Passion chemise un jour…
J’avais acheté ce coupon Atelier Brunette sans trop savoir ce que j’allais en faire. Et puis tout dernièrement, c’est devenu évident, j’allais transformer ce tissu en surchemise Burda, un patron réalisé l’été dernier que j’ai apprécié coudre et porter.
Pour mémoire, voici ma précédente réalisation :
J’avais déjà acheté cette batiste de coton « Bye Bye Birdie black » (85 gr / m²) : j’aime beaucoup cet imprimé qui représente des grues en origami sur fond noir.
C’est un tissu fin, léger et de bonne qualité. J’en veux pour preuve cette tunique Fringe que j’ai portée et lavée de nombreuses fois depuis presque 5 ans :
J’ai donc acheté un second coupon de 2m20 d’autant plus qu’il était en promotion (30% de 18€/m).
Pour ce faire, je suis partie du modèle n°114 du magazine Burda d’avril 2010 que j’ai modifié pour qu’il corresponde à ce que j’avais en tête.
Il s’agit à la base d’une chemise toute simple avec tous les codes de la chemise : col & pied de col, empiècement, manches longues finies par des poignets et des fentes de manche. Une poche plaquée vient agrémenter le côté gauche de la chemise. Autre détail décoratif : une petite patte au dos est prévue sous l’empiècement.
Voici le schéma technique :
Ce modèle est également décliné en robe-chemise :
Sur la même base, on a aussi cette chemise avec un col à pointes longues et des manches 3/4 à poignets ornées d’un pli plat sur le dessus :
A noter que ce patron 104, c’est quasi le même modèle que celui proposé dans le magazine de septembre 2009, à savoir le 110. Quelques détails diffèrent mais c’est à la base le même gabarit.
Ce patron est proposé de la taille 38 à 46. Curieusement pas de taille 36… alors je l’ai gradé en 36. Elle reste malgré tout un peu grande au niveau de la ligne d’épaule mais comme je voulais une surchemise (donc légèrement sur-taillée) et bien c’est nickel.
A noter qu’il y a 7 pièces à décalquer pour ce patron (devant, dos, manche, empiècement, pied de col, col chemise, poche). Il y a également quatre pièces à dessiner nous-mêmes (poignets, ganses et fentes de manche, patte dos).
Comme indiqué plus haut, j’ai apporté quelques modifications :
> J’ai revu les manches : je les ai en effet ajustées en longueur mais aussi en largeur
> Pour les poignets, j’ai pris la pièce patron de la blouse Litchi de chez Craftine.
> J’ai allongé la chemise de 18 cm
> Je n’ai pas mis de patte au dos
> J’ai revu l’embu de la tête de manche
> J’ai modifié l’emplacement et le nombre de boutons
Côté instructions de montage (niveau 2,5/4 = nécessite les connaissances de base en couture), je ne les ai tout simplement pas lues : une chemise à coudre, c’est une pièce incontournable quand on fait de la couture… et comme ce n’est pas ma première chemise et bien j’ai mes petites habitudes en terme d’assemblage et de finition : je l’ai donc cousue à ma sauce.
Regardons à présent de plus près tous les détails de ce modèle.
L’empiècement dos se prolonge sur le devant (il n’y a donc pas de couture au niveau de l’épaule). C’est un détail qui me plait bien. Hélas c’est difficile de montrer ça en photo…
Par contre, je n’ai pas fait attention au sens de mon imprimé, du coup mes grues sont à l’envers côté empiècement devant :
Cet empiècement est doublé. Pour avoir de jolies finitions intérieures, j’ai utilisé la technique du burrito que vous connaissez forcément. Si ce n’est pas le cas, Atelier Scammit le montre de façon très explicite pour la chemise Liseron.
Voici la chemise sur l’envers :
Le col et son pied de col :
Le col fermé :
Mais je préfère le porter ouvert :
A noter que par manque de tissu (ça m’embêtait de devoir racheter du tissu…), le col, le pied de col et les empiècements ont une couture au milieu dos… Heureusement, ça ne se voit pas tant que ça !
J’ai fini le col sur l’intérieur à la main :
Pour la gestion du col et de la patte de boutonnage, il n’est pas toujours évident d’avoir un bel alignement. On observe souvent des petits décalages…. Ici j’ai utilisé la méthode habituelle et c’est vrai que de rabattre le tout à la main, ça permet de mieux gérer cette zone plutôt technique & délicate.
