Hello ! J’avais envie d’ajouter à ma garde-robe automnale cette chemise Mélilot qui a pas mal été cousue par la blogosphère couture…

Pour la petite anecdote, j’ai en fait gagné ce patron PDF via un concours lancé sur le compte de Bérangère @coutureetpaillettes : une chance incroyable car je ne participe que très rarement à ce genre de concours… En plus de ça, je pouvais choisir n’importe quel patron du large choix proposé par Deer and Doe ! Du coup j’ai opté pour ce patron de chemise que je zieute depuis quelques années déjà sans toutefois passer à l’action…

Deer and Doe est une marque de renom pour laquelle je suis attachée et que je suis avec intérêt depuis sa création en 2012 : l’année prochaine nous fêterons d’ailleurs les dix ans de la marque, c’est fou comme le temps passe vite, non ?! Je ne suis cependant pas fan de tous leurs patrons (les goûts et les couleurs, etc.), mais j’en ai tout de même cousu 15 sur les 40 patrons que proposent Deer and Doe.

Mes trois patrons coup de cœur sont Aubépine, Anémone et Luzerne ! Et vous, quel est votre patron préféré ?

Pour en revenir à la chemise Mélilot, voici la description faite par la marque : « Chemise décontractée à emmanchures tombantes. Version A manches longues et col arrondi, version B manches courtes à revers et col mao. » J’ajouterai que cette chemise est conçue soit avec une patte de boutonnage cachée soit avec une simple patte de boutonnage. Les manches longues sont finies par des poignets boutonnés avec finitions pattes de manche. Le bas de la chemise est de forme liquette (asymétrique devant/dos) et autre détail qui a tout de même son importance : il y a une poche plaquée.
Voici le schéma technique :

Le patron est proposé au format pochette au prix de 14€ et au format PDF (A0 ou A4/US letter) au prix de 11€. A noter que cela représente 22 pages à imprimer pour la version B, 28 pour la version A, ce qui est tout à fait raisonnable. Côté planche patron, c’est impeccable et en plus on peut choisir de n’imprimer que sa taille (système de calques). Les marges de couture sont comprises et elles sont de 1,5 cm.

Comme vous pouvez le constater, j’ai opté pour la version A qui propose une patte de boutonnage cachée, des manches longues finies par des poignets boutonnées et un col chemisier rond.

Avant de me lancer, j’ai regardé sur le net ce qui avait été cousu depuis ce patron, histoire de voir les problèmes ou autres détails qui auraient son importance. Quelques articles de blog sont encore disponibles mais j’ai sinon pas mal regardé sur Instagram avec les mots-clef #ddmelilot et #chemisemelilot. Peu de remarques en général, c’est un patron qui semble satisfaire la plupart des couturières même si j’ai lu par ci, par là quelques soucis de compréhension au niveau des instructions de montage et quelques questionnements au niveau de l’emmanchure et de la forme liquette.

On voit bien sur cette photo (blouse portée à l’envers) que des plis se forment sous les bras surtout côté dos. Perso, ça ne me gêne pas plus que ça. Je pense de toute façon que du fait de la coupe de cette chemise (emmanchures basses et épaules tombantes), il est difficile de faire autrement… D’où peut-être le choix d’un tissu fin et fluide (ce qui n’est pas le cas ici)…

Question manches, je trouve au porté que ce n’est pas ce qu’il y a de plus confortable. On est en effet vite entravés dans nos mouvements quand on lève les bras : la chemise remonte… ça s’explique entre autres par les emmanchures qui sont basses.

Question forme liquette, comme vous pouvez le constater, j’ai modifié le bas pour obtenir un devant et un dos symétriques. J’ai également revu la courbe de cette forme liquette que je trouvais en effet trop prononcée.

Pour ce faire, c’est tout simple :
> j’ai redessiné le bas du dos (à l’identique du devant) et donc retiré l’excédent
> j’ai prolongé la ligne des côtés de 5 cm
> j’ai retracé la ligne d’ourlet de la chemise en tentant de faire une courbe harmonieuse entre le devant et le dos et en veillant à garder une platitude entre les deux pièces.

