J’avais envie de me coudre une petite jupe noire à volants alors c’est ce que j’ai fait !
Je porte ici ma petite jupe noire avec un débardeur du commerce et un top Burda en viscose, l’un de mes patrons fétiches…
Pour en revenir à la genèse de cette jupe, j’ai en fait voulu reproduire une jupe du commerce que j’avais achetée il y a très longtemps en brocante : une jupe taille basse, doublée et à volants. Un imprimé style liberty (si c’est du vrai, dites-le moi !) qui n’est à la base pas trop mon style, mais ça reste malgré tout une jupe que j’ai bien aimé porter l’été pour aller à la plage car elle s’enfile en deux temps trois mouvements grâce au dos qui est partiellement smocké.
Le dos :
Côté doublure :
La partie du dos smocké, côté envers :
J’ai donc décidé de me patronner et donc de me coudre une copie quasi conforme dans une viscose noire que j’avais achetée dans la boutique parisienne Modes et Travaux (Les Coupons de Saint Pierre) 10€ les trois mètres au lieu de 20€ car il y avait un petit accroc dans le tissu. Une sacrée bonne affaire donc !
Avant de vous expliquer de quelle manière je m’y suis prise pour patronner et coudre cette jupe, je vous montre tout d’abord le résultat final.
Le devant :
Le dos :
C’est une jupe taille basse et côté longueur, elle arrive un peu au dessus des genoux.
Une ceinture en forme pour le devant :
Une ceinture droite pour le dos avec un insert smocké :
Trois volants froncés au devant et au dos :
J’ai réalisé un petit ourlet simplement surfilé puis surpiqué :
La jupe est intégralement doublée au niveau de la ceinture et de la jupe. Pour la doublure de la jupe, j’ai opté pour une jupe évasée plutôt que des fronces et des volants comme dans la jupe du commerce, ça donne ainsi moins de volume et je préfère…
Quand je soulève la doublure de la jupe, voici ce que ça donne :
Côté intérieur, tout est doublé, il n’y a pas de coutures apparentes :
La partie smockée est ainsi prise en sandwich devant et dos par la technique du fourreau.
J’ai réalisé une sous-piqûre côté ceinture devant :
La jupe s’ouvre sur le côté gauche au moyen d’un zip (non prévu dans la jupe du commerce) :
La finition n’est pas tip-top sur l’envers du fait que j’ai dû changer de gamme de montage en cours de route…
Voilà pour la présentation de cette jupe !
Pour obtenir le patron de cette jupe, je me suis dit que j’allais faire au plus rapide. En même temps, c’est à la base une jupe plutôt simple (en tout cas en apparence). Il y a plusieurs méthodes pour reproduire un vêtement qu’on aime bien, j’en parle d’ailleurs ici. Si le sujet vous intéresse et que vous avez envie d’en savoir plus, sachez qu’il y a ce livre ESMOD « La fringue de ma vie »
Ce livre explique comment dupliquer un vêtement sans le défaire grâce notamment à du papier transparent qu’on vient positionner sur son vêtement pour en relever le patronage.
C’est un livre que j’ai trouvé accessible et très bien illustré. Quoi qu’il en soit, si vous souhaitez, vous aussi, vous lancer dans cette aventure, choisissez un modèle simple sans trop de détails car cela demande d’avoir de bonnes notions en matière de coupe à plat. Il est en effet important de comprendre et de connaitre les bases et principes essentiels du modélisme.
Je ne vais donc pas vous expliquer ici comment j’ai procédé, mais en gros, sachez que j’ai tout simplement mis au pli la jupe du commerce au devant puis au dos. J’ai ensuite pris du papier transparent (celui qui recouvre les livres) pour tracer le contour des empiècements devant & dos qui forment au final une ceinture en forme. Pour la partie smockée, j’ai tracé un rectangle dont la longueur était équivalente à la partie smockée de la jupe une fois étirée au maximum (au final, j’ai dû revoir ces dimensions, vous comprendrez plus bas pourquoi…). Il suffit ensuite d’ajouter les valeurs de couture tout autour des pièces patron obtenues et c’est tout bon (je vous passe les phases de vérifications, de réglages des tracés puis de mises au propre). Pour les volants, j’ai tout simplement coupé trois rectangles, l’un étant à chaque fois plus long que le précédent, histoire d’obtenir de jolis petits volants froncés.
