J’ai eu un véritable coup de cœur quand ce patron est sorti mais j’ai tout de même un peu patienté avant de l’acquérir…

 

Je voulais en effet voir les versions des testeuses avant de l’acheter. Et bien je n’ai pas été déçue ! La version notamment d’Alexia de Chut la sorcière coud, m’a littéralement subjuguée. Elle nous présente sa blouse dans son podcast couture de mai/juin 2021. D’ailleurs si vous ne connaissez pas sa chaîne YouTube, foncez !!! Je suis fan de son univers, de la façon dont elle parle de ses cousettes, de ses tissus et de ses patrons. C’est à chaque fois un ravissement de la retrouver et de l’écouter parler couture !

Alors revenons à ce patron qui s’appelle Oia et dont la créatrice est Julie alias Atelier Svila que vous connaissez certainement car elle est plutôt active et connue sur Instagram. C’est le premier patron de couture qu’elle commercialise elle-même, j’avais donc envie de l’encourager et de la soutenir dans sa démarche d’entrepreneuse. Au final, je ressors de cette expérience couture hyper enthousiaste car un soin a clairement été apporté au patronage, aux photos de présentation, au PDF mais aussi aux instructions de montage dont la mise en page est jolie et design. A noter toutefois qu’il y a quelques coquilles, mais pour une première, franchement bravo !

Voici la description de ce patron par Atelier Svila : « Oìa est une robe déclinable en top à l’allure très féminine grâce à sa taille marquée, sa basque qui s’évase sur les hanches tout en légèreté et son jeu de coulisses sur les épaules. Vous pouvez à votre guise plus ou moins resserrer la ligne d’épaule selon vos envies ! » Pour lire l’article dédié, c’est par ici !

Voici le schéma technique :

Et les 4 versions que ce patron propose :

Comme vous pouvez le constater, j’ai choisi de coudre la version top. Je suis littéralement fan de ce style et du fait qu’il soit cintré à la taille : c’est une coupe que je trouve particulièrement flatteuse.

Le devant :

Le dos :

J’aime beaucoup cette encolure en V qui est certes très décolletée mais ça me convient très bien comme ça :

Ces liens qui coulissent au niveau des épaules, c’est THE détail qui m’a fait succombée :

J’avais déjà cousu une blouse Burda avec des liens similaires au niveau des épaules que je porte ici noués. 

Pour cette blouse Burda, j’ai appliqué un biais sur la couture des épaules alors que pour la blouse Oia, on utilise les marges de couture (d’où les 2 cm de valeur de couture) qu’on vient surpiquer en place pour former les coulisses et dans lesquelles on insère ensuite les liens. La technique est donc différente mais le résultat est équivalent. 

A noter que j’ai raccourci la longueur des liens pour la blouse Oia car sinon je trouvais ça bizarre.

Autant sur les photos d’Atelier Svila, je trouve ça joli mais sur moi, ça me gêne d’avoir de trop grands liens qui pendouillent comme ça dans le vide…

J’ai donc réduit la longueur de ces liens et, aux extrémités j’ai ajouté des embouts que j’ai trouvés sur Amazon : 11,99 les 40 embouts : ça fait très bien le job, j’en suis ravie !

En ce qui concerne ces coulisses, deux possibilités nous sont proposées : soit on fronce, grâce aux liens, les épaules, soit on les laisse telles quelles, mais perso je ne porterai ce haut qu’avec les épaules resserrées. Du coup, j’ai fixé la parementure avec quelques points à la main sur l’intérieur pour que celle-ci se positionne correctement et bien à plat par-dessus la coulisse froncée (je ne peux donc plus desserrer complètement la coulisse) :

Sur la photo ci-dessous, je suis au max de ce que je peux desserrer (la partie de droite restera donc froncée) :

La taille est joliment marquée par une ceinture et une basque froncée vient parfaire ce petit haut. 

Par contre c’est un peu grand, j’aurais clairement dû coudre la taille en dessous…

Le top se ferme au milieu devant par des boutons.

Comme vous pouvez le constatez, j’ai préféré opter pour des pressions Prym. Je n’ai ainsi pas eu à faire de boutonnières, étape qui me stresse toujours un peu…

Ce patron est proposé exclusivement au format PDF (A4, A0) au prix de 9,90 €. A noter qu’il n’y a pas de système de calques de tailles et que les marges de coutures sont comprises : elles sont de 1 cm partout sauf pour la coutures des épaules (2 cm). 

9 pièces composent ce patron, ça se coupe donc relativement rapidement.

 

Comme chez Burda, le patronage de la cordelette n’apparaît pas dans les pièces patron du PDF : à nous de les dessiner (ce que je trouve un peu dommage) ou d’acheter de la cordelette dans le commerce. A noter aussi que ces pièces, si on décide de les couper dans notre tissu, n’apparaissent pas dans le plan de coupe, ce qui peut changer un peu le métrage du tissu (4 rectangles de 50 cm X 4 cm).

