Aujourd’hui, c’est le jour du défi Burda !
Pour participer au défi Burda, le principe est simple : il suffit de coudre un patron issu d’un magazine ou d’une pochette Burda de son choix et de publier sa réalisation le 1er du mois sur le réseau social de son choix (blog, instagram, facebook, thread and needles…). Il faut également prévenir Zélie décousue (via son blog ou son instagram) qui fait, sur son article de blog, un récapitulatif des personnes qui ont participé au défi Burda du mois en cours.
Je vous le dis tout de suite : moi qui voulais réaliser un projet simple et rapide à coudre… et bien j’ai vite déchanté car ce modèle a été bien plus complexe qu’il n’en avait l’air… J’ai même failli renoncer en cours de route, c’est vous dire !!!
Ce mois-ci, j’ai décidé de coudre le modèle 107 du magazine Burda d’avril 2015 : un chemisier au décolleté plongeant de part l’encolure avec revers qui se croise et se ferme à la taille par des boutons pressions. La taille (légèrement plus basse) est élastiquée sur une courte basque. Les manches courtes sont de type kimono.
Voici le schéma technique :
En ce qui concerne les matières recommandées, Burda nous dit de choisir un tissu léger, à paillettes. L’exemple ici de Burda est un tulle mailles rebrodé de paillettes. La laize est ici de 125 cm et il faudra compter entre 1m60/1m65 de tissu pour réaliser ce top.
J’ai réalisé ma version dans un tissu 100% polyester fin, mou, léger, souple et soyeux. Je l’ai acheté 15€ les 3 mètres dans la boutique Modes & Travaux (Les Coupons de Saint-Pierre). C’est un tissu qui ressemble beaucoup à de la soie, au touché en tout cas ! Je ne l’ai pas amidonné, histoire d’apprivoiser cette matière. Sortir de ma zone de confort fait en effet partie de mes objectifs couture… ça n’a donc pas été chose aisée notamment en ce qui concerne la coupe car ce tissu est fin, fuyant/glissant et se déforme rien qu’en le regardant !
Pour être sûre de couper mes pièces dans le droit-fil, j’ai tout d’abord recherché à égaliser les bords de mon tissu. Pour ce faire, la méthode la plus simple est de faire une petite entaille avec les ciseaux côté lisière puis de déchirer le tissu d’une lisière à l’autre. C’est évidemment une technique que je ne vous conseille pas de faire dans de la vraie soie car ça fragilise/déforme tout de même le bord du tissage… Pour la soie (ou lin par exemple), je recommande d’utiliser plutôt la technique du fil de trame tiré qui permet ensuite de couper sur la ligne que cela occasionne (quand on retire un fil de trame, ça laisse un jour donc une sorte de trait). Suis-je bien claire ? Pas sûre… Je précise par ailleurs que ces deux méthodes ne fonctionnent pas avec tous les tissus (jersey, tissu éponge…).
Par exemple ici, le bord de mon tissu est coupé n’importe comment :
Je fais une entaille côté lisière :
Puis je déchire :
On obtient ainsi un bord bien droit :
Une fois cette étape réalisée, je peux plier en deux mon tissu et aligner/superposer les lisières que je maintiens avec des épingles pour éviter que le tissu ne bouge trop. On peut également mettre en dessous de ce genre de tissu, du papier de soie qui permettra de stabiliser là aussi le tissu et enfin par dessus les pièces patron (le tissu est ainsi pris en sandwich). Dans ce cas là, on vient alors couper en même temps le papier de soie et le tissu (ce qui n’est pas très économique…).
