Une fois n’est pas coutume, je vais aujourd’hui vous parler d’un raté…

Après avoir cousu la veste Burda signée Karl Lagerfeld, j’avais envie de me coudre une réalisation toute simple et sans prise de tête. Après avoir feuilleté moult magazines, mon choix s’est finalement arrêté sur cette tunique aux jolis décolletés en V devant et dos du magazine Burda de juin 2019.

Il s’agit de la tunique n°110 : elle est de coupe droite, « à peine trapèze », mais resserrée à la taille par une ceinture. Les manches sont longues et les épaules sont tombantes. Dans le dos, une fine bride soutient le décolleté. Le bas de la tunique est joliment arrondi et fendu sur les côtés.

Ma version à plat. Devant :

Dos :

La partie jupe :

Je porte ici cette tunique avec un sous-pull col roulé (+ un t-shirt + un Damart en dessous…), ce qui me permet de pouvoir porter ce genre de vêtement sans avoir trop froid (mon gilet n’est d’ailleurs jamais trop loin…).

Je vous la montre aussi telle quelle, sans sous-pull :

Ce patron est proposé de la taille 34 à 44. Je l’ai cousu en taille 36 et l’aisance apportée au modèle est tout de même conséquente. La partie corsage est trop ample et ça blouse donc trop à la taille.

De dos c’est pire (et c’est certainement dû à ma cambrure).

J’ai décidé de coudre cette tunique dans un polycoton acheté -50 % dans la boutique Modes & Travaux (Les Coupons de Saint-Pierre) : 2,25 € le coupon d’1m40, une sacrée belle affaire, vous en conviendrez !!! J’aime beaucoup cet imprimé arabesques sur fond gris. Le tissu est par ailleurs tout léger et tout doux, on pourrait presque croire que c’est de la viscose. Le premier hic c’est qu’il y avait un petit défaut sur ce tissu, d’où le prix bas je suppose… Défaut que j’ai évidemment placé pile sur le devant de ma robe…

Comme vous pouvez le constater, je n’ai pas cousu la ceinture, je préfère en effet porter cette tunique avec une ceinture du commerce.

En ce qui concerne les modifications, j’en ai effectué quelques-unes :

1/ J’ai transformé la bride du dos en lien à nouer, question de préférence esthétique. Pour ce faire, j’ai cousu deux liens de 50 cm chacun au lieu d’un seul de 22 cm.

2/ J’ai cousu un élastique à la taille, histoire de faire joliment blouser la tunique : les fronces sont ainsi plus harmonieuses car mieux réparties une fois la ceinture positionnée à la taille.

J’aurais toutefois dû utiliser un élastique plus fin que ça car ce n’est vraiment pas esthétique sur l’intérieur…

3/ Ce modèle est conçu avec des épaules tombantes. Dès le départ, c’était un détail qui me chiffonnait… Mais, en bonne petite élève disciplinée que je suis, j’ai tout de même tenu à coudre les manches telles qu’elles étaient prévues. MAIS… au premier essayage, mon inquiétude s’est révélée hélas juste : c’était vraiment très très moche ! Je ne pouvais décemment pas laisser ces manches en l’état, vous en conviendrez ! D’autant plus que j’ai eu quelques difficultés pour résorber tout l’embu qu’il y avait en tête de manche… D’ailleurs je ne comprends pas pourquoi mettre autant d’embu alors que les épaules sont basses/tombantes…

Donc, voici le carnage du premier essayage :

Sur cette photo, je vous monte là où devrait normalement se positionner la pointe de mon épaule :

J’ai donc décousu tout cela et corrigé les pièces pour que cela soit plus acceptable. Comme vous pouvez le voir, c’est loin d’être réussi… J’ai retiré env. 3 cm de part et d’autre. J’aurais clairement dû faire plus mais ça risquait de déstabiliser le tout plus qu’autre chose…

D’ailleurs, on voit assez bien que les manches ne tombent pas comme il le faudrait : les emmanchures étant particulièrement basses, des plis se forment un peu partout, ce qui n’est pas très esthétique…

Bon ceci dit, ces plis apparaissaient déjà sur le modèle Burda d’origine :

Bref, vous l’aurez compris, cette tunique est loin d’être un coup de cœur, j’ai même bien envie de la mettre dans la catégorie de mes ratés couture car le seyant et le confort ne sont clairement pas là :

1/ Le décolleté du dos descend bien trop bas à mon goût, c’est bien trop échancré : le soutien-gorge est donc visible.

2/ La ligne d’épaule ne se positionne pas correctement et ça rebique…

3/ La bride me gêne et il y a trop de matière au bas du dos…

Côté difficulté, Burda annonce un niveau 2/4, ce qui signifie « nécessite des connaissances en couture et/ou du temps ». C’est un modèle vraiment basique. Il y a peu de pièces à couper : un devant, un dos, des manches, des parementures devant & dos, une ceinture et une bride.

A noter que ce modèle est présenté en workshop à la fin du magazine. Vous retrouverez ainsi la marche à suivre avec des schémas et des instructions pour coudre ce patron.

La seule « difficulté » à mon sens est l’arrondi du bas qui un détail de confection qui apporte un charme supplémentaire à cette tunique :

Pour me faciliter les choses, j’ai passé un fil de fronces dans les marges de couture au niveau de l’arrondi. A noter que j’ai fait un simple ourlet surfilé piqué de 1 cm au lieu d’un double rentré de 0,7 cm comme le préconisait Burda. Une fois les bords bien pressés au fer, j’ai ensuite surpiqué tout l’ourlet en une seule étape.

Sur l’endroit, voici ce qu’on obtient :

Sur l’envers :

L’encolure est finie par une parementure. A noter que le décolleté dos est bien plus profond que celui du devant.

Devant :

Dos :

J’ai décidé de surpiquer la parementure en place car elle avait tendance à ressortir sur l’extérieur côté dos. J’avais pourtant sous-piqué la parementure, mais cela n’a hélas pas été suffisant…

Sur l’endroit :

Sur l’envers :

Au niveau de la pointe :

Sur cette photo, on voit bien la sous-piqûre, la sur-piqûre et le surfil :

Les manches sont longues :

J’ai fini le bas des manches par un double rentré :

Je trouve par ailleurs que les manches sont un peu trop larges à mon goût.

Les brides viennent s’insérer côté dos, elles sont prises en sandwich entre l’encolure et la parementure :

Sur l’envers, voici ce que ça donne :

Puisqu’on est sur l’envers, restons-y :

Voilà pour cette réalisation en demi-teinte qui restera au fond du placard (je la garde car je compte bien récupérer le tissu que je trouve vraiment joli). Chose qui ne m’arrive heureusement que rarement…