J’avais envie et besoin de me coudre une longue robe de plage (mais pas que !) pour cet été, c’est à présent chose faite !

Ça faisait un moment que je zieutais sur le patron A la playa de Chut Charlotte sans pour autant passer à l’achat car j’avais déjà réalisé une robe caftan Burda pour ma mère dans le même style (le patron Burda est un simple rectangle alors que le patron A la Playa a une vraie forme, c’est donc un patron bien plus travaillé).

Il y a aussi, toujours dans le même esprit, le patron Hélios d’Atelier Scammit que j’ai cousu ici en version tunique :

Et puis, pour reprendre le fil de mon histoire, il y eut un jour, des promos super intéressantes alors j’ai sauté sur l’occasion. J’ai donc acheté ce patron à -40% soit 6,54€ (au lieu de 10,90€). C’était à l’occasion des 40 000 abonnés de Chut Charlotte. J’avais également acheté un second patron : le ravissant petit top Pretty Woman, dont l’article est ici.

Voici la description de ce patron : « Robe d’été pour femme et enfant, ultra simple et rapide à coudre : « A la Playa » & « Miss A la Playa » ! Plusieurs versions vous sont proposées pour le modèle Femme : robe courte, robe longue ou top, avec un décolleté arrondi ou V. Le modèle Enfant (du 3 au 14 ans) propose uniquement la version robe courte avec soit le décolleté arrondi, soit le décolleté en V. »

Voici le schéma technique :

Ce patron est proposé exclusivement au format PDF. A noter que cela représente 48 pages si vous imprimer toutes les versions (format A4), ce qui est assez conséquent mais ça se fait tout de même bien car on scotche les feuilles bord à bord sans les redécouper (gain de temps fort appréciable). Côté planche patron, elle est en couleurs et on peut choisir de n’imprimer que sa taille (système de calques), ce qui est vraiment chouette. Les marges de couture sont comprises et elles sont de 1 cm.

Comme vous pouvez le voir, j’ai opté pour la version maxi dress et une encolure en V.

Voici la robe à plat :

Une fois les liens resserrés :

Côté dos :

Le patron est proposé du 34 au 56. La coupe de cette robe étant large, je ne me suis pas posé de questions et ai donc cousu la taille 34-38. A noter que la longueur de la maxi dress est de 130 cm pour les tailles 34-38.

Côté tissu, je suis allée exprès dans la boutique parisienne Modes & travaux (Les Coupons de Saint-Pierre) pour trouver THE tissu qui conviendrait à cette maxi dress de plage. A noter qu’il faut tout de même 2m70 si on veut coudre la robe longue, métrage que je n’avais évidemment pas dans mon stock… Mon choix s’est vite arrêté sur cette viscose que j’ai achetée 18 € les 3 mètres au lieu de 20 € (promo de 10% le dernier jour des soldes !). Je trouvais en effet cet imprimé tout à fait approprié pour mes prochaines vacances à Djerba. Mais pas que ! La preuve ici en images, lors de ma semaine de vacances du côté de La Baule :

Le niveau de difficulté annoncé est 1/4 avec la mention « je me lance » : un patron facile et rapide à coudre. Il est également dit ceci : « le décolleté en V peut être un peu délicat si vous êtes débutante mais rien d’insurmontable ! » Le livret technique estime un temps de réalisation d’environ 1h-2h pour coudre ce patron. Alors je vous le dis tout de suite perso, j’ai mis bien plus de temps pour arriver au bout de cette cousette et je vais vous expliquer pourquoi…

1/ La coupe du patron dans mon tissu a été longue. Une fois l’assemblage du patron A4, on se rend tout de suite compte de la dimension de la maxi dress : c’est hypeeeeeeeer grand. Du coup, impossible de travailler sur ma table de coupe. J’ai donc tout mis au sol (le seul endroit suffisamment grand pour accueillir ce patron).

2/ Le tissu doit être plié en deux dans le sens de la hauteur car le patron est positionné à plat et au pli du tissu. S’agissant ici d’un tissu de type viscose, j’ai par conséquent passé un certain temps à bien le positionner pour qu’il soit bien dans le droit-fil. Le fait que mon motif soit quadrillé, ça m’a drôlement bien aidée. Perso, j’ai préféré plier le tissu envers contre envers (donc endroit face à moi) et je vous conseille d’en faire autant.