Question col, j’ai opté pour le col chemisier et son pied de col. Au final je ne suis pas fan de la forme ronde du col. J’ai en effet une nette préférence pour les cols à bouts pointus mais bon… je voulais tout de même essayer pour voir.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je ne me vois pas du tout porter cette chemise avec le col fermé…

Porté ouvert, c’est nettement mieux ! A noter que je porte ici cette chemise avec ma jupe Anémone, toujours de chez Deer and Doe :

A noter :
> J’ai cru au début que le pied de col était plus long que mon encolure mais en fait pas du tout (le patronage est tout à fait correct) : ce sont les marges de couture de 1,5 cm qui créent cette impression d’embu… Il ne faut donc se fier qu’à la ligne de piqûre et non au bord des pièces.
> J’aurais aimé qu’il y ait un second cran de montage, histoire de connaitre le positionnement exact du col chemisier sur le pied de col (perso, je me suis fiée au milieu devant).
> J’ai pas mal dégarni les marges de couture (qui je le rappelle sont de 1,5 cm) : c’est un point qui n’est pas précisé dans les explications (il est juste indiqué de les cranter).

Il y a donc un col et un pied de col que voici (je précise qu’il n’y a pas de surpiqûres car j’ai fait les finitions à la main) :

Sur l’envers, voici ce que ça donne :

Côté tissu, la marque conseille de choisir une étoffe de type batiste, satin de coton, viscose, soie, flanelle. Je n’ai pas tout à fait écouté leurs conseils car j’ai choisi de coudre cette chemise dans une cotonnade. Celle-ci vient de chez Diffuslaine Tissus (St Nazaire). Je l’ai achetée 12,62 € les 1m50 soit 8,41 €/m (en promo ce jour-là ! -15%). C’est un coton bio GOTS et je crois bien que c’est la première fois que j’achète de cette qualité ! D’ailleurs j’étais surprise de trouver cette certification à ce prix-là…. Petite dédicace en passant à Vanessa alias Biotifolle qui ne coud, comme vous le savez, que des tissus bio certifiés Gots.

Le souci avec cet imprimé, c’est qu’on ne voit absolument rien des détails de cette chemise… Ce qui est un peu dommage, vous en conviendrez… Dites-moi, aviez-vous repéré ma poche plaquée ??? Si oui, vous avez des yeux de lynx !

Côté tailles, ce patron va du 34 au 46 (pochette) ou du 34 au 52 (PDF). Au regard du tableau des tailles, j’ai choisi de coudre la taille 36 car mon tour de poitrine et mon tour de taille sont exactement ceux du tableau. Il y a un second tableau avec les mesures finies du vêtement, ce qui nous permet de se rendre compte de l’aisance qui a été apportée au modèle. Au regard de ces deux tableaux, j’ai donc cousu intégralement ma version en taille 36. A noter que c’est une chemise ajustée.

Verdict : de face ça me convient bien, en revanche de dos, un peu moins car il y a quelques plis qui se forment. C’est lié à ma cambrure qui est pas mal prononcée. On voit mieux ces plis sur ma dernière vidéo que sur les photos ci-dessous. En tout cas, si c’était à refaire, il faudrait soit que je grade la chemise vers une taille 38/40 au niveau des hanches soit que j’ajoute des pinces de taille ou alors que je procède à un ajustement pour dos cambré…

Pour y remédier dans un premier temps, j’ai trouvé une alternative : porter cette chemise rentrée dans la jupe ou le pantalon et de ceinturer la taille. C’est ainsi bien plus seyant je trouve…

Chemise portée non par-dessus la jupe :

Côté niveau, ce patron est indiqué 4/5, soit un niveau avancé, ce que je confirme puisqu’il y a, en terme de difficultés techniques : le col chemisier et son pied de col, les poignets de manche finis par une patte/fente, la patte de boutonnage cachée, les finitions intérieures proposées (coutures anglaises). S’ajoute à cela une certaine minutie et dextérité puisque si vous utilisez un tissu fin et fuyant tel que de la viscose, et bien c’est tout de même plus difficile à gérer qu’une cotonnade…

