Une fois n’est pas coutume, on va parler aujourd’hui couture pour hommes !

Pour ce faire, j’ai choisi de vous présenter ici le patron du sweat Walker de Sinclair Patterns. J’avais tellement eu une bonne première expérience avec cette marque de patron australienne que j’ai voulu retenter l’expérience. Pour mémoire, j’avais cousu le sweat Lotte avec ses mitaines intégrées que j’aime porter chaque semaine depuis que je l’ai cousu : tant que ça caille, je continue de le porter !

Walker est un sweat classqie à capuche pour hommes. Un sweat semi-ajusté et de coupe confortable. Les manches longues sont de type raglan et sont finies par des poignets en bord cote. Idem pour le bas qui est fini par une bande de taille. Une large poche kangourou est également prévue.

Voici le schéma technique :

Le patron est proposé au format PDF couleur (A4 et A0) avec système de calques. Comme je n’avais pas envie d’imprimer 40 pages A4, j’ai donc préféré imprimer ce patron au format A0. A noter que cela représente 2 planches et que ça m’a couté 7,60€ frais de port compris (impression N&B) sur le site Impressionplan.fr. Si votre patron comporte plusieurs planches A0 (ce qui est le cas ici), il faut alors dissocier chaque planche. Pour ce faire, on peut utiliser l’application I Love PDF en sélectionnant la fonction « extraire des pages ».

A noter que ce patron est proposé avec trois statures : 163-170cm (short) / 173-180 (regular) / 183-190 cm (tall) et en dix tailles, ce qui est un bel éventail : de la taille XS/44 à la taille XXL/62. Mon mari faisant une stature de 1m78 et un tour de poitrine de 124, j’ai donc opté pour la stature Regular et la plus grande taille.

N’y connaissant rien en terme de tailles pour hommes, je suis allée voir le tableau d’équivalence et de correspondance tailles françaises. Pour ce faire, j’ai comparé plusieurs tableaux. Voici celui de Burda :

Chez l’homme, il semblerait que ce soit le tour de ceinture plutôt que le tour de taille qui fait référence. D’après Couturood, la mesure se prend « au niveau de l’élastique du sous-vêtement, soit un peu en dessous du nombril » :

Il n’y a pas de tableau avec les mesures finies du vêtements mais il est toutefois précisé l’aisance qui a été ajoutée :

Si vous cherchez un patron de sweat avec ou sans capuche qui soit plus complet en terme de tailles (du XXS au 5XL), je vous suggère le Halftime Hoodie de Thread Theory. On m’a également informée (merci Aline !) qu’il y avait sur cette page plusieurs patrons de couture proposés pour des tailles allant du 3XL au 7XL ! Elle m’a également également fait parvenir cet article de blog fort intéressant : Sewing patterns for big guys (curvysewingcollective.com)

Au final, ce sweat va bien à mon cher et tendre. J’ai cousu ce patron tel quel sans faire aucun ajustement. L’aisance est tout à fait correcte au niveau des bras, c’était là ma principale inquiétude… Les manches de sweat sont raglan et sont longues pile poil comme il faut. Pas de gêne au porter, les emmanchures ont une aisance tout à fait satisfaisante.

 

Le bas du sweat est certes un peu large mais mon mari semble content du fit et c’est bien là l’essentiel !

Ce patron s’adresse aux débutants avec un niveau indiqué de 3/10. Le livret d’instructions est clair et très bien illustré. Il représente tout de même 27 pages, ce qui est pas mal pour un patron de sweat ! A noter le soin apporté au design des instructions de montage. C’est joliment mis en page et c’est important de le souligner car ça fait très pro. A noter toutefois que c’est in english mais avec les photos, franchement ça le fait très bien car elles sont vraiment explicites ! A noter toutefois que je n’ai pas cousu la poche kangourou, c’est donc une étape que je n’ai pas lue…

Côté tissu, voici ce qui est préconisé :

J’ai pris ce que j’avais dans mon stock, à savoir ce sweat molletonné coton & lin que j’ai acheté dans la boutique Stop Tissus 15€ les 3 mètres. Qualité au top, j’en suis très contente ! Pour la doublure de la capuche, j’ai choisi un jersey noir qui vient là aussi de la boutique Stop Tissus et que j’ai payé une misère (2€/m)

Pour le bord côte que j’ai utilisé pour les poignets et la bande de taille, j’ai pris celui proposé par Craftine.