Côté entoilage, certaines pièces sont à entoiler. J’ai suivi les indications du livret sauf pour la ceinture que j’ai préférée entoiler sur les deux faces (ceinture extérieure et ceinture intérieure) pour renforcer et donner davantage de maintien à ce niveau-là. Question d’habitude et de préférence…

Côté tailles, ce patron est proposé du 34 au 46. A noter trois petits bémols si je peux me permettre (avis tout à fait personnel) :
– Ce modèle s’arrête au 46, ce qui est un peu juste. Toutefois, je reconnais que grader des tailles au-dessus est un sujet vaste et bien complexe… Je comprends donc tout à fait le pourquoi de ce choix.
– La stature est de 1m72, ce qui n’est pas courant dans le monde des patrons de couture. Attention donc ! Perso, je mesure 1m68 et je n’ai procédé à aucun ajustement de stature. Vous voyez donc la blouse telle quelle sur moi. A noter que des lignes sont prévues dans le patron pour allonger ou raccourcir le patron. Une page est d’ailleurs consacrée à ce sujet dans le livret technique et vous indique la procédure à suivre, ce qui est vraiment chouette.
– Le tableau des tailles manque de précision (on est à cheval sur plusieurs mesures) mais heureusement que le tableau des mesures du vêtement fini l’est quant à lui (je présence qu’il y a une petite coquille : il faut lire « avec aisance  » et non « avant aisance »):

A noter un autre point positif : sur le blog d’Atelier Svila est proposé, pour celles que ça intéresse, un tuto pour savoir comment réaliser un ajustement poitrine (FBA et SBA). Perso, je n’ai pas eu besoin d’effectuer cette modification car je fais un tour de poitrine standard. Sauf erreur de ma part, je n’ai pas vu quelle était la taille du bonnet pour ce patron.

Perso, je n’ai pris comme référence que mon tour de poitrine et j’ai cousu intégralement ce top en taille 36. Au final, j’aurais je pense pu coudre intégralement la taille 34, ça aurait ainsi été plus seyant notamment au niveau de la taille. 

Côté tissus, on nous conseille de choisir une étoffe légère ou de poids moyen (60 à 180g/m²) comme la viscose, le crêpe, la popeline de coton, la broderie anglaise, le tencel ou le lin-viscose. Comme le métrage demandé est relativement petit (1m10 pour la taille 36), j’ai opté pour le seul petit coupon que j’avais dans mon stock, à savoir ce 100% coton brodé de couleur noire que je trouve absolument ravissant. Il m’a été offert par mes parents. Ce tissu m’a tellement plus que j’ai acheté le même en couleur kaki chez Diffuslaine Tissus (Saint-Nazaire – 44) au prix de 9,90€/m. On peut aussi le retrouver sur la boutique en ligne Mercerine : couleur Kaki, couleur vert amande et couleur noire. Le prix est d’ailleurs plus cher en ligne (10,50€/m) qu’en boutique… C’est un coton aux bords festonnés mais que je n’ai pas pu ici utiliser car la basque du top Oìa est courbe… Chose amusante, j’ai vu qu’Anne @annelechat portait dans son dernier journal de couture un top estival cousu dans ce même tissu : elle a utilisé le bord festonné de ce tissu « en guise d’ourlet », ce qui rend son top absolument charmant !

Côté niveau, la créatrice a noté ce patron 2/4, soit un niveau intermédiaire. Les points techniques rencontrés sont : les fronces, les boutonnières, la coulisse aux épaules, la ceinture et les sous-piqûres. Point positif, une vidéo explicative est proposée en téléchargement libre sur la chaîne YouTube d’Atelier Svila : une vidéo très agréable à regarder et qui complète bien je trouve le livret technique.

J’ai suivi les instructions de montage sur ma tablette, ce que je trouve bien pratique (ça fait des années que je n’imprime plus les livrets techniques).

La réalisation couture de ce petit haut s’est bien déroulée mais j’avoue avoir eu quelques divergences de point de vue (ce sont des détails, vous en conviendrez !) :

1/ ->Tout le surjet est effectué en amont de la couture. Perso, je préfère surjeter mes pièces au fur et à mesure :
– Les parementures : je préfère surjeter tout le bord extérieur une fois que j’ai cousu la parementure dos à celle du devant. 
– Les emmanchures : je préfère là aussi surjeter d’un seul tenant les emmanchures une fois que le dos et le devant ont été assemblés par la ligne de côté.
Dans les deux cas, le rendu visuel est bien meilleur car le surjet est d’un seul tenant. Si on surjette avant d’assembler et bien on se retrouve avec des fils qui pendouillent et dont on ne sait que faire à part être obligés de rentrer les fils dans la couture. 

