J’ai cousu ma 100ème réalisation Burda, c’est fou, non ?!

Burda est de loin la marque de patrons que je couds le plus… Mon blog est là pour en témoigner puisque je couds fidèlement un patron Burda tous les mois et ce depuis septembre 2016. J’ai évidemment commencé à coudre du Burda dès mes débuts en couture (c’est à dire il y a plus de 15 ans) mais je n’ai commencé à comptabiliser mes 100 réalisations Burda que depuis que j’ai ouvert ce blog, c’est-à-dire en février 2013, soit bientôt 10 ans !

Alors quoi de mieux que de coudre un modèle de créateur pour fêter cette 100ème réalisation ? Je me suis en effet dit qu’il fallait que je marque le coup : j’ai de suite pensé à cette veste du magazine Burda d’octobre 2010 dont le patron est signé Karl Lagerdeld, un modèle issu de sa propre collection…

Je tenais en effet à coudre un projet qui sorte à la fois de l’ordinaire mais qui soit aussi d’un niveau de difficulté élevé. Mes deux critères sont donc ici respectés avec cette veste qui se veut sacrément originale, vous en conviendrez, et qui plus est, est d’un niveau 4/4, dixit Burda. Là on peut dire que je suis servie, non ?!

Look n°3 du défilé collection Karl Lagerfeld – printemps 2010, prêt à porter :

Voici la description faite par Burda : « Cette veste attire forcément tous les regards. Ses panneaux avant en pointe sont subtilement retournés et pris dans les coutures. Les emmanchures rondes sont montées emboîtantes et ornées d’un bouton. »

J’ajouterai qu’il s’agit d’un spencer à manches 3/4, intégralement doublé et avec de jolis détails techniques : col tailleur, poche gilet, poches à double passepoil. La veste se ferme au milieu devant par un bouton.

Le schéma technique :

Ma version à plat :

Il y a une couture au milieu dos :

Ce patron est proposé de la taille 34 à 42. J’ai cousu la taille 34 bien que d’après le tableau des tailles, je fasse plutôt un 36. C’est ainsi plus ajusté et perso je préfère au regard de la coupe qui se veut plutôt ample… Alors clairement, ce n’est pas une veste que je porterai au quotidien (ni pour aller travailler). Ce n’est en effet pas mon style, c’est bien trop excentrique pour moi ! Mais c’est ça aussi la couture… Et puis il fallait bien que je marque le coup avec cette 100ème réalisation Burda !

J’ai juste de vilains plis au niveau du dos, ce qui est très certainement lié à ma cambrure prononcée. Un ajustement aurait donc été nécessaire… Peut-être aussi que si j’avais pris la taille au-dessus, ce problème aurait alors été moindre…

Côté tissu, j’ai pris ce que j’avais dans mon stock, à savoir ce coupon bleu-gris :

J’en profite pour vous montrer les boutons que j’ai choisis. En vrai, ils brillent mais ça ne rend hélas rien en photos… Je les ai acheté dans la boutique Modes & travaux / Les coupons de Saint-Pierre (7€ pour trois boutons, sacré budget tout de même….)

 

Ce tissu m’a été offert par mes parents, j’ignore donc le prix et la composition exacte mais je dirais que c’est un mélange de laine et de coton. En tout cas, c’est le seul coupon de mon stock qui était le plus approprié pour cette veste. Pour la doublure, c’est de la popeline de coton, là aussi offerte par mes parents. Ces deux coupons proviennent de la boutique Diffuslaine Tissus située à Saint-Nazaire.

Côté niveau, comme indiqué plus haut, c’est un degré de difficulté 4/4 et je le confirme. Côté explications, j’ai commencé à lire les instructions de montage mais comme ça me semblait plutôt obscur, j’ai décidé au final de coudre cette veste au feeling et ma foi ça a fonctionné. J’avoue que je suis plutôt fière de moi car je suis allée au bout de cette réalisation couture ! Et oui, cette veste représentait pour moi un sacré challenge personnel au regard de tous ces détails techniques… Mais comme j’aime à le répéter, la couture c’est aussi une forme de gym cérébrale, ça fait travailler les neurones, je vous le dis… Certains font des mots croisés, moi je fais de la couture ! Et je peux vous dire que c’est sacrément satisfaisant et gratifiant quand, à force de cogitation et de réflexion, on trouve la solution !

Alors évidemment tout n’est pas parfait, loin s’en faut. Certains détails de confection auraient mérités plus de précisions. Faut dire aussi que le tissu choisi se froisse assez vite et qu’il marque toutes les petites imperfections… J’ai par ailleurs oublié de glacer certaines parties de la veste. Je pense notamment à la parementure devant. Et puis, comme je vous l’ai dit plus haut, le dos n’est pas plat : des plis se forment au dos, ce qui n’est pas très esthétique… mais ce que je peux vous dire en tout cas c’est que j’ai vraiment apprécié toute la phase processus couture !

