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Je suis contente de vous présenter aujourd’hui Passiflore de l’incontournable marque de patrons Deer and Doe.

Voici la description (très sommaire) de ce patron faite par Deer and Doe : « Robe manteau légèrement cintrée, ceinturée à la taille. Version A robe maxi manches courtes, version B jupe au genou et manches longues boutonnées et version C chemise. »

Moi j’ajouterai que c’est une robe ou une chemise ample resserrée à la taille par une ceinture à boucle. Sur le devant, on retrouve de jolies découpes princesses (qui se prolonge jusque dans la partie jupe) et un col tailleur qui donne du charme au décolleté dont la profondeur est juste comme il faut. La robe se croise au devant et se ferme donc par un double boutonnage au devant. Au dos, un empiècement doublé est proposé. Les manches courtes sont finies par un revers, les manches longues par des pattes capucins et poignets boutonnés. Ce modèle peut aussi se porter ouvert, façon veste. A noter que Passiflore n’a pas de poches.

Ce patron est proposé au format pochette (14 €) et au format PDF A0 et A4 (11€). Ayant acheté ce patron pendant le confinement, j’ai donc opté pour le format PDF. Pour info, si on veut coudre toutes les versions, cela représente tout de même au total 64 pages à imprimer. Pour ma part, je n’ai donc imprimé que les parties qui m’intéressaient. Côté planche patron, c’est impeccable, on peut choisir de n’imprimer que sa taille (système de calques) et ça c’est chouette !

Je n’ai pas eu de réel coup de cœur pour ce modèle car je trouvais qu’il faisait rétro/vintage. Les réalisations vues sur la toile confirmaient cette appréhension… Et puis j’ai vu la version de Bérangère alias @couturesetpaillettes qui a eu la merveilleuse idée d’utiliser une ceinture du commerce. Banco ! Ça donne tout de suite un côté moderne que j’aime beaucoup !

C’est donc dans cet esprit que j’ai cousu ma version ! A noter que j’ai allongé le patron (version C) de 9 cm pour lui donner un aspect tunique. Autre point, je n’ai posé que 4 boutons au lieux de 8, ce qui change aussi un peu le style !

Côté tailles, ce patron va du 34 à 46 (pochette) ou du 34 à 52 (PDF). Au regard du tableau des mesures, j’ai choisi de coudre la taille 36 car mon tour de poitrine et  mon tour de taille sont exactement ceux du tableau. Il y a un second tableau avec les mesures finies du vêtement, ce qui permet de se rendre compte de l’aisance apportée au modèle. Et de l’aisance, il y en a ! Au regard de ce second tableau, je pense que j’aurais vraiment pu coudre une taille en-dessous… En même temps, il s’agit d’une robe qui est resserrée à la taille par une ceinture…

Clairement, quand je porte cette chemise non ceinturée, c’est vraiment trop loose à mon goût mais c’est peut-être aussi lié à mon choix de tissu, la double gaze :

J’ai resserré un peu le dos au moyen d’un élastique que j’ai fixé sur la ligne de taille au point zig-zag. Le résultat est un peu plus seyant :

Portée ouverte, comme une veste :

Mais avec une ceinture (du commerce), ça change tout ! C’est bien plus seyant, je préfère nettement !

Pour ce patron, Deer and Doe conseille de choisir un tissu léger de type viscose, lyocell, cupro, lin-viscose et lin léger, crêpe et satin de soie, crêpe et batiste de coton. A noter que vous la version manches longues (C) que j’ai cousue ici, le métrage nécessaire est 1m80 (laize 150 cm). Donnée que je n’ai pas vérifiée…

Figurez-vous que je n’ai pas écouté leurs conseils car j’ai choisi de coudre le corps de cette chemise dans une double gaze. Celle-ci vient de chez Diffuslaine Tissus (St Nazaire). Je l’ai achetée 11,88€ les 1m50 soit 7,92€/m (en promo ce jour-là ! (20%), c’est une double gaze avec « une pluie d’éclats argentés » de bonne qualité (pas de souci au lavage mais repassage sur l’envers) que vous pouvez également retrouver ici en noir ou ici en prune. ou encore ici en vert paon. Par contre, attention car la laize est de 1m30 ! Le col, la parementure et les poignets sont en revanche cousus dans un twill de viscose noir que j’ai achetée chez Toto Tissu Réaumur (6,29€/m). Il y avait -30% sur toute la boutique, j’étais donc ravie de mon achat !

