Patron aussitôt vu, patron aussitôt acheté !
J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce modèle dès que je l’ai vu car je le trouve absolument féminin et ravissant. C’est un style que j’aime beaucoup. Et puis ça change du traditionnel t-shirt… Ce patron s’appelle Uwe et il appartient à une marque de patrons que je ne connaissais pas du tout : SewingMachina qui est une créatrice allemande, du nom d’Ina. Uwe est un mot que je n’avais jamais entendu… Après quelques recherches, il s’avère que c’est un prénom masculin d’origine allemande.
Sur instagram (en tapant : #sewingmachinauwe), on peut y voir plein de jolies versions !
Il s’agit donc d’un t-shirt moulant avec un joli décolleté en V froncé et noué au devant : deux petits liens viennent en effet resserrer le corsage au niveau de la poitrine. Trois longueurs de manche sont proposées (courtes, 3/4 ou longues). Idem pour la longueur du buste (très courte (super crop-top), courte (crop-top) ou normale).
Voici le schéma technique :
Comme vous pouvez le constater, j’ai opté pour la version manches longues et longueur normale du t-shirt :
Ce patron est proposé exclusivement au format PDF (A4, A0 et US Letter) et il m’a coûté 6,96 €. La planche patron représente 19 pages pour le format A4, elle est en couleurs mais sans système de calques. On doit donc imprimer toutes les tailles. Les valeurs de couture sont incluses (1 cm pour les coutures d’assemblage, 2 cm pour la valeur d’ourlet).
Côté tailles, il y a deux planches patron distinctes : une pour les bonnets A/B/C et une seconde pour les bonnets D/E/F, ce que je trouve vraiment bien. Ensuite, il y a un tableau avec des dénominations de tailles qu’on a pas l’habitude de voir, puisque ce modèle est proposé de la taille B (tour de poitrine = 80 cm) à la taille L (tour de poitrine = 128), soit je suppose de la taille 34 à 54.
Perso, je me suis fiée au tour de poitrine et ai donc cousu la taille C. Le résultat me plait beaucoup, c’est certes très ajusté/moulant mais ce fit me convient bien ainsi. N’hésitez pas à prendre une ou deux tailles au-dessus de la vôtre, si vous préférez obtenir une coupe moins moulante, c’est d’ailleurs ce que préconise la créatrice.
Voici le t-shirt porté tel quel :
Mais je préfère rentrer le t-shirt dans la jupe (ou le pantalon) + le ceinturer à la taille :
Il n’y a pas de tableau avec les mesures finies du vêtement mais il est tout de même indiqué qu’il y a une aisance négative : – 10 cm pour le tour de poitrine et – 4 cm pour le tour de taille. Il est donc important de choisir le bon tissu, en l’occurrence ici un jersey ou une maille dont l’élasticité serait entre 50 et 100 %. Dans le livret technique, on nous explique comment calculer l’élasticité d’un tissu.
Perso, j’ai opté pour cette maille noire et fils lurex argenté que je trouve de toute beauté et que j’ai achetée début juillet dans le quartier de Montmartre : la boutique Paris tissus / Luxor située au 1 rue de Clignancourt que je découvre tout juste (avant, c’était une boutique de valises et de sacs en tout genre…) et qui propose plein de coupons de 3 mètres pour des prix vraiment attractifs (le même principe qu’au Coupons de Saint-Pierre). Celui-ci, je l’ai acheté 15 € les 3 mètres.
Je sais déjà que dans ce qu’il me reste de ce coupon, je vais me recoudre un cardi-pull Scapin : cette maille sera en effet parfaite pour ce patron !
Il y a peu de pièces à couper et à assembler. Le plan de coupe indique qu’il faut couper le devant supérieur deux fois, c’est important car c’est ce qui permettra de créer la coulisse dans laquelle on insérera par la suite les liens à nouer.
Côté instructions de montage, je les ai trouvées suffisamment claires. Le livret technique représente 14 pages. La mise en page est plutôt basique mais ça me convient bien ainsi. Par contre attention : les explications sont en anglais (ou en allemand), ce qui pourrait être un frein pour certain(e)s d’entre vous… Les illustrations aident cependant grandement à la compréhension de chacune des étapes couture. Je précise que ce sont des photos, ce que je trouve plus explicites que des schémas mais ça reste un avis tout à fait personnel.
A n’en pas douter, tout le charme de ce modèle réside au niveau de ce si joli décolleté froncé :
Pour créer ce système de fronces, il suffit de tirer sur les deux liens puis de former un nœud une fois que les fronces sont ajustées comme on le souhaite. Les liens sont en fait insérés dans des coulisses/tunnels.
J’ai fait un simple nœud aux extrémités mais ça mériterait tout de même d’y ajouter de jolis embouts…
Une fois les liens desserrés, voici ce que ça donne :
J’ai opté pour des manches longues. A noter qu’elles sont très ajustées, attention donc ! Vérifiez bien l’élasticité de votre tissu ou prenez une ou deux tailles au dessus…
J’ai fini le bas des manches par un ourlet réalisé à la recouvreuse :
Idem pour le bas du t-shirt :
Côté dos, rien de spécial.