J’ai trouvé le patron PDF sur le site russe de Burda. Je l’ai acheté en promotion mais il est sinon à un prix initial vraiment pas cher : 200 roubles, soit 2,18 €. Pour rappel, j’avais acheté tout un lot avec un sacré rabais et ça m’était alors revenu à 0,33 € le patron… Par contre le bémol, vous le savez, c’est que les instructions de montage sont en russe… il faut donc se débrouiller pour assembler chaque pièce. L’autre solution, sinon, c’est d’aller feuilleter en bibliothèque le magazine Burda français en question… Ce que j’ai voulu faire pour ce patron mais je ne l’ai hélas pas trouvé… Bien que ce soit un patron de difficulté 2/4 (nécessite des connaissances en couture et/ou du temps), autrement dit plutôt facile pour moi et bien je dois vous avouer que je n’ai pas réussi à comprendre le montage de la basque avec la coulisse élastiquée. J’ai bien sûr traduit les instructions de montage russes en français, mais la traduction était vraiment approximative… Bref, j’ai fini par acheter le pdf en langue française sur le site Burda au prix de 6,99 €, ce que je hyper cher ! Les explications Burda étant souvent nébuleuses, je prenais donc un risque de ne pas en comprendre davantage… Mais ouf, j’ai fini par comprendre là où Burda voulait en venir. Burda a tout de même l’esprit tordu, je vous le dis ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer… Bref, j’y reviendrai plus bas pour vous expliquer tout ça !
Côté impression du PDF, pas de souci si ce n’est que la planche patron est fournie avec les pièces du modèle 108 (pantalon). Il est donc inutile de tout imprimer !

Les indications sont celles décrites ci-dessous. Le fait que les marges de couture ne soient pas comprises mais qu’elles le soient pour les basques, ça crée je trouve une confusion supplémentaire et ça ne facilite donc pas les choses… En plus de ça, du fait que Burda utilise un tissu à paillettes, ça nécessite des finitions spécifiques (ganse en organza) qui sont venues là aussi troubler encore plus ma compréhension… Non vraiment, tout ça me perturbait trop, heureusement que j’avais acheté le patron en français, ça m’a ainsi permis d’éclaircir quelques points…
En tout cas, pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai donc pour une fois respecté les marges de couture indiquées par Burda (1,5 cm), tout du moins pour la gestion du corsage avec la basque et les ourlets.
Chose également importante : il faut bien reporter sur le tissu le repère du milieu devant et l’emplacement des boutons pressions.
En plus de ça, à la lecture des instructions de montage, on comprend (c’est un grand mot !) qu’il y a des subtilités à prendre en compte si on veut faire correctement les choses. Autant vous dire que mon cerveau a pas mal cogité… D’ailleurs, j’ai remarqué, que les réponses à mes questions arrivaient au moment où on ne s’y attendait le moins. La nuit porte conseil et c’est bien vrai ! D’où l’importance de prendre son temps et de laisser son projet de côté le temps nécessaire. Ayons confiance en nos neurones, ils ont souvent la solution ! Bref, je crois avoir compris où Burda voulait en venir… mais ça m’a pris du temps !
Voici donc ma pièce patron basque devant avec les informations qui me semblaient importantes d’y mettre et que j’ai reportées sur mon tissu (pour la basque dos, c’est le même principe, la parementure en moins, c’est à dire les 2 x 10 cm) :
Le corsage se coud aisément : un devant et un dos qu’on vient assembler par les épaules et par les coutures latérales. On vient ensuite coudre les parementures devant et dos qu’on vient assembler ensuite au corsage. Perso, j’ai entoilé les parementures car mon tissu était très mou et fin. Cette parementure venant jouer le rôle de revers, je trouvais donc important de leur donner une certaine tenue. Arrive ensuite l’étape fastidieuse des basques…
– 1er fil de fronce à 0,5 cm du bord.
– 2ème fil de fronces à 2 cm du bord














































Quelle ténacité et très joli chemisier. J’admire comme toujours le travail .
Merci pour vos encouragements chère Martine !
Très jolie réalisation .
Je vous lis toujours avec plaisir et grand intérêt .Je souris souvent en me disant que vous êtes aussi insatiable en matière de blouses que moi en matière de robes …
Bonne journée
En effet ! Team jamais assez de blouses ! Belle journée !