Côté niveau, ce patron est indiqué 4/5, soit un niveau avancé, ce que je confirme puisqu’il y a, en terme de difficultés techniques, le col tailleur, les bracelets de manche finis par une patte capucin et quelques finitions intérieures qu’il convient de faire à la main. S’ajoute à cela une certaine minutie et dextérité puisque si vous utilisez un tissu fin et fuyant tel que de la viscose, et bien c’est tout de même plus difficile à gérer qu’une cotonnade… Curieusement pas de sew-along proposé par la Deer and Doe mais sachez que la technique du col tailleur est similaire à celui du manteau Opium.

Perso, j’ai trouvé les instructions claires et suffisamment illustrées mais il est vrai que ce n’est pas assez détaillé pour quelqu’un qui découvre ces différents points techniques, je trouve en effet que ça manque de précision pour certaines étapes. Je pense notamment à la patte capucin que je ne trouve pas très explicite tant au niveau des schémas qu’au niveau des explications… Bon, en même temps, ce patron ne s’adresse pas à des débutants…

Petit bémol que je remarque d’une manière générale chez Deer and Doe : il n’y a pas de nomenclature/d’inventaire des différentes pièces qui composent le patron : nombre de pièces à découper dans le tissu, dans la doublure et dans l’entoilage. On n’est donc obligé de se reporter aux plans de coupe et aux pièces elles-mêmes pour savoir combien de fois il faut couper… A noter que la pièce 14 (passant) n’est pas dans le bon sens dans le plan de coupe mais c’est un détail…

En ce qui concerne l’entoilage, les informations sont indiquées ultérieurement dans la partie étape 1 « Le corsage ». Pour info, les pièces « entoilage » ne sont pas prévues dans la planche patron, c’est donc à nous de décalquer les pièces dédiées à l’entoilage.
Les schémas (ci-dessous) qui montrent les pièces à entoiler, pourraient laisser penser qu’on doit soustraire les valeurs de couture pour l’entoilage. Des précisions auraient été appréciables. Perso, j’ai entoilé les pièces intégralement (avec marges de couture donc)…

Pour info, j’ai préféré entoiler la pièce 13 (poignets) des deux côtés (intérieur et extérieur), plutôt que sur un seul côté.

Pour les boutonnières et boutons, il s’agit de thermocoller plusieurs petits carrés. Pour les positionner correctement, j’ai tracé au préalable mes repères à la craie sur l’envers de chaque pièce. Pensez également à reporter ces repères sur l’endroit du corsage car ça vous sera fort utile pour connaître l’emplacement exact des futurs boutons et boutonnières.

Chez Deer and Doe les valeurs de coutures sont incluses. Ici elles sont de 1,5 cm. Ci-dessous, il s’agit de la couture des côtés dont le bord est surjeté. La ligne de piqûre est située à 1,5 cm du bord :

Perso, j’ai une nette préférence pour des marges de 1 cm car ça me permet d’assembler les différentes pièces sans avoir à tracer au préalable ma ligne de piqûre à la craie ou à ajouter un repère de type masking tape près de la plaque à aiguille. Perso, plutôt que d’utiliser du masking tape, je préfère utiliser une petite cale (découpée dans une feuille de mousse E.V.A. qui est thermoformable et facile à découper et à coller, j’en parle dans le podcast couture n°48 [1h06]) :

Ci-dessous, à la recouvreuse :

Depuis peu, j’utilise un pied de biche Pfaff qui permet de coudre à 1,5 cm sans aucun souci ! Il est notamment doté d’un guide métallique qui permet de suivre le bord du tissu. Pied bien pratique, je vous le recommande !

Le charme de ce modèle, à n’en pas douter, c’est le col tailleur :

Le patronage du col a été simplifié. C’est d’ailleurs le même principe pour le manteau Opium de Deer and Doe : il n’y a en effet pas d’incrustation et donc d’angle à gérer, ce qui facilite grandement l’étape couture du col, ce que je trouve très ingénieux ! Ci-dessous, on voit bien que c’est arrondi et non à angle droit :

Voici ce que ça donne sur l’intérieur :

à plat :

Le dessous de col est coupé dans le biais et a donc une couture au milieu dos :

Pour réussir ce col tailleur, je vous conseille de marquer à la craie les angles et les repères de début et de fin de couture. Plus ce sera précis, plus ce sera réussi.