Il aurait été bien d’aborder la question de l’entoilage avant de débuter la couture. On découvre en effet qu’il faut entoiler certaines pièces du patron au moment de les coudre… Heureusement que je lis toujours les instructions de montage avant de me lancer… D’ailleurs question entoilage, j’ai préféré entoiler les plaquettes de manche (non proposé). Pour les cols, je n’ai entoilé qu’une pièce sur deux, question de préférence et surtout de tissu.

Le fichier d’instructions, comme il ne s’adresse pas à des débutants, n’est pas des plus détaillé. J’ai trouvé les explications très moyennement claires en ce qui concerne la patte de boutonnage cachée. Heureusement que Sandra alias By Sandra Hand a proposé un pas à pas en photos hyper explicite ! Même si je n’ai pas suivi l’intégralité de son tuto, il faut reconnaître qu’elle a effectué un sacré travail, alors merci Sandra (si un jour tu passes par ici) ! C’est d’ailleurs un tuto qui a été homologué par Deer and doe (Sandra a également fait partie de l’équipe des testeuses). Attention toutefois car, sur le tuto de Sandra, les plaquettes de manche sont mal positionnées sur la manche : elles sont inversées ! Résultat des courses en ce qui me concerne, comme j’ai suivi le tuto de Sandra, et bien mes pattes sont elles-aussi à l’envers, elles ne sont pas dirigées vers le dos mais vers le devant… D’ailleurs, on le voit tout de suite sur la photo de la chemise de Sandra que les pattes ne sont pas orientées vers le bon côté :

J’aurais dû être plus vigilante !!! Sachez que si vous ne suivez que le livret technique de Deer and Doe, c’est bon, tout est correct !

La patte est en forme de pointe mais on ne voit pas grand chose sur cet imprimé…

Sur l’envers (finitions du poignet à la main) :

Pour info, Deer and Doe utilise la même méthode que pour le patron de la robe Passiflore.
Voici quelques photos de ma patte en cours d’assemblage :

Donc attention au placement car ici ma patte n’est pas positionnée du bon côté de la manche… Il faut absolument suivre le schéma qui est indiqué dans le livret technique :

J’ai mis du papier pour que vous puissiez mieux voir la pointe de la patte (avant de la surpiquer) :

Sur l’envers, voici ce que ça donne :

Parlons ensuite de la patte de boutonnage caché.

A noter que j’ai coupé dans mon tissu la pièce 1 dans son intégralité. Ce n’est qu’ensuite que j’ai recoupé l’excédent du devant gauche, c’est à dire au niveau de ligne qui indique « version A – gauche ». C’est quelque chose qui aurait mérité à mon sens une info supplémentaire parce que le devant gauche (patte de boutonnage simple) est en effet différent du devant droit (patte de boutonnage caché).

En ce qui concerne la réalisation de la patte de boutonnage cachée, je n’ai pas particulièrement aimé la méthode proposée par Deer and doe car on doit effectuer deux surpiqûres dont la seconde n’est pas des plus aisée à faire. Il y a quelques années de ça, j’avais rédigé un pas à pas pour réaliser une patte de boutonnage cachée sur une blouse Lekala : une méthode bien plus simple car après avoir fait le pliage, une seule couture suffit pour obtenir le résultat escompté… C’est une méthode que j’avais apprise en cours de couture.

Je vous montre ci-dessous comment procéder avec cette petite pièce d’étude.

Sur le patronage de Deer & Doe, j’ai indiqué des mentions qui me semblaient utiles pour vous :

Sur ma pièce d’étude, j’ai reporté l’emplacement des boutons même si dans le cas présent ce n’est pas nécessaire :

On marque au fer la ligne sur laquelle j’ai indiqué « pliure » :

On plie ensuite sur la ligne sur laquelle j’ai indiqué « milieu devant » :

Voici ce qu’on obtient sur l’envers :

On coud sur la ligne qui est au centre :

Voici ce que ça donne sur l’endroit :

Sur l’envers, on vient rabattre la patte vers le milieu devant en la pressant au fer et c’est fini !