Le tissu est très beau et quelle persévérance ! Vraiment 😉 Admiration totale 😍 ça confirme ce que je pense de Burda, c’est pas fait pour moi
C’est trop gentil ! C’est sûr qu’il en faut de la motivation… Heureusement que les patrons indépendants se sont bien développés !
Très beau ce chemisier ! je vais essayer de le faire … mais je mesure à peine 1,60 m ça va compliquer l’histoire ! Je viendrai piocher dans vos explications toujours très utiles !
Ah oui en effet, va falloir faire un ajustement de stature… Merci Mireille pour ton si gentil message !
très belle réalisation et quelle persévérance!. et encore merci pour le temps que vous passez à nous transmettre votre savoir faire.
Oh, merci Cécile, votre message m’incite à poursuivre dans cette voie !
Encore une belle réalisation et des explications bien détaillées . Je vais d’ailleurs piocher bientôt chez toi pour un ancien modèle
Ah chouette ! Merci Katty !
Très élégant!
Le chemisier te va très bien. J’aime beaucoup ces patrons burda, ce sont de belles leçons de couture à chaque fois !
En ce qui concerne les explications, n’hésite pas à me demander la prochaine fois, je peux te les scanner, je suis abonnée depuis 2013 😉
Figure-toi que j’y ai pensé… mais seulement une fois la cousette finie… En tout cas mille mercis pour cette proposition !
encore un très beau résultat, mais le travail occasionné en vaut-il la peine ?
je t’ai déjà vu avec des modèles similaires gérés plus facilement, me semble-t-il.
Bravo pour la performance.
Merci JB ! Parfois je me demande…mais c’est certainement dû à mon côté perfectionniste… J’ai effectivement cousu des coulisses élastiquées similaire et c’était bien plus simple !
Qui l’eût cru ce modèle semble bien simple pourtant… Le montage est original mais un fois compris pas si compliqué que ça ! C’est toute la limite des explications écrites. Quand je bute (ça m’arrive aussi et je suis uen fidèle de Burda) je les lis à haute voix et souvent ça décoince !
Comme tu dis, qui l’eût cru !!! Merci Marmotta pour ton conseil, je tenterai ça la prochaine fois…
Merci encore pour ces explications si bien détaillées. tout particulièrement pour vérifier le droit fil sur un tissu compliqué. Donc toi, tu fais une entaille aux ciseaux et tu déchires un peu le tissu. Mais sur combien de centimètres ? pas trop, j’imagine, sinon tu gâches ton tissu. Ou alors à un endroit qui ne gênera pas, et ça tu l’as prévu en plaçant auparavant tes pièces sur le tissu. En tous cas, merci, car j’ai souvent ce problème que je ne sais pas comment résoudre.
Merci Ziata pour ton message ! En fait je déchire sur toute la longueur du tissu (donc sur toute la laize), ce qui me permet ensuite de plier intégralement en deux le tissus, lisière sur lisière. Pour éviter de gaspiller du tissu, je fais une entaille au plus près du bord. Sur l’image que tu vois plus haut, je perds un carré de tissu d’une dizaine de centimètres mais ce n’est pas bien grave…
Je suis encore une fois émerveillée par le temps que vous consacrez à rédiger vos messages avec autant de détails – en mots et en photos. C’est bien vrai que c’est une leçon de couture à chaque fois.
Vous avez une vraie âme d’exploratrice parce que vous ne cherchez pas seulement à faire un vêtement, mais à apprendre du nouveau chaque fois, d’où le choix de certains modèles bien compliqués. J’ai l’impression que chaque nouveau modèle, chaque nouvelle étoffe est l’occasion de vous demander – avec gourmandise – ce que vous pourrez en apprendre cette fois-ci. Vous ne voulez pas seulement vous faire un vêtement mais tout autant apprendre, apprendre. En plus, TOUTES vos réalisations sont soignées aux petits oignons.
Vous êtes une ambassadrice formidable pour l’amour de la couture, et je suis sûre qu’il n’est pas rare que des modèles soient achetés et cousus après avoir lu vos articles.