Une fois toutes les pièces patron décalquées puis coupées dans le tissu extérieur et la doublure, j’ai entoilé toutes les parties qui le nécessitaient, comme indiqué par Burda. J’aurais cependant dû entoiler d’autres parties, comme par exemple tout le devant et le bas des manches… Ci-dessous les pièces patron qui composent cette veste. Regardez la pièce 1 (devant) comme elle est bizarre/atypique… En fait le pan du bas est en partie symétrique : il va donc venir se positionner/replier du côté de l’emmanchure.

J’ai également bien reporté sur mes pièces tous les crans et autres repères d’assemblage. Pour ce faire, j’ai utilisé du fil et une aiguille pour faire un point de bâti tailleur (bouclettes), ce qui permet d’avoir ces tracés endroit comme envers. C’est une méthode que je n’utilise que très rarement alors qu’elle est vraiment très pratique…

Côté recto, on a donc des bouclettes :

Côté verso, voici ce que ça donne :

Quand on ouvre les deux épaisseurs :

Il suffit ensuite de couper :

Place ensuite à ce qui nous intéresse : la couture ! J’ai relevé 6 détails techniques pour coudre cette veste. Y’a pas de secrets, il faut prendre son temps, réfléchir avant de passer à l’action et évidemment être concentrée, minutieux et précis dans ses gestes. Je vous recommande vivement de faire des pièces d’étude avant de vous lancer directement, ça vous évitera bien des déconvenues et puis surtout, ça vous donnera plus de confiance et d’assurance le moment venu.

1er détail technique : les poches à double passepoil

Ces poches se cousent côté parementure. Attention donc, ne vous trompez pas de sens !
Pour coudre ce genre de poches passepoilées, plusieurs méthodes existent. J’en est testé plusieurs, le tout étant de choisir celle qui nous convient le mieux. Celle que j’ai ici utilisée est celle de Frédérique, alias Histoire de coudre dont vous trouverez le tuto ici : je l’avais expérimentée il y a plusieurs années de ça sur ma jupe sélénite et la technique proposée m’avait à l’époque bien plu. Ici les passepoils sont très étroits, ils font chacun 5 mm, il faut donc être très précis…

Ci-dessous, ma pièce d’étude :

Ces poches sont purement décoratives car, comme vous pouvez le constater, elles sont situées très bas sur les pans de la veste. Donc, à part un ticket de métro, je ne vois pas trop bien ce qu’on pourrait y mettre…

2ème détail technique : la poche gilet

Pour ce faire, j’ai ressorti la pièce d’étude que j’avais cousue dans le cadre des cours « détails de confection » de la Mairie de Paris. Je n’ai donc pas pris les pièces patron proposées par Burda mais celles de mes cours qui sont en fait celles du livre ESMOD – Tome 2.

Je précise qu’il s’agit ici d’une vraie poche gilet, on peut donc y insérer un petit quelque chose si on le souhaite.

3ème détail technique : le col tailleur

A plat, côté intérieur :

A plat, côté extérieur :

La technique que j’ai là aussi utilisée est celle apprise en cours de couture. Il existe plusieurs techniques mais perso, je suis restée sur celle apprise en cours de couture.

J’ai donc dans un premier temps assemblé toutes la partie extérieur puis toute la partie doublure avec le col. Vous remarquerez que je n’ai pas effectué la couture des côtés.

A gauche la doublure avec les parementures qui ont des poches passepoilées.
Et à droite le tissu extérieur avec la poche gilet.

A plat, voici ce que ça donne :

L’étape qui suit est de positionner les deux pièces endroit contre endroit et de les assembler au niveau des bords extérieurs (encolure devant et col), ce qui viendra former le col tailleur. Désolée, je n’ai pas pris de photos de ces étapes-là…

4ème détail technique : les pans du devant

Là est toute l’originalité de la veste ! En fait c’est tout simple, puisqu’il suffit de positionner le pan du devant (parementure) vers le haut et de le bâtir au niveau au niveau de l’emmanchure et de la ligne des côtés.

5ème détail technique : la doublure

Ce n’est pas ma première veste doublée, donc tout s’est plutôt bien passé. J’ai utilisé ici la technique du fourreau pour assembler le devant au dos au niveau des coutures latérales. C’est une opération que j’ai réalisée avant de coudre les manches.

Il y a un pli d’aisance au milieu dos :

Idem au bas des manches. Je précise que j’ai bagué/glacé le bas de la manche, histoire que la doublure reste bien positionnée sur l’intérieur.