Côté finitions, les instructions de montage indique de réaliser un simple ourlet au niveau de l’encolure dos. Perso, j’ai préféré poser un biais rabattu pour finir l’encolure.
Au final, j’aurais dû suivre les recommandations du livret car je perds ici en extensibilité et donc en confort au niveau de l’encolure dos. J’ai en effet utilisé du biais en chaîne & trame, ce qui rigidifie le tout. Et comme ce patron est conçu avec une aisance négative et bien ça se ressent au porté…
Autre inconvénient : ce biais crée une sur-épaisseur au niveau de la couture d’épaule. Du coup la jonction avec l’encolure devant (qui est doublé, donc double épaisseur) n’est pas des plus esthétiques… J’ai dégarni ce que je pouvais mais ça reste épais à ce niveau-là.
Je vous conseille donc vivement de ne pas faire comme moi… Suivez les instructions de la créatrice. Par contre, elle indique de piquer l’ourlet de l’encolure à la toute fin du T-shirt. Perso, c’est une étape que je vous conseille de faire d’emblée…
Puisqu’on est sur l’envers, voici quelques photos :
Comme vous pouvez le voir, le devant supérieur est intégralement doublé :
La plupart des coutures d’assemblage ont été réalisées à la surjeteuse. Certaines ont été effectuées à la machine à coudre (je vous en reparle un peu plus bas).
J’ai pris le temps de faire quelques photos pour vous montrer comment je m’y suis prise pour coudre les détails techniques de ce t-shirt. C’est un peu une redite par rapport aux étapes du livret d’instructions mais, on ne sait jamais, je me dis que ça pourrait peut-être en intéresser quelques-unes… Et puis, ça reste une technique qu’on pourrait tout à fait appliquer à d’autres réalisations couture.
Je connaissais la technique qui utilise une bande rapportée comme par exemple ici avec cette blouse Burda :
Et une autre qui utilise les marges de couture comme ici avec le top Oia d’Atelier Svila :
Mais c’est une autre méthode qui est proposée ici pour Uwe : la pièce du devant supérieur est en fait doublée, ce qui permet de créer facilement une coulisse.
Allez c’est parti, je vous montre de quelle manière je m’y suis prise !
On superpose tout d’abrd les deux pièces devant supérieur, endroit contre endroit puis on coud toute l’encolure à 1 cm du bord en veillant à s’arrêter au niveau des crans indiqués sur le patron. J’ai ici utilisé le point droit triple de ma machine à coudre :
Une ouverture au milieu devant est donc laissée. Elle permettra plus tard le passage des liens à nouer (coulisse).
On retourne sur l’endroit et on presse au fer l’encolure en veillant à ce que les marges de couture soient bien repliées vers l’intérieur au niveau du milieu devant (ouverture).
J’ai pris cette photo pour vous montrer qu’il y a donc deux épaisseurs : le devant côté extérieur et le devant côté intérieur :
On trace la ligne qui correspond au milieu devant de la pièce devant supérieur (côté extérieur).
Tracer au bas du milieu devant la marge de couture qui correspond ici à 1 cm :
Plier sur cette ligne :
Presser au fer :
Epingler les deux épaisseurs au niveau du pli :
Epingler également les deux épaisseurs sur la ligne sur milieu devant :
De même au niveau des coutures latérales :
Voici ce qu’on obtient :
Tracer à 1,5 cm de la ligne du milieu devant deux autres lignes parallèles :
Rabattre la marge du couture sur l’envers et épingler de nouveau le bas :
On va ensuite surpiquer à la machine ces trois lignes parallèles, d’une extrémité à l’autre. Faites de bons points d’arrêt en début et fin de couture.
Pour effectuer les surpiqûres, j’ai utilisé du fil Maraflex (c’est un fil élastique qui a un pouvoir d’allongement de 80 %). C’est donc au point droit de la machine à coudre que j’ai piqué ces 3 lignes. Au passage, petite astuce, si comme moi vous n’avez pas de porte-cône : j’ai placé le cône de fil Maraflex sur ma surjeteuse qui est tout près de ma machine à coudre…
Côté réglages sur ma Pfaff, les voici : longueur de point = 3,5, tension = 3. Je précise que j’ai utilisé une aiguille super stretch de taille 90 (une taille 80 aurait été mieux). Faites des essais car ça dépend du tissu mais aussi de votre machine.
Voici ce qu’on obtient :
Au niveau de l’encolure :
Il va ensuite falloir cranter les marges de couture au bas de ces tunnels.
Pour mieux comprendre le principe, je vous montre une photo avant/après, vous pourrez ainsi voir la différence.
Pour ce faire, on crante dans le prolongement des deux lignes extérieures, sans couper le fil. C’est une étape qui est difficile à montrer en photo…
Une fois que c’est fait, on presse au fer au les marges de couture vers le bas :
Il va ensuite falloir assembler les deux parties du devant ensemble (devant supérieur et devant inférieur). Pensez à bien marquer le cran du milieu du devant inférieur.