Je sais que vous tenez à votre indépendance pour commenter objectivement modèles et tissus, mais vous mériteriez d’être rétribuée d’une manière ou d’une autre pour l’aide et la promotion que vous apportez à la communauté couture.
Donc, un chaleureux merci !
@ Anne : Je suis complètement d’accord avec ce que tu dis. Il y a parmi nous des couturières amatrices qui aiment, au delà du fait de se coudre un vêtement, explorer, chercher à comprendre, à percer le mystère de l’architecture du vêtement.
Et ces personnes là sont précieuses pour nous toutes. Je les admire et envie leur ténacité et leur implication.
@ziata Merci !!! Tout cela n’est qu’une question de passion, quand on aime ce que l’on fait, le plaisir alors de partager avec d’autres devient un acte tout à fait naturel.
Je suis littéralement impressionnée, vous lisez en moi, c’est fou !!! C’est moi qui devrais vous remercier chaleureusement, mille mercis pour votre adorable message si encourageant et motivant ! Nul besoin et aucune envie d’être rétribuée, la couture c’est ma passion et gagner de l’argent par le biais de la couture serait contraire à mes valeurs. Excellent week-end chère Anne !
Oh quel magnifique article encore, toujours aussi bien détaillé, pour venir en aide à ceux ou celles qui se lanceraient dans ce modèle.
Il te va à la perfection, c’est vraiment ton style !!
Chapeau bas encore une fois et certainement pas la dernière !!!
Bonne fin de semaine Sandrine et bon week-end couturesque !!!!
Merci Corinne ! En même temps la probabilité pour que quelqu’un couse ce modèle est hyper mince… Très bon week-end à toi aussi !
Le travail en valait la peine car le résultat est très joli et est parfaitement porté!
Merci beaucoup Eliflo !!!
Il est superbe en tous cas ! J’ai le magazine d’avril 2015 et je me souviens l’avoir cousu à l’époque … alors que j’étais encore très débutante 😀
Je ne me souviens pas si je l’avais trouvé difficile ou pas, mais mes finitions ne devaient pas être top top ! 😁😁😁
Ah tiens c’est amusant ! En soi c’est un modèle simple à coudre, c’est juste Burda qui nous fait faire des choses compliquées…
Bonjour,
Jolie blouse dans un superbe tissu, bravo !
Ahhh les tissus fins et glissants ! L’étape coupe des pièces est très galère, l’étape couture pas évidente… MAIS ça donne de si jolies choses, j’adore !
Personnellement voilà comment je m’en sors :
– laver le coupon (la viscose par exemple peut pas mal rétrécir) et le faire sécher à plat posé sans l’étirer sur une serviette éponge, éventuellement en le pliant et le retournant plusieurs fois s’il est trop grand,
– bien recouper les bords comme explique Sandrine, positionner le tissu plié en deux sur une couverture en laine, ça glisse beaucoup moins que direct sur la table. Même si c’est plus long, tracer et couper les pièces sur une seule épaisseur de tissu
– amidonner éventuellement les petits éléments (pièces cols, biais, etc) c’est suffisant (j’ai déjà essayé d’amidonner le coupon complet : une cata !)
– thermocoller le côté apparent du pied de col, du col, des poignets (si je thermocolle les deux côtés de ces pièces, ça fait trop raide) + les parementures avec Vlieseline G785 (existe en blanc, chair et noir… j’apprécie beaucoup le rendu très souple), et surtout respecter temps de collage et temps de pause avant de manipuler
– tout bâtir (c’est long mais j’ai appris comme ça, alors ça fait partie du jeu)
– piquer lentement avec une aiguille microtex et utiliser le double entraînement de la MAC (je n’ai pas de surjeteuse : si je veux de jolies finitions sur tissus un peu transparents, je fais des coutures anglaises)
Comme j’achète autant de coupons en tissus-galère qu’en tissus-ça-s’coupe-et-s’pique-tout-seul, j’alterne. Ça repose…
Mille mercis d’avoir pris le temps de partager ici tous tes conseils, c’est super sympa !
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