Voici le manteau Ernest de République du Chiffon que j’ai cousu il y a quelques mois (une de mes cousettes réalisées pendant le confinement)…

Voici la description de ce manteau faite par la marque : « Ernest est un manteau structuré, esprit « swinging london ». Réalisable en version longue ou courte pour l’adapter à toute vos tenues. Col Claudine, découpe originale, poches passepoilées dans la couture et pli creux au milieu dos en font un modèle de niveau 4/4. Idéal avec des jupes courtes 60’s en version longue ou sur un pantalon en version courte, il peut être adapté au jour comme au soir en fonction des matières choisies. » Le schéma technique :Ce patron est disponible au format PDF (10€). J’ai l’impression que ce patron n’est plus disponible au format pochette… En tout cas moi je l’ai acheté d’occasion au format pochette (11€ frais de port inclus, une affaire donc !).

Comme vous pouvez le constater, j’ai opté pour la version longue :

Et puis 2ème constat, je n’ai pas cousu le col claudine proposé par le patron. Ce n’est pas du tout mon style ! J’ai préféré opter pour un col montant façon Quart Coat de Pauline Alice :

J’ai depuis cousu une pression pour mieux fermer le haut du col…
Sinon, je porte le plus souvent ce manteau avec le col ouvert et une écharpe :

Je peux également porter le manteau avec le col replié :

Côté tissu, la marque conseille d’utiliser du lainage, du denim ou de la gabardine. J’ai opté pour un lainage polyester acheté chez Stop tissus juste avant la période de confinement : 15€ les 3 mètres. MAIS, une fois chez moi, je me suis rendu compte que le vendeur c’était trompé car il y avait une étiquette qui indiquait 24€ les 4 mètres ! Me voilà donc bien chanceuse ! Pour information, sachez que le métrage nécessaire est, pour la version longue, de 270cm de tissu (laize 140cm).

Côté doublure, le métrage indiqué est 2m en 140cm de large. J’ai opté pour une cotonnade de mon stock acheté chez Mondial Tissu (carte cadeau Noël 2018) : 10€/mètre. Pour les manches, j’ai utilisé une doublure classique, histoire que ça glisse mieux pour le passage des bras.

Au passage, je vous montre ma p’tite étiquette !

Je porte ici un sweat Courcelles asymétrique et l’un de mes trois Ginger Jeans :

Côté tailles, le patron est proposé du 34 au 46. J’ai opté pour la taille 38 (soit une taille au-dessus de la mienne, taille de référence = tour de poitrine), histoire d’avoir suffisamment d’aisance pour porter en dessous un pull ou une veste. Verdict, c’est nickel je peux mettre un gros pull en dessous sans souci, même au niveau des bras !

Côté planche patron, je savais d’avance que toutes les pièces du patrons allaient se superposer, donc pas de déception. J’avoue tout de même avoir eu quelques difficultés à décalquer toutes les pièces. J’ai mis énormément de temps à tout décalquer même si la planche est en couleur. Ça a été tout de même pénible à faire pour les pièces doublure car elles sont en pointillé, donc plus difficile à décalquer…

J’ai par ailleurs relevé quelques coquilles sur la planche patron, ce qui m’a donc demandé une certaine concentration et du temps pour essayer de comprendre ce qui était bon ou pas… car il y a tout de même 21 pièces à décalquer !

• la pièce 5 (enforme bas devant) apparait deux fois sur la planche patron et elles ne sont pas de la même dimension. J’ai pris la première :

• la pièce 19 (doublure dos) apparait également deux fois sur la planche patron, les emmanchures ne sont pas tout à fait identiques… j’en ai choisi une au pif… (surlignées ici en jaune) :
• pour la pièce 20, erreur de légende : il s’agit de la doublure grande manche et non de la grande poche

• dans le tableau de coupe du livret, il manque la pièce 21 (doublure petite manche)
• pour la pièce 17 (doublure devant) il manque le chapeau de pince.
• pour les manches, j’ai l’impression qu’il manque un pli d’aisance niveau doublure car quand on superpose les pièces doublure + enforme avec celles du tissu extérieur, elles sont quasi identiques…

Il se peut que ce patron ait été corrigé depuis car le patron pochette que j’ai, doit faire partie de la première édition de ce patron… Je vous laisse d’ailleurs prendre connaissance de la discussion de l’époque via Thread & Needles.

Chez République du Chiffon, les marges de couture ne sont pas incluses. Il est toutefois prévu dans le livret technique un tableau qui précise les valeurs de couture à ajouter, à savoir partout 1 cm, ce qui me convient parfaitement.

Côté difficulté, le niveau indiqué est 4/4, ce que je confirme car il s’agit d’une veste intégralement doublée. J’ai trouvé les instructions de montage claires et suffisamment illustrées. Il faut dire aussi que ce n’est pas non plus le premier manteau doublée que je couds. Et puis je précise que c’est exactement le même montage que la veste Michelle pour la gestion de la doublure. Le livret nous renvoie d’ailleurs vers le tuto en images qui est proposé en libre accès sur le blog de République du Chiffon.

Les instructions de montage proposent d’entoiler quasi intégralement le manteau. Vu l’épaisseur et la belle tenue de mon lainage, j’ai préféré n’entoiler que les parementures devant et dos, le col ainsi que tous les parements d’ourlet (bas de manche et de manteau).

