait recevoir les oeillets, j’ai non seulement entoilé mais j’ai aussi ajouté deux petits morceaux de sweat :

J’ai utilisé un aiguille passe lacets de ce type pour permettre de retourner le lien sur l’endroit : ce fut un exercice long et pénible à faire mais on y arrive. Depuis mon dernier podcast, on m’a conseillée de suivre cette astuce qui me semble effectivement hyper efficace (ça commence à 6 mn) ! Bref… à force de tirer sur cette bande, j’ai cependant dû l’agrandir et la déformer car j’ai tout de même dû recouper au final 40 cm de chaque côté (soit 80 cm au total !) car c’était vraiment troooooooop long.

   

La difficulté indiquée est 3/10 soit un niveau débutant. Je dirais plutôt un niveau intermédiaire car il y a mon sens une étape qui demande minutie et précision : la poche Kangourou. Les mitaines sont simples à assembler. C’est la première fois que j’en cousais et c’est une étape qui m’a bien amusée. J’ai d’ailleurs trouvé la méthode ingénieuse car côté finitions, c’est nickel !

 

En ce qui concerne la poche Kangourou, là aussi, grande première, je n’en avais jamais cousu de cette façon-là. J’ai donc appris quelque chose et apprendre, moi j’adore ça ! C’est une technique que je compte bien reproduire ailleurs, maintenant que j’ai compris le principe…

L’entrée de poche est quasi invisible :

 

En ce qui concerne l’assemblage du devant avec la poche et les découpes, les marges de couture sont de 1 cm pour faciliter les choses et j’ai trouvé ça franchement bien. J’ai donc cousu toute une partie au point droit triple de ma machine à coudre puis le reste à la surjeteuse.
Voici ce que ça donne sur l’envers :

Je ne vais pas vous montrer ici les différentes étapes d’assemblage car j’ai trouvé sur YouTube une vidéo hyper explicite qui vous montre comment coudre cette fameuse poche, si ça vous intéresse, c’est par ici ! Par curiosité, je vous invite tout de même à aller visionner cette vidéo, histoire d’élargir vos connaissances couturesques…

Mon tissu étant peu extensible, je n’ai pas stabilisé la ligne d’épaule par la pose d’un framilastic. Je n’ai par ailleurs pas fait toutes les surpiqûres optionnelles proposées dans le livret. Mon sweat me convient tout à fait comme ça.

Les manches longues sont donc finies par des mitaines et c’est d’ailleurs pour ce détail que j’ai décidé d’acheter ce patron. Moi qui suis frileuse, je suis conquise !

C’est hyper bien conçu et l’assemblage est ingénieux. C’est aussi propre sur l’intérieur que sur l’extérieur.

Sur l’envers :

Voilà pour ce sweat que je suis hyper contente d’avoir cousu et que je porte avec plaisir. J’ai vu que l’un des derniers patrons de la marque Itch to stitch proposait également un sweat similaire. Serait-ce la nouvelle tendance ?