Le dernier patron Lekala en date que j’ai cousu est cette veste sans manches :

Il s’agit du modèle n° 4438 de la marque de patrons Lekala Sewing Patterns : une veste sans manche doublée, fermée au devant par un lien (boucle). De nombreuses découpes au devant et au dos viennent joliment cintrer ce modèle de veste. Détail original : les épaules sont tombantes/emboîtantes.

Voici le schéma technique :

Chez Lekala, les patrons sont dessinés à nos mesures personnelles, c’est le concept même de cette marque de patron. L’un des autres points positifs, c’est qu’on peut cocher la case « valeurs de couture » (1 cm) pour que celles-ci soient incluses au patron, ce qui facilite grandement les choses et fait gagner du temps. Le point négatif des patrons Lekala, vous le savez, ce sont les explications : elles sont en anglais (ou en russe !) et sont succinctes (pas de schémas). Il faut donc avoir l’habitude de coudre et savoir comment s’assemble chaque pièce du patron… Conclusion, comme d’habitude, je n’ai pas lu les explications et j’ai cousu cette veste comme j’en avais envie ! Je précise tout de suite qu’il s’agit ici d’un patron de niveau avancé…

Côté PDF, comme d’habitude chez Lekala, certaines pièces sont imprimées en entier (les pièces du dos par exemple…), ce qui est un gaspillage de papier… Notez aussi que cette veste est composée tout de même de 15 pièces pour le tissu extérieur et je ne compte pas celles qui composent la doublure…

Côté tissu, j’ai utilisé ce que j’avais dans mon stock, à savoir les chutes de ce lainage que j’avais utilisé pour me coudre le manteau Ernest de République du chiffon… Clairement, ce n’était pas le choix le plus judicieux car ce lainage est tout de même trop épais pour ce modèle…

Mais j’ai voulu quand-même tenter et je ne regrette au final pas mon choix (car j’ai au final une veste bien chaude) même si ce tissu m’a posé quelques problèmes :
– Gestion difficile des emmanchures (du fait de toutes les épaisseurs) : une surpiqûre a donc été nécessaire pour bien plaquer le lainage et la doublure :

– Le lien à nouer avec une boucle a été remplacé par une ceinture car le rendu visuel était tout simplement trop moche… la preuve en photo (prise avant de poser la doublure) :

Pour la doublure, j’ai utilisé un satin de polyester noir que j’avais acheté sur la boutique en ligne des Coupons de saint-Pierre (10€ les 3 mètres).

J’aime beaucoup le style de cette veste avec toutes ces découpes au devant et au dos.

Pour donner de la structure à cette veste, j’ai surpiqué tout ce que j’ai pu… Ci-dessous le milieu dos :

Je suis contente de l’esthétique du dos. D’habitude, j’ai de vilains plis qui viennent se former du fait de ma cambrure et là c’est plat, je suis ravie !

La veste se croise au devant et se ferme au moyen d’une ceinture :

Pour la boucle, j’ai pris ce que j’avais dans mon stock et j’ignore totalement la provenance… Elle joue plus le rôle de décoration qu’autre chose.
Pour que la ceinture se maintienne bien en place, j’ai cousu à la main deux petits boutons pressions :

Les épaules sont tombantes/emboîtantes, ce qui donne un charme supplémentaire à cette veste.

Au porté, ce n’est pas gênant. J’avais en effet peur que ça entrave mes mouvements (quand je lève les bras) mais au final ça va.

L’encolure est légèrement montante et j’aime beaucoup ce style, ça ajoute je trouve de l’élégance :

On ne le voit pas bien mais au dos, il y a une pièce permet de réhausser la hauteur de l’encolure :

Il n’y a pas de couture latérale : une pièce « côté » vient en effet se positionner entre le devant et le dos :

Ce qui me gêne un peu, c’est l’étroitesse de l’emmanchure au niveau du dessous de bras. Je manque un peu d’aisance à ce niveau-là… Quand on regarde la pièce patron, on voit tout de suite que c’est un peu étroit.

Comme indiqué plus haut, cette veste est intégralement doublée :

Le patron ne prévoyait pas de pli d’aisance, j’en ai donc ajouté un au niveau de la partie haute du dos :

J’ai laissé dans l’une des coutures latérales, une ouverture pour pouvoir ensuite tout retourner sur l’endroit.

En ce qui concerne l’assemblage de la doublure au corps de la veste, il faut suivre une technique un peu particulière que Burda appelle la méthode de la cuillère en bois… C’est en fait la technique qui permet de doubler une veste ou robe sans manches. C’est une méthode qui n’est pas du tout intuitive, il faut donc en comprendre le concept avant de se lancer. Le meilleur tuto vu sur le net est celui-ci.

Je ne vais pas vous montrer la procédure ici (car la probabilité que vous cousiez ce modèle est vraiment minime) mais pour faire simple, il faut assembler le corps de la veste sans coudre la ligne d’épaule.

Idem pour la partie doublure/parementure :

Il faut ensuite assembler les deux (endroit contre endroit) en piquant les emmanchures mais en veillant à s’arrêter à 3 ou 4 cm du bord (au niveau des épaules). Idem pour l’encolure.

La gestion du bas de la veste avec la parementure et la doublure n’a pas été aisée mais j’y suis quand-même arrivée.

Là aussi, il s’agit d’une technique un peu particulière qu’il est difficile de vous montrer ici. C’est une méthode que j’ai apprise en cours à la Mairie de Paris. Si vous avez le livre Esmod tome 4, il s’agit de la pièce d’étude « Bas de parementure vêtement tailleur / tissus moyens ». J’aurais peut-être dû utiliser une autre méthode, celle notamment destinée aux manteaux (tissus lourds) mais il aurait fallu pour ce faire que je retravaille les pièces du patron Lekala…

Voilà pour cette veste sans manches bien chaude que j’ai déjà portée plusieurs fois et que j’aime porter pour aller travailler.