Pour la doublure de la jupe, c’est un simple rectangle que j’ai évasé selon la technique expliquée ici (découpage, évasement, scotchage).
Une fois les pièces patron obtenues, place à la coupe dans le tissu puis à la couture des différents éléments que composent cette jupe. Et là catastrophe ! Je fais un essayage à mi-parcours et verdict : je ne rentre pas dedans (à moins de me contorsionner comme jamais). Bref c’était bien trop étroit…
L’explication est évidente : la partie smockée que j’avais cousue n’était tout simplement pas aussi extensible que celle de la jupe du commerce. Je n’avais en effet pas utilisé la technique des smocks pour smocker ma jupe… vous savez, c’est la méthode où on met du fil élastique dans la canette puis on vient coudre des lignes parallèles au point droit de la machine à coudre. Si vous ne connaissez pas la technique, c’est par ici.
Alors pourquoi, n’ai-je pas utilisé cette méthode ? Et bien tout simplement parce que je n’avais pas de fil élastique dans mon stock… Et vous savez ce que c’est quand on est pressée de coudre là tout de suite maintenant… Et bien on refuse de patienter et on trouve donc d’autres alternatives !
J’ai donc tout d’abord voulu essayer la technique du ruban élastique fronceur pour smocks et là fiasco total ! Impossible de réaliser des coutures droites et régulières, un vrai carnage (et des points sautés qui plus est) ! Pour info, c’est un ruban qui se pose sur l’envers du tissu. On tire l’élastique légèrement tout en le cousant au point droit ou au point zig-zag (entre les lignes élastiques). Atelier Scammit propose un tuto vidéo pour coudre un col smocké avec ce genre de ruban élastique et c’est cette méthode que j’ai tentée de faire…
Alors très certainement que j’ai dû trop tiré sur l’élastique… Il en est effet délicat de savoir quelle longueur d’élastique il faut pour ensuite obtenir la longueur de fronces souhaitées. En plus de cela, il fallait que je juxtapose plusieurs rubans au regard de la dimension de mon rectangle…
Bref, je ne suis pas allée plus loin, j’ai préféré essayer une autre technique !
Je me suis ainsi rappelée de la méthode expliquée par Ivanne Soufflet dans son patron de Jupe 1001 perles : vous savez, c’est la technique des élastiques qu’on insère dans plusieurs coulisses.
Pour rappel, j’avais cousu cette jupe :
La ceinture dos smockée :
Dans le cas de ma jupe ici, j’ai cependant apporté quelques modifications. J’ai donc coupé un rectangle plus long que ce que prévoit mon empiècement d’origine, histoire de pouvoir le recouper ensuite aux bonnes dimensions, puis je l’ai plié en deux dans le sens de la hauteur, envers contre envers.
J’ai ensuite cousu 4 lignes afin d’obtenir 5 coulisses :
Dans ces coulisses, j’ai fait passer des élastiques. Je précise que j’ai ici utilisé un élastique tissé, plat et souple qui ne se déforme pas quand on l’étire.
Une fois les élastiques insérés, j’ai cousu solidement les extrémités pour éviter que les élastiques ne s’échappent.
Voici ce qu’on obtient (je précise que j’ai fermé le bas du rectangle par une piqûre supplémentaire, ce que j’aurais dû faire dès le départ…)
Puis j’ai surpiqué au centre de chaque coulisse au point droit, en étirant le tissu et l’élastique au fur et à mesure de la couture. Couture délicate, ce n’est donc pas très droit…
Et qui plus est, quelques points ont sauté…
J’ai ensuite recoupé l’excédent de matière sur les côtés pour que les dimensions de mon rectangle correspondent à ceux de ma jupe du commerce, sans oublier de tenir compte de la marge de couture de 1 cm pour l’assemblage futur.