La patte de boutonnage cachée est ainsi formée. Voici le résultat final :

En ce qui concerne la gestion entre l’ourlet et la patte de boutonnage, il n’y en a pas car la finition proposée ici par Deer and doe est de réaliser un double rentré étroit de 0,5 cm sur tout le bas de la chemise.

Deer and Doe propose de faire un ourlet en deux temps mais perso, je l’ai piqué en une seule étape.

Si vous prévoyez de réaliser un ourlet plus large et que vous souhaitez donc obtenir un bel angle au niveau de la jointure entre l’ourlet et la patte de boutonnage, je vous invite à aller voir le tuto de Céline alias Made by Celinette. Si ça vous intéresse, c’est par ici !

J’ai regardé les chemises du commerce de mon mari et sur ses trois modèles avec pattes de boutonnage caché, j’ai constaté que c’était en effet ce genre d’ourlet qui était proposé.

Les instructions de montage proposent de coudre les ourlets sur le bas du devant droit et le bas du devant gauche avant même de coudre la ligne des côtés. Je comprends l’intérêt de coudre cet ourlet en deux temps car c’est certainement lié à mon sens à la courbure très prononcée au niveau de la ligne de côté. Dans mon cas, comme j’ai revu la courbe du bas de ma chemise, j’ai donc pu me permettre de réaliser d’un seul tenant cet ourlet.

Pour le reste de la chemise, j’ai fait à ma sauce. Je n’ai en effet pas suivi toute la marche à suivre proposée dans le livret. Faut dire que j’ai mes petites préférences notamment en ce qui concerne la façon de faire pour les poignets de manche et les cols. A force de coudre, on finit par avoir ses petites habitudes, n’est-ce pas ?!

Y’a pas à dire, les finitions intérieures de cette chemise sont superbes car il y a partout des coutures anglaises même au niveau des emmanchures.

Voici ma chemise en cours d’assemblage. Comme on peut le constater, les manches sont cousus à plat : d’abord les épaules, puis les emmanchures et enfin les côtés et les manches :

Je suis toutefois un peu sceptique sur cette finition au niveau des dessous de bras car ça grigne pas mal alors que j’ai cranté et réduit les épaisseurs situées à cet-endroit-là. Peut-être est-ce dû à mon tissu qui est plus épais que ce que préconise la marque… Certainement que ça doit jouer un rôle…
Sur mes photos, ça ne se voit pas mais je vous assure que ça plisse et donc que ce n’est pas joli-joli…

Comme indiqué plus haut, il s’agit d’une blouse ajustée du fait des pinces poitrine et de la taille qui est soulignée. D’ailleurs si on regarde le patronage, on voit que la taille est creusée et que les hanches sont pas mal galbées :

En voyant cette ligne très prononcée/courbée, j’étais donc un peu sceptique sur le rendu final. En effet, ça crée je trouve sur ma morphologie un amas de matière, un excédent de tissu qu’il conviendra la prochaine fois que je retire en redessinant la ligne de côté de façon plus droite.

En ce qui concerne les boutons et les boutonnières, comme vous pouvez le constatez, j’ai préféré opter pour des boutons-pressions. Ceux-ci sont de la marque Prym et sont transparents. Je vous le dis tout de suite ces pressions sont moches et font très plastiques (bref, ça fait trop grossier et donc je n’en rachèterai pas) ! Du coup, cachés dans cet imprimé et surtout dans cette patte de boutonnage, ma foi ça passe !

Sur l’envers, voici ce que ça donne :

Voilà pour ma version de la chemise Mélilot pour laquelle je suis un peu mitigée pour toutes les raisons que j’ai évoquées dans cet article. Cependant, il est fort probable qu’un jour je couse la version avec manches courtes à revers et col mao…