Il s’agit d’un bord côte Oeko-tex composé de 95% coton et de 5% d’élasthanne qui est vendu en tubulaire (largeur 35 cm) au prix de 11,90€/m. Autant la qualité est bonne, autant je ne trouve pas ce bord cote très épais et pas assez extensible. En le recevant, ça m’a fait plus pensé à une maille milano (certes plus épaisse) qu’à du bord côte car il est visuellement lisse/plat : les côtes/rainures sont très fines… mais en même temps ce bord côte a de la tenue et il est doux au toucher…

Ci-dessous, une photo qui vous permet de le comparer avec de la maille Milano (qui est à gauche) :

J’en profite pour faire un petit point « bord côte ». Je suis loin d’être experte en la matière, donc n’hésitez pas à faire part en commentaire de vos avis et recommandations (et autres bons plans !) qui nous seront à toutes et à tous bien utiles ! Ci-dessous, voici mon stock de bord côte, tous différents les uns des autres tant en terme de tenue, de souplesse que de poids. De gauche à droite :
– Bord côte Tissus.net 95% coton et 5% d’élasthanne (mon préféré)
– Bord côte Diffuslaine tissus 75% coton, 20% lurex 5% d’élasthanne
– Bord côte Craftine 95% coton et 5% d’élasthanne
– Bord côte tissus Reine 100% polyester
– Bord côte épais Bennytex 95% coton et 5% d’élasthanne
– Bord côte La Mercerie des créateurs 100% acrylique

Il existe aussi du bord côte vendu en bande de 7 cm de large (85% Coton 15% Elasthanne) comme par exemple celui ci-dessous que j’avais utilisé pour mon mon cardigan Icône d’Atelier Scammit :

Dans la même lignée que celui proposé par Craftine, il existe des bords cotes pailletés qui sont d’ailleurs très à la mode en ce moment. Ci-dessous, il s’agit d’un bord-côte tubulaire noir pailleté que j’avais acheté dans la boutique Diffus’laine tissus à Saint-Nazaire : 7€16 les 50cm. Pas des plus extensibles mais joli et de bonne qualité.

Ci-dessous, une photo qui vous permet de le comparer avec celui de Craftine :

S’il y en a un que je vous déconseille, c’est celui vendu sur la boutique en ligne La Mercerie des créateurs. C’est pourtant un site que j’affectionne tout particulièrement. Ce bord côte tubulaire (largeur 35 cm) est composé d’acrylique à 100% et il coûte 9,90€/m. Autant il est supeeeeeeeeeeeeeeeer extensible autant il n’apprécie pas du tout le fer à repasser. C’est d’ailleurs écrit sur leur site : « Repassage possible sur fer doux et sous pattemouille ».

Je n’ai pas du tout suivi ces recommandations et ai donc pressé au fer ce bord côte (comme je le fais à l’identique pour les autres) qui s’est littéralement déformé à un point que j’ai dû tout découdre et tout jeter à la poubelle… Regardez plutôt le avant/après :

Face à cette déception, j’ai donc passé une 3ème commande. Pour ce faire, je suis allée cette fois-ci sur le site Bennytex qui proposait un bord côte non tubulaire (trop chouette !) = laize de 140 cm (incroyable !) au prix soldé de 8,01€/m (désolée, mais il est actuellement en rupture de stock). Une sacrée bonne affaire donc en terme de métrage ! Côté composition, comme pour celui de craftine, il est composé de 95% coton et 5% d’élasthanne.

Petite déception là encore à la réception car je le trouve trop épais (j’aurais dû me méfier en voyant le grammage), pas assez souple et pas super extensible. Côté qualité, y’a rien à dire (quoiqu’il a un peu marbré au lavage…) mais utiliser ce bord cote pour des poignets ou une bande de taille, ça ne me semble pas des plus adaptés car je le trouve un peu trop rigide…. L’une de vous m’a conseillé (merci Atanyh !) de l’utiliser pour un blouson, ce que je trouve bien plus pertinent : « Le bord Côte benytex un peu raide sera sûrement plus adapté pour des blousons/bombers (des vestes) que pour des sweats. J’en ai aussi de ce type et je me vois pas les coudre sur des sweat ou pantalon de jogging. Ça ferait trop rigide et déséquilibré par rapport au tissu sweat qui est assez souple. »

Ci-dessous, une photo qui vous permet de le comparer avec celui de Craftine (qui est à gauche) :

En définitive, le meilleur bord côte que j’ai eu l’occasion d’acheter depuis que je couds, c’est celui proposé par la boutique en ligne Tissus.net mais il n’était hélas plus en stock au moment où je voulais justement en racheter… Celui-ci est composé de 93% de coton et 7% d’élasthanne (donc bien plus extensible). Certes il est plus cher que les autres que j’ai cités, mais franchement, celui-là est vraiment top ! J’espère donc qu’il reviendra vite en stock…