J’aime beaucoup les poches qui sont prises dans les découpes du devant :

Le montage des poches est simplifié. J’ai d’ailleurs bien aimé la méthode proposée car le passepoil de la poche est bien plus rapide et simple à coudre qu’une vraie poche passepoilée traditionnelle. La doublure des poches est en fait cousue sur les marges de couture des découpes, ce qui se fait relativement bien. Je vous conseille de piquer au plus près du bord de la couture avec le pied de biche pour zip.

Vue de l’intérieur de la poche :

Au dos, on retrouve un empiècement et un pli creux :

Il est proposé de réaliser une surpiqûre pour maintenir la marge de couture vers le haut, ce que je n’ai pas fait. J’ai en effet voulu éviter toute surpiqûre visible sur l’extérieur du manteau.

J’aime vraiment beaucoup la ligne que donne le dos :

Pour ce qui est du col, comme indiqué plus haut, j’ai opté pour un col montant.

C’est en fait un simple rectangle. Dimensions : pour la longueur, j’ai mesuré le tour de l’encolure devant & dos et pour la hauteur, j’ai choisi 11 cm (marges incluses).

Pour l’assemblage, c’est totalement différent du montage proposé par RDC. J’ai repris les instructions du manteau Quart Coat où il convient en fait de coudre le col sur le corps / partie extérieure et idem pour la partie parementure.

J’ai ouvert les coutures au fer au niveau du col (idem pour la partie extérieure) :

On vient ensuite superposer les deux parties endroit contre endroit puis on assemble les bords extérieurs. On crante, on dégarnit, on retourne sur l’endroit puis on presse bien le tout au fer.

Voici au niveau du col ce que ça donne quand je soulève la parementure :

Les coutures d’assemblages au niveau du col sont bien ouvertes :

Pour que le col intérieur/extérieur reste bien solidaire, j’ai fait une piqûre de maintien au niveau des marges de couture.

Pour ce faire, je viens superposer les marges de couture du col extérieur et intérieur, d’où l’intérêt de les avoir ouvertes précédemment puis j’épingle :

Je pique les deux épaisseurs ensemble. Pour faciliter les choses, j’utilise un pied pour zip :

Et voilà, le col est fermé/fixé : il ne bougera plus !

Chez République du Chiffon, les patrons de manteaux ou de vestes sont généralement prévus avec des enformes plutôt que des ourlets. Il y a donc des « renforts » prévus au bas des manches mais aussi au bas du manteau.

Une fois que c’est piqué, il convient de tout glacer/baguer, histoire que tout reste bien en place au niveau de la parementure devant mais aussi au niveau de tous ces enformes. C’est une chose que je préfère effectuer maintenant avant de procéder à l’assemblage de la doublure. Pour ce faire, j’effectue un point à la main : :

Ensuite, j’ai cousu la doublure !

Puis je suis venue l’assembler au manteau…
Pour la gestion de la doublure avec les parementures et les plis d’aisance, je vous laisse regarder le tuto de la marque que je trouve hyper clair.

Sur la photo ci-dessous, on voit que l’enforme crée une épaisseur non négligeable, attention donc : il faut vraiment veiller à ne pas utiliser un lainage trop épais…

En ce qui concerne les manches, comme indiqué plus haut, il manque à mon avis un pli d’aisance au niveau de la doublure des manches, il me semble pourtant avoir décalqué les pièces correctement. Ca tire donc un peu au niveau des manches… Dans le livret technique, le point 12 indique ceci « formez un pli de 6cm en bas des manches (vers l’intérieur) » alors qu’il est prévu un parement/enforme bas de manche. Je me demande donc s’il n’y a pas eu là une confusion…

Pour pouvoir retourner le manteau sur l’endroit, on laisse une ouverture dans l’une des manches, ce qui est une pratique courante :

Autre point, j’ai trouvé qu’il y avait trop d’embu à résorber au niveau de la tête de manche, que ce soit pour le tissu extérieur que pour la doublure. J’ai modifié les pièces patron pour que ce soit plus aisé à coudre mais le résultat n’est pas nickel… En plus de ça, j’aurais du diminuer la longueur d’épaules car c’est un peu trop grand pour moi…

Pour les boutons & boutonnières, c’est laissé à l’appréciation de chacun, ce que je trouve dommage. Il est juste écrit ceci : « réalisez les boutonnières : 4, 5 ou 6 en fonction de vos goûts. La croisure du manteau est de 3 cm ». Je trouve ça un peu léger. J’aurais aimé que le positionnement des boutonnières/boutons soient indiqués dans le patronage. Bref… j’ai opté pour 5 boutons de 2 cm de diamètre de mon stock. J’ai posé le premier à 2 cm sous mon col montant et les suivants à 11 cm. Je n’ai hélas pas pu coudre mes boutonnières, ma machine ayant tout simplement refusé de les faire vu l’épaisseur de mon lainage (problème au niveau des griffes d’entrainement : ça recule mais ça ne veut pas avancer….). Ca fait des mois que j’aurais dû aller faire réparer ma machine mais voilà, je suis atteinte d’une flemme aigüe… encore aujourd’hui…

Du coup, je suis allée voir Mireille Boutonnière, là tout récemment… La boutonnière coûte 1€, j’en avais 5 à faire soit 5€ !

Pour info, l’atelier fermera définitivement ses portes courant décembre 2020. Mais j’ai appris depuis peu l’existence d’un autre atelier qui le propose également : SARL BBK / 5 Passage du Prado, 75010 Paris. A tester donc !

Voilà pour ce manteau que je trouve parfait pour cet automne !