Il est indiqué de cranter avant de retourner le col et la parementure. Perso, j’ai également dégarni. Plutôt que de réaliser une couture à la main pour maintenir les deux épaisseurs du col ensemble, j’ai préféré faire comme d’habitude, à savoir, réaliser une couture à la machine. J’en parle notamment ici pour le manteau Ernest. Pour ce faire, il faut au préalable ouvrir au fer les marges de couture du col (dessous + dessus).

J’aime aussi beaucoup que le corsage soit effet cache-cœur du fait du double boutonnage :

A noter que les découpes princesses ajoutent un charme supplémentaire. Étonnamment, je n’ai pas eu besoin de faire d’ajustement pour petites poitrine « Small Bust Adjustment » (SBA), contrairement à la robe Magnolia) et tant mieux !

Au dos, on a un empiècement :

 
Celui-ci est doublé, d’où une jolie finition intérieure.

Pour info, c’est la technique du burrito qui est proposée et le résultat est nickel !

Sur l’intérieur :

Au niveau de l’épaule, c’est joliment fini car il n’y a pas de coutures apparentes :

Ci-dessous, je porte la chemise sur l’envers :

Les pans du devant sont également doublés (ici avec mon twill de viscose noir).

La gestion du bas de la parementure et du bas de la chemise permet d’obtenir une jolie finition. Pour l’ourlet du bas, il s’agit d’un double rentré de 0,5 cm.

Au début, j’avais piqué le double rentré à la machine à coudre mais j’ai préféré retirer cette surpiqûre et fixer l’ourlet à la main. Question d’esthétisme. Avant, voici ce que ça donnait :

En ce qui concerne la gestion de l’ourlet et de la parementure, je dois bien avouer que le schéma du livret n’est pas très explicite… (étape 2-10). Il faut donc au préalable préformer au fer un ourlet de 0,5 cm sur tout le bas de la robe. Ensuite, on vient déplier cet ourlet pour venir positionner la parementure sur la découpe (pan du devant), endroit contre endroit et coudre le bas de la parementure à 1 cm du bord (la partie épinglée) :

Ci-dessous, on voit l’ourlet de 0,5 cm déplié :

Une fois la parementure piquée, on crante le coin si nécessaire puis on retourne le tout sur l’endroit. On reforme l’ourlet de 0,5 préalablement pressé au fer puis on presse un second rentré de 0,5. Cet ourlet va donc s’aligner avec la couture faite au niveau de la parementure. Ensuite seulement, on vient fixer à la main la parementure intérieure sur la couture d’assemblage de la découpe princesse.

Une fois que c’est fait, on peut piquer l’ourlet à la machine à coudre (ou comme moi à la main). Résultat, on obtient un bel angle au niveau de la parementure et l’ourlet du bas de la robe est bien dans le prolongement de cette couture.

Sur l’envers :

La jonction ourlet / parementure :

Les manches sont longues et finies par des poignets et « plaquettes de manches ».

J’ai trouvé que les instructions et les schémas pour coudre les plaquettes de manche n’étaient pas suffisamment détaillés. Un pas à pas sur le blog aurait été appréciable. Petite précision pour les poignets : j’ai dégarni les marges de couture. Il manque par ailleurs quelques notions de repassage mais quand on fait de la couture, c’est une étape qu’on connait bien… Perso, j’ai préféré refermé à la main le poignet sur l’intérieur plutôt que de faire une surpiqûre.

Voici ce le résultat final :

 
Sur l’envers :

La patte capucin :

Sur l’envers :

Voici en quelques photos, quelques étapes pour réaliser ces pattes (perso, j’ai préféré entoiler les pièces qui forment la patte capucin, histoire de renforcer et donner davantage de tenue) :

On crante puis on retourne sur l’endroit. On presse bien au fer puis on forme la petite patte qu’on vient surpiquer en place :

On s’occupe après de l’autre patte :

L’étape de la pointe est délicate car ça demande une certaine dextérité…

Avant de surpiquer :

Les plis en bas de manche :

En ce qui concerne les boutons et boutonnières, j’ai préféré opter pour des boutons pressions (ici de la marque Prym). Comme indiqué plus haut, je n’ai pas posé autant de boutons qu’indiqué. J’ai utilisé les repères centraux (je trouve que ceux de la version C sont fixés trop haut à mon goût).

Sur l’envers :

Je vous montre ce que Passiflore donne portée sur l’envers (c’est un exercice que j’aime bien vous montrer) :

Voilà pour Passiflore !