3/ Il faut être minutieux lors de la découpe de l’encolure dos et devant

4/ Le livret ne fait pas mention des lignes repères à reporter sur le tissu, or c’est ultra important et si on ne le fait pas tout de suite à plat, alors ce sera bien trop compliqué par la suite… Je trouve dommage qu’on ne nous donne par ailleurs pas d’astuces ou de conseils pour reporter ces repères sur le tissu. Comme ceux-ci se trouvent en plein milieu, c’est donc une opération quelque peu délicate.

Pour le repère de la boutonnière qui est tracé sur le patronage sous forme de croix, il suffit de percer la patron avec une épingle au niveau du centre de cette croix puis de marquer le tissu avec une craie ou un stylo frixion.

Pour les lignes verticales (couture côtés), perso, j’ai découpé directement avec mes ciseaux sur les lignes du patronage. La fente que cela a créé, m’a permis, avec une aiguille et du fil contrastant, de bâtir tout du long en veillant à bien prendre ensemble les deux épaisseurs de tissu. Ces lignes seront par la suite cousues telles quelles à la machine à coudre, sur l’endroit du tissu (d’où l’intérêt d’avoir plié le tissu de telle manière à ce que l’endroit du tissu soit face à soi). Ce sera d’ailleurs la première couture d’assemblage à réaliser, d’où l’intérêt de bâtir dès à présent ces deux lignes latérales.

Sur le patron, il y a également deux crans qui se trouvent sur la même ligne que celui de la boutonnière. Pour me faciliter la tâche, j’ai donc tracer au crayon (ici en rouge) sur le patron une ligne horizontale puis j’ai réalisé un point de bâti tailleur (bouclettes) car les deux épaisseurs de tissu seront par la suite dissociées. Ce point permet ainsi, en une seule étape, de marquer à la fois le devant et le dos, envers comme endroit.

On aurait également pu utiliser une roulette et du papier carbone mais vu la dimension de la pièce patron, ça me semblait bien trop compliqué…

Voici ma robe coupée, les repères et autres lignes marqués ou bâtis à la main. Bref, vous l’aurez compris, rien que sur ces étapes de préparation, ça m’a déjà pris plus de 2h…. mais ça reste un sacré gain de temps pour la suite.

En ce qui concerne la finition de l’encolure, le livret technique propose la pose de biais à cheval, finitions que je n’aime vraiment pas. C’est une finition qui, à mon sens, demande une certaine dextérité et même en faisant les choses au mieux, je trouve ça assez moche côté envers car la surpiqûre est loin d’être hyper nette et régulière. A moins de passer des heures à bâtir avant de piquer ou bien de rabattre tout le biais sur l’intérieur à la main… Ceci dit avec de la répétition et donc de l’entrainement, on peut peut-être y arriver. Ce fut notamment mon cas pendant le confinement où j’ai cousu plein de sur-blouses avec comme finition d’encolure : du biais à cheval…

Bref, tout ça pour dire que c’est une finition qui demande du temps et de la minutie si on veut obtenir quelque chose de correct sur l’endroit comme sur l’envers. Perso, c’est une de mes bêtes noires en couture et demander ça à un débutant, je trouve ça vraiment chaud !

Re-bref… j’ai donc préféré coudre des parementures en lieu et place du biais à cheval ! C’est tellement plus simple et tellement plus rapide à coudre, je vous conseille d’en faire autant !

Par contre, erreur de débutante, j’ai oublié, dans ma frénésie, d’ajouter 1 cm de marge au niveau de l’encolure (quand on coud du biais à cheval, les marges de couture sont alors égales à 0). Du coup, mon encolure est bien plus décolletée/dégagée que cela ne devrait… En soi ce n’est pas bien grave car c’est une robe de plage mais c’est tout de même gênant car les bretelles du soutien-gorge ou celle du maillot de bain peuvent alors être visibles…

A noter que j’ai effectué une sous-piqûre puis une surpiqûre pour que la parementure reste bien positionnée sur l’intérieur de l’encolure.

Côté envers :

Côté endroit (devant et dos) :

La robe est cintrée à la taille par deux coulisses cousues sur l’envers de la robe et dans lesquelles passe un lien à nouer au milieu devant. La boutonnière permet ainsi le passage des liens.

Je vous conseille d’entoiler au préalable la zone où sera cousue la boutonnière, histoire de renforcer cette partie.