Le résultat est à peu près à la hauteur de mes espérances (clairement j’aurais pu mieux faire…) : l’aspect smocké y est, les fronces sont plutôt harmonieuses et régulièrement réparties. MAIS, parce qu’il y un mais, sinon ce ne serait pas drôle, le résultat obtenu est beaucoup mois souple et élastique que si j’avais utilisé du fil élastique à smocks… ce qui fait qu’à l’essayage et bien ça ne passait tout simplement pas…
Et c’est à ce moment-là que je me suis dit « OK Sandrine, une pause s’impose… » Il est en effet parfois bon de mettre de côté son projet plutôt que de s’acharner sur celui-ci. Les idées et donc les solutions viennent toujours à tête reposée ou quand on n’y pense tout simplement pas (la nuit apporte souvent de bons conseils !). Je suis donc partie en vacances une petite semaine (c’était fin juin et donc sans ma jupe…) et c’est pendant cette petite pause estivale que j’ai trouvée la seule solution qui s’imposait à moi : créer une ouverture tout simplement ! C’est ainsi que j’ai dû me résoudre à coudre un zip sur le côté de ma jupe, histoire de pouvoir l’enfiler aisément.
Alors, certes j’avais trouvé la solution mais celle-ci allait toutefois m’occasionner quelques soucis. Elle est en effet venue bousculer toute ma gamme de montage initiale. Et oui, ma jupe étant intégralement doublée, il y a forcément des étapes qu’on ne peut pas négliger. Il est donc clair que j’aurais procédé totalement différemment si j’avais su dès le départ que j’allais coudre un zip… Du coup, mes finitions ne sont pas de plus esthétiques mais au moins j’ai une jupe finie que j’ai enfin pu enfiler et porter. Et c’est bien là l’essentiel. Le renoncement, très peu pour moi, je mets en effet un point d’honneur à toujours finir ce que j’ai commencé. Vous aussi ?
Voilà pour cette jupe, pfiooooooou… quelle aventure couturesque!!!
Bonjour Sandrine
Je viens de lire votre aventure avec grande attention et je trouve l’idée des coulisses avec élastiques très intéressante . J’aime beaucoup les smocks et je galère avec mon fil élastique dans la cannette .J’essaierai donc votre méthode la prochaine fois mais peut-être en préparant des coulisses plus fines pour y insérer des élastiques plus fins et éviter de piquer par dessus pour diviser les coulisses .
Merci pour toues ces photos très précises .
Bonne idée que d’utiliser des coulisses plus étroites, ce sera ainsi beaucoup plus esthétique. Je note l’idée, merci !
Bonjour Sandrine, merci pour le pas à pas de ta jupe à volant et dos smocké (ça me semble tellement compliqué les smocks !). Quand je vois tes 2 jolies jupes à fleurs si pimpantes et gaies, je ne comprends pas que tu portes toujours autant de noir de haut en bas. Excuse ma franchise, ne le prends pas mal (-;
Ah ah, non non ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude ! Disons que les imprimés à fleurs ou colorés ne correspondent pas du tout à ma personnalité, moi qui suis plutôt discrète et réservée. L’essentiel c’est d’être bien dans ses baskets et je le suis pleinement !
Ah cette jupe t’en a fait voir ! Je pratique assez souvent le « clonage » de vêtement du commerce et c’est vrai que cela
demande quand même de bonnes notions de coupe. Personnellement je mixe la technique du contour avec celle des
épingles. Le fil élastique dans la canette ça marche plus ou moins, ce n’est pas trop conseillé pour les machines, et de plus le fil élastique vieillit très mal. Donc ton choix, plusieurs coulisses avec élastiques, est bon. Il faut utiliser de l’élastique très souple et ça ce n’est pas toujours facile à trouver !
Renoncer ? Très peu pour moi ! La nuit porte conseil ce n’est pas qu’un dicton je le vérifie souvent ! Il faut se laisser un peu de temps et tôt ou tard la solution arrive !
Je crois que nous avons la même façon de concevoir la couture. La persévérance, la passion et le goût du travail bien fait c’est notre moteur !
Merci pour cette article détaillé qui nous permet de suivre toute l’aventure de cette jolie jupe! Une jupe bien utile, légère et de la bonne couleur, qui va avec tout. J’ai à peu près les mêmes mensurations que toi (en beaucoup plus petite) et il m’arrive de ne pas réussir à enfiler une jupe. Alors je la passe par la tête et ça va, c’est très pratique particulièrement pour les costumes de danse qui n’ont pas de zip. Bon courage pour le retour au boulot et mercis pour tous tes partages. Bizz
Ah mais oui, tu as raison ! Et dire que je n’ai même pas pensé une seule seconde à faire passer la jupe par la tête… Donc mille mercis pour ton message !
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