Côté doublure (vous remarquerez que je n’ai pas utilisé de doublure antistatique pour les manches…)

J’ai veillé à laisser une ouverture dans chacune des manches :

Ma p’tite étiquette (j’en parle ici) :

Il y a juste une erreur que j’ai faite pour la doublure dos… Et oui, comme je n’avais pas lu les explications Burda (toujours lire au préalable le petit encart « préparation du patron et de la coupe »), et bien je n’avais alors pas compris que la doublure dos devait être bien plus courte que ce que j’avais prévu… Une fois le tout assemblé, je trouvais en effet étrange que ma doublure dos ait un pli d’aisance aussi grand. Et puis je me disais aussi qu’il était bizarre de ne pas avoir de raccord doublure entre le devant et le dos…

Voici la doublure de la veste avant que je ne découse tout…

Bref, j’ai décousu toute la partie basse de la doublure et ça n’a pas été une mince affaire… mais je suis tout de même contente de l’avoir fait car c’est ainsi bien plus esthétique !

La doublure, vue sous un autre angle :

6ème détail technique : les manches (longueur 3/4)

Alors là… grand moment de solitude pour coudre ces manches… J’ai donc été obligée de lire les explications Burda car je ne comprenais décidément pas comment elles venaient s’emboîter sur les emmanchures… Du coup, voici quelques photos qui viendront vous faciliter la compréhension de la chose (au cas où un jour, vous seriez amenés à coudre des manches similaires, chose plutôt improbable, on est bien d’accords…)

La manche est en deux parties. On positionne donc les deux pièces l’une sur l’autre, endroit contre endroit, puis on coud tout le bord supérieur sauf au niveau de l’emplacement des boutonnières. on dégarnit l’angle puis on ouvre les coutures au fer. On vient ensuite former le pli de la pointe selon le tracé du patronage.

Côté envers, voici ce qu’on obtient :

Côté endroit :

Avant de coudre le dessous de bras :

Cet espace non cousu permettra le passage d’un futur bouton :

La manche est assemblée à la veste, voici ce que ça donne :

Je vous montre la veste portée, avant de fixer les manches aux épaules. Vraiment étranges ces manches, non ?! Ça donne un côté Goldorak (celles et ceux qui sont nés dans les années 70/80, levez la main !) :

Voilà pour les détails de confection de cette veste, je pense vous avoir tout dit ou presque…

Pour marquer le coup de cette 100ème réalisation Burda, j’avais envie de faire des photos en extérieur. C’est donc grâce à mon cher et tendre (que je remercie très chaleureusement, car sans lui, tout cela n’aurait évidemment pas été possible…) que nous sommes partis dans les beaux quartiers de Paris, notamment du côté de la boutique Chanel, avenue Montaigne, histoire de faire un p’tit clin d’œil à Karl Lagerfeld. Nous avons également fait un saut du côté de la Tour Eiffel. Les touristes sont bel et bien de retour, je vous le dis ! Ça n’a donc pas été des plus simples de faire ces photos, mais nous y sommes tout de même arrivés !

Et dire qu’il y en a qui font des séances photos en extérieur pour chacune de leur réalisation couture, et bien franchement chapeau car ce n’est décidément pas facile à gérer… Déjà, poser comme ça sur un trottoir et qui plus est en public, et bien c’est toute une affaire : faut pas avoir peur du regard des autres, je vous le dis ! Là, on ne s’en rend pas vraiment compte, mais il y avait une queue de plusieurs mètres de long pour entrer dans la boutique Chanel… Sur la photo ci-dessous, on voit le début de la queue…

Et puis il faut faire très vite ! Prendre une photo entre deux passages de piétons et recommencer encore…  Idem sur le pont, il y avait un monde de folie… Pour les photos, il fallait être patients car c’était chacun son tour… Bref… Le plus simple serait de faire ces séances photos très tôt le matin, mais ça me demanderait alors une sacrée motivation que je n’ai tout simplement pas… (et mon mari non plus !)

Je porte ici la veste avec un sous-pull et une jupe en jersey longue à 6 pans qui est un patron maison. C’est une réalisation que je n’ai pas bloguée car cette jupe a été cousue il y a au moins 12 ans…

Voici donc une sélection de photos. Elles sont ici en noir & blanc, car je trouvais ça encore plus chic !
Attention, avalanche de photooooooooooos !

Une série de photos tout d’abord du coté de la boutique Chanel :

Une autre série devant le mur végétal du Musée du quai Branly :

Une autre série de photos sur le pont de l’Alma avec la Tour Eiffel en arrière plan :

Voilà pour cette 100ème réalisation Burda ! Je ne sais pas encore quel sera mon prochain projet Burda, mais il sera, à n’en pas douter, bien plus simple…