2/ – > Impossible d’ourler les emmanchures avec des marges de couture de 1 cm (est-ce dû à mon tissu ?). Il aurait fallu pour ce faire que je crante les dessous de bras car les bords y sont très arrondis. Or cranter dans ce cas précis est tout bonnement impossible car ça fragiliserait le tissu. Dans le livret technique, elle suggère de faire une finition de type biais rapporté, ce que je vous conseille également vivement. Du coup, ici mon rentré n’est pas de valeur égale partout, tant pis… ça se rapproche plus de 0,5 cm que des 1 cm préconisés…

3/ – > Le placement du premier bouton m’a posé question car je le trouve bien trop haut et bien trop près du bord par rapport aux autres. Visuellement ça me gêne. Voici ce que ça donnerait si j’avais respecté le repère du patronage :

Sur les photos des différents modèles portés par la créatrice, on remarque que le premier bouton n’est pas cousu aussi haut. J’ai donc l’impression que le repère n’est pas celui proposé dans le patronage. D’ailleurs, le repère est exactement le même pour chaque taille, ce qui, à mon sens, ne devrait pas l’être, ça devrait être gradé comme elle l’a fait pour le bouton de la ceinture… J’ai donc dû revoir le positionnement de mes boutons en conséquence.

Sur la ceinture : chaque taille a son repère de boutonnage :

Sur le corsage, il n’y a qu’un seul repère (qui semblerait correspondre à la taille 40 car le code couleur noir correspond à la taille 40) :

Autre point : les boutonnières et boutons se positionnent à 2 cm du bord de la blouse. Perso, je trouve ça trop éloigné. Au porté, le bord aurait ainsi tendance à se soulever ou à rebiquer, ce que je ne trouve pas très esthétique visuellement (question de préférence personnelle). Je les ai donc décalés de 0,5 cm vers la droite. Du coup, ça modifie un peu la croisure car j’obtiens une aisance supplémentaire de 1 cm. 

Toujours concernant les boutons, il est indiqué dans les fournitures et le schéma technique de coudre 8 boutons pour la version top de ce patron : 3 boutons pour le corsage, 1 bouton pour la ceinture et 4 boutons pour la basque :

Or, sur le patronage, 7 boutons sont prévus dont 4 sur la partie basque mais je pense qu’il y a une confusion avec la version Robe car le dernier bouton placé sur la basque est bien trop bas pour être cousu. Une précision aurait donc été nécessaire. Perso, j’ai de suite compris qu’il y avait un souci, donc tout cela n’est qu’un détail pour moi, mais je me mets à la place de celles qui ont moins d’expérience et qui se poseraient donc la question.

Sur les versions de la créatrice et des testeuses que j’ai vues, elles n’en ont cousu que 6 dont 2 sur la partie basque, ce qui me semble bien plus adapté et c’est donc c’est ce que j’ai fait : 3 boutons pour le corsage, 1 bouton pour la ceinture et 2 boutons pour la basque.

 

J’ai envoyé un mail à Julie (alias Atelier Svila) le 2 août dernier pour lui faire part de mes interrogations. Je n’ai à ce jour pas encore eu de réponse (faut dire aussi que nous sommes en pleine période de vacances !) mais je ne manquerai pas de vous tenir informés si j’en reçois une…

En ce qui concerne la finition des bords, il s’agit ici de parementures :

Petite précision, j’ai sous-piqué les parementure des pans devant de la jupe, tout comme celles de l’encolure .

Pour info, la sous-piqûre permet à la parementure de mieux se positionner/plaquer sur l’intérieur (et donc de ressortir de façon intempestive sur l’extérieur…) :

Comme le montre la photo ci-dessous, la sous-piqûre s’arrête puis reprend après l’angle :

Au milieu dos de cette blouse, il y a une fente qui se ferme par une bride et un bouton :

J’ai ici utilisé un petit cordon légèrement élastiqué :

Sur l’envers, voici ce que ça donne :

Ce sont de simples marges de couture que l’on vient presser au fer puis surpiquer en place.

Et enfin, en ce qui concerne l’ourlet de la basque, j’ai préféré d’abord pressé au fer le double rentré avant de gérer et donc de coudre le coin parementure/ourlet. 

Voici en photos, comment j’ai procédé :

 

Ensuite on dégarnit, on retourne sur l’endroit et voici ce qu’on obtient :

Voici ce que ça donne une fois l’ourlet piqué :

Je vous montre ce que ça donne sur l’intérieur de la blouse :

La ceinture est doublée, c’est donc une jolie finition.

Extérieur :

Intérieur :

Il est proposé de venir fixer la ceinture à la machine à coudre ou la main. C’est cette seconde option que j’ai choisie :

Petit bonus, voici la blouse portée en situation réelle lors de mes toutes récentes vacances en Bretagne. Je la porte ici avec ma jupe longue (patron maison), une tenue estivale que j’ai adorée porter cet été ! Attention avalanche de photos !

Voilà pour cette blouse Oìa, j’ai à présent hâte de voir les prochains patrons de cette nouvelle marque qui me semble bien prometteuse !