Mon carré d’entoilage est un peu grand, prévoyez donc plus petit pour que ce soit plus discret.

J’ai utilisé un cordon noir (achetés chez Fil 2000) que j’avais dans mon stock et j’ai ajouté non pas des pompons mais des embouts noirs (achetés sur Amazon) pour finir joliment les extrémités.

J’ai également préféré entoiler mes deux coulisses car ma viscose était fine, légère et un peu glissante, ça m’a ainsi facilité les choses lors de la pose de celles-ci. Autre conseil : pré-former au fer l’un des deux bords de la coulisse (de la valeur de la marge de couture) dès maintenant et non une fois que la coulisse sera positionnée sur la robe…

Petite précision : la boutonnière mesure 2 cm de haut. La coulisse mesurant elle aussi pile 2 cm une fois cousue, il faut donc être hyper précis et minutieux… Par précaution, j’ai donc cousu la coulisse avec des marges de 0,7 cm au lieu des 1 cm préconisés, histoire que ma coulisse couvre par la suite bien la boutonnière. C’est une des remarques que j’ai transmise à Chut Charlotte. En fait, j’ai relevé quelques petites incohérences au niveau du livret technique par rapport au pièces de patronage. Du coup j’ai préféré envoyer un mail à Chut Charlotte pour faire part de mes remarques, et ce en toute bienveillance. J’ai d’ailleurs reçu très rapidement la réponse suivante : « Merci pour votre message. Vous faites bien de nous envoyer vos remarques, on va regarder tout ça attentivement, et modifier/améliorer le livret en fonction… ». Je suis donc pour l’instant dans l’attente de savoir si mes remarques sont pertinentes ou pas… mais, en gros, voici ce que je peux vous dire :

1/ Sur le plan de coupe, il est indiqué de couper la coulisse deux fois au pli mais sur le schéma, la coulisse n’apparaît qu’une seule fois, ce qui peut prêter à confusion.

2/ J’ai rencontré un souci sur la couture des côtés (lignes verticales sur le patronage) : le livret technique indique de coudre sur une hauteur de 32 cm, or cette dimension ne concerne que la robe courte : ça peut donc prêter à confusion si vous cousez la version top ou la version longue… Perso, je me suis donc fiée aux lignes tracées sur le patron.

3/ J’ai rencontré quelques soucis sur le positionnement de la coulisse… Perso, je me suis fiée aux crans du patronage et donc de la ligne repère que j’avais bâtie au préalable.

[Edit du 17 septembre 2022 ]. Réponse de Chut Charlotte : « Merci beaucoup pour vos retours, nous en avons pris bonne note. Pour répondre à votre question, à 15cm de la couture, c’est bien le repère.
Pour la coulisse, vous aviez raison, c’était vers le haut qu’il fallait la rabattre. Nous avons bien modifié le livret. »

Résultat des courses, je n’ai pas suivi les instructions de montage. J’ai en effet préféré coudre cette robe à ma sauce…

Ci-dessous, on voit ma ligne de bâti :

Ce qui m’a permis de positionner la coulisse selon cette ligne :

J’ai ensuite cousu cette bande à 0,7 mm du bord :

J’ai ensuite rabattu la coulisse vers le haut en la pressant au fer puis j’ai surpiqué le bord supérieur de la bande (le rentré avait précédemment été préformé au fer).

Voici ce ça donne sur l’envers.
Le devant :

Le dos :

Les coulisses :

Le bras passe par cette ouverture :

C’est la surpiqûre verticale qui permet de distinguer l’emmanchure du reste de la robe.

Au porté, voici ce que ça donne :

Il ne restait plus que la finition des bords de la robe. Dans les instructions de montage, plusieurs finitions sont proposées : biais à cheval, biais rabattu sur l’envers, mini ourlet. Perso, j’ai préféré coudre un ourlet roulotté à la surjeteuse qui est ici fin et étroit.

J’ai mis dans le boucleur supérieur du fil mousse lurex argenté (j’en parle notamment ici) et j’aime bien le rendu visuel.

C’est encore plus joli en vrai qu’en photo car ça brille !

Voilà pour cette maxi dress. La version top me tente bien, surtout si on la coud dans un tissu très fin et léger comme du voile ou de la mousseline. Je trouve d’ailleurs la version de Maureen absolument ravissante !