On épingle endroit contre endroit. Après réflexion, je pense qu’il aurait été préférable d’épingler de l’autre côté, histoire d’avoir une meilleure visibilité sur ce qu’on va ensuite être amené à coudre…
On trace un repère à 0,9 cm du bord au niveau du milieu devant. Il est en effet important de coudre sans prendre dans la couture la coulisse qu’on a précédemment cousue. Il ne faut pas non plus créer de décalage, ce serait alors fort disgracieux… Je vous conseille vivement de bâtir cette étape à la main ou à la machine à coudre avant de réaliser la couture d’assemblage à la surjeteuse. Il va en effet falloir coudre au plus près du bord de la coulisse. C’est une étape qui demande précision et minutie.
Une fois que c’est fait, on presse au fer les marges de couture vers le bas :
Au niveau du milieu devant, voici ce qu’on obtient :
La couture d’assemblage a été correctement réalisée puisque on a bien une ouverture au niveau du milieu devant avec ces deux tunnels qui forment la coulisse :
Une fois cette étape réalisée, faites une pause, vous l’avez bien méritée !
On va ensuite s’occuper du dos et notamment de la finition de l’encolure :
Dans le livret technique, il est indiqué de replier le bord de l’encolure sur l’envers (la marge de couture est ici de 1 cm). C’est maintenant que je vous conseille de coudre cet ourlet.
Pour ma part et comme indiqué plus haut, j’ai ici fini l’encolure dos par un biais que j’ai rabattu sur l’envers :
On a donc un devant et un dos qu’on va venir assembler au niveau de la ligne d’épaule.
Le dos va être pris en sandwich entre les deux épaisseurs du devant. C’est la technique du fourreau qui est appliquée ici (difficile de vous montrer ça en photo…) :
Une fois la ligne d’épaule cousue et l’angle bien dégarni, on retourne sur l’endroit et voici ce qu’on obtient. Les marges de couture ne sont donc plus apparentes :
On coud ensuite les manches puis les liens selon les explications du livret. Perso, j’ai laissé ouvert les deux extrémités des liens à nouer, histoire de faciliter le retournement de ceux-ci sur l’endroit.
Une fois les liens pressés au fer, on prend une épingle à nourrice :
Puis on insère ce lien dans l’un des tunnels :
Le lien ressort par l’autre extrémité du tunnel :
On procède de la même manière pour le second lien :
On tire ensuite sur les liens pour qu’ils rentrent de nouveau dans les tunnels. Il faut veiller à ce qu’ils soient bien positionnés dans le haut des tunnels, au niveau des extrémités :
Puis on vient effectuer une surpiqûre à 5mm du bord en prenant toutes les épaisseurs ensemble. Faites une couture solide à la machine à coudre car sinon, les liens risquent de se découdre par la suite. C’est en effet ce qu’il m’est arrivé : en tirant ensuite sur les liens pour former les fronces, l’un des deux s’est déchiré… Attention donc !
Perso, ça ne me plaisait pas de voir cette ouverture laissée au niveau des extrémités. C’est donc tout naturellement que j’ai préféré fermer ces tunnels par quelques points faits à la main.
Voilà pour ce chouette t-shirt dont j’adore la coupe et le style. Il y aura d’autres versions à venir, c’est sûr !
Très joli modèle en effet qui vous sied à merveille . Il me tente bien mais pour le printemps , (je suis frileuse ) .
Merci pour tous ces bons conseils et la découverte de cette marque de patrons que je ne connaissais pas non plus .
Merci ! Moi aussi je suis frileuse mais comme je prévois de le porter pour danser, ce devrait donc aller…
Superbe bravoooooo
Merci Joëlle !
quel travail,
je ne suis pas étonnée que le patron soit d’origine allemande, ce tee shirt me rappelle les blouses des costumes traditionnels, (vive la fête de la bière l’année prochaine !!!)
Merci beaucoup Jeanne ! La fête de la bière c’est pas du tout mon truc mais je comprends ton enthousiasme !
Bravo pour cette réalisation et pour votre article si bien détaillé. Même si le modèle ne me tente pas, c’est toujours intéressant de voir comment vous vous y prenez. Intéressant et formateur. Merci.
Merci pour ces compliments !
Super modèle j’adore ! Le seul truc qui me plaît moyen est le lien je le verrai plus fin. Je ne connaissais pas cette marque de patrons. Il y a de nombreuses marques de patrons allemandes qui proposent beaucoup de modèles à réaliser en jersey et qui plus est souvent à petit prix (< 10 €) et qui ne sont pas trop connues.Elles méritent d'être mises en lumière !
Maintenant que tu le dis, c’est vrai que ce lien est un peu trop épais… Je note ça pour ma prochaine réalisation. Merci beaucoup Marmotta ! Il y a la marque allemande Pattydoo qui propose également de chouettes patrons…
Bonjour Sandrine,
Très joli modèle, sexy juste ce qu’il faut.
Dis-moi, ce genre de maille avec du fil lurex, sur une coupe aussi ajustée, ça ne ‘gratouille’ pas un peu ?
Merci !!! Alors curieusement non ça ne gratte pas… En tout cas que je ne me rappelle avoir été gênée….
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