Ce que j’aime chez Tissus.net, c’est l’étiquette collée sur le tissu qui nous informe des propriétés du tissu. Il est indiqué de ne pas presser au fer ce bord côte mais je peux vous dire que moi je l’ai fait et que je n’ai jamais eu de souci (alors que j’y vais à fond en terme de chaleur et de vapeur !) :

Ci-dessous, une photo qui vous permet de le comparer avec celui de Craftine (qui est à droite) :

J’ai cousu ce bord côte sur plusieurs projets et il vieillit plutôt bien dans le temps. Il n’est certes plus aussi noir profond qu’à l’origine mais c’est en quelque sorte normal…

Je suppose que vous le savez mais Makerist propose depuis quelques mois du tissus à vendre sur leur site. Et j’ai l’impression que ce sont les mêmes que ceux proposés par Tissus.net… L’image du bord cote ci-dessous est quasi la même que celle que je vous montre ci-dessus ! La seule chose qui change c’est le prix : 1€ plus cher le mètre… 

Et pour finir, je vous montre celui que j’avais acheté il y a des années chez Tissus Reine à Paris (à l’époque, ça coûtait 15 € les 50 cm !) dont je ne connais pas la composition mais qui semblerait, au toucher, être du 100% polyester. C’est celui, parmi tous ceux que je vous ai montrés, dont la maille fait vraiment « côtelée » avec cet aspect maille tricotée. Par contre il y a là aussi un de souci de déformation au fer, voyez plutôt :

Lors de mon dernier podcast, l’une de vous m’a écrit ceci (merci Viviane !) : « Ayant travaillé dans un pressing, on ne repasse jamais le bord côte. On passe au dessus la vapeur du fer et on l’aplatit doucement avec avec l’autre main (fer à repasser bien-sûr enlevé) il se place avec la chaleur de la vapeur et c’est pareil pour le tissus velours on tapote avec la main mais on ne repasse jamais sur le tissus pour ne pas casser les fibres ». Comme quoi, on n’a jamais fini d’apprendre ! Vous avez par ailleurs été nombreuses à me conseiller les bords côtes qui venaient de Driessen Stoffen et FajTextile dont le rapport qualité/prix est vraiment imbattable ! Voilà pour la petite parenthèse bord côte. On peut à présent reprendre le cours de cet article dédié au sweat Walker !

Ce sweat est prévu avec une poche ventrale de type kangourou que je n’ai pas faite comme vous pouvez le voir. Monsieur préférait des poches zippées, ce que j’ai donc fait. Pour la technique, j’utilise toujours celle de Sacôtin (sac ou vêtement, au final c’est la même méthode).

Je suis partie sur le patronage ci-dessous mais mon mari ne trouve pas les poches assez profondes, il faudra donc la prochaine fois que je les agrandisse.

Je vais de toute façon revoir la forme des poches pour que celles-ci soient prises dans la couture de la bande de taille. Çela permettrait ainsi aux poches de rester fixes et de ne pas se balader… L’une de vous m’a conseillé cette vidéo Jalie et c’est exactement la forme de poche que je recherchais ! Mille mercis Andrée !

Je regrette aussi de ne pas avoir fait les surpiqûres dans un fil bleu ton sur ton, ça aurait ainsi été plus esthétique visuellement parlant.

Sur l’envers, voici ce que ça donne :

J’ai décidé de mettre l’endroit du tissu sur l’extérieur de la poche et non sur l’intérieur, à la façon du Ginger Jeans.

 

Comme indiqué plus haut, la capuche est doublée et peut se resserrer grâce à un cordon en coton (acheté trois sous chez Fil 2000/Paris). Pas de difficulté d’assemblage. La capuche vient se superposer sur quelques centimètres au niveau du milieu devant.

Le cordon passe par des œillets (ici de la marque Prym) :

Pour former la coulisse, rien de plus simple puisque la capuche est doublée. Une fois la doublure cousue puis pressée au fer, il suffit d’effectuer une simple surpiqûre à 2,5 ou 4 cm du bord (en fonction de la taille de l’œillet) et le tour est joué ! Pour info, j’ai utilisé le point droit (donc non élastique) de ma machine à coudre.

Pour finir, je vous montre quelques photos de mon cher & tendre qui pose avec ses altères… Histoire de donner un peu de vie et de mouvement à ces photos…