Mais depuis… j’ai vu sur Instagram une technique pour obtenir quelque chose de net : je vous montre ça en détail sur une pièce d’étude en vidéo sur mon dernier podcast couture pour celles et ceux que ça intéresse. Ci-dessous quelques étapes en photos mais allez voir la vidéo, ce sera bien plus explicite !
Verdict, c’est évidemment bien plus long à exécuter, ça demande une certaine dextérité mais ça en vaut malgré tout la peine…
Côté extérieur :
Côté intérieur :
De profil :
Côté boutons, j’ai opté pour ce que j’avais dans mon stock, à savoir des boutons pressions en métal de la marque Prym. Ceux-ci sont censés être utilisés pour de la maille, mais ça convient très bien aussi pour la batiste de coton. A noter qu’elles sont faciles à poser avec la pince !
Côté manches, comme indiqué plus haut, j’ai revu les proportions et ça me plait bien ainsi. Le poignet boutonné que j’ai ajouté est tout simple à réaliser pour un rendu visuel qui fait tout à fait le job.
J’ai repris la pièce patron du poignet de la manche Litchi : Ce sont des « faux poignets de manches boutonnées » car il n’y a pas de fente indéchirable ou de patte de boutonnage à coudre, bref pas d’ouverture dans le bas de la manche (j’enfile les manches sans difficulté : il y a suffisamment d’aisance). Le poignet est un simple rectangle qui, une fois cousu, vient tout simplement se superposer puis s’assembler directement au bas de manche. Donc si avez peur de coudre des fentes indéchirables et autres pattes de boutonnages mais que vous avez tout de même envie d’avoir des poignets boutonnés c’est la solution car vous aurez quasi le même rendu visuel. Cette technique est idéale car elle est hyper simple et ingénieuse !
Voici une petite pièce d’étude ! A noter que je ne rentre pas dans les détails de finition (entoilage, surfilage, boutons…), c’est juste pour vous expliquer le principe.
Ici, le bas de manche mesure 24 cm, valeurs de couture incluses (1cm)
Le poignet, quant à lui, mesure 26 cm X 14 cm, valeurs de couture incluses (1cm).
Ces mesures sont évidemment à adapter selon votre tour de poignet, votre confort et autres préférences…
Sur le bas de manche, je marque un cran à 5,5 cm du bord franc, ce sera le repère pour assembler ensuite le poignet :
On coud endroit contre endroit le dessous de manche.
On plie en deux le poignet endroit contre endroit puis on coud ses petits côtés :
Ici, j’ai ouvert les coutures au fer, mais c’est selon votre préférence et/ou le tissu choisi.
Pour le poignet, on retourne sur l’endroit puis on presse le tout au fer. Pas besoin de dégarnir les angles avant de retourner (ça se fait très bien car c’est une pliure qui rencontre une couture d’assemblage, les coins sont ainsi bien nets) :
Sur le poignet, je marque un repère à 2 cm des deux bords (ici c’est 2 cm mais ça dépend en fait de la taille de vos futurs boutons) :
On va ensuite superposer le poignet comme je le montre sur ces photos :
On bâtit dans la marge de couture pour maintenir le poignet fermé :
On va ensuite venir assembler le poignet au bas de la manche, endroit contre endroit, cran sur cran :
On coud tout le tour (ici à 1 cm) :
On presse les marges de couture au fer, en les positionnant vers la manche :
On retourne sur l’endroit et voilà pour la manche (ici c’est la manche pour le bras droit) :
Il ne vous reste plus qu’à coudre les boutons et à faire de même pour l’autre manche. Attention toutefois au sens du poignet : au porté, le pli doit se positionner vers l’extérieur. N’hésitez pas à faire une simulation ou à bâtir avant de tout coudre, ça vous évitera ainsi bien des déconvenues (ça sent le vécu !).
Le bas de la chemise est joliment arrondi, cet esprit liquette donne ainsi un certain style :
Côté ourlet, j’ai réalisé un double rentré de 1 cm :
Gestion de l’ourlet avec la patte de boutonnage :
J’ai effectué la surpiqûre en une seule étape :
Je porte cette surchemise ouverte, je trouve ça plus seyant que fermé.
Ci-dessous, des photos avec mon Ginger Jeans de Closet Core Patterns (celui que j’ai cousu il y a déjà 8 ans !) :
Voilà pour cette surchemise. Il y en aura d’autres, c’est sûr !
Merci Sandrine pour ces supers explications que je vais conserver ( et appliquer ) avec soin 😉😉😉. Un vrai cours de couture 👍👍👍👍. Ta surchemise est vraiment très chouette.
Je suis fan de ton blog et de tes videos 👍👍👏👏👏👏😘😘😘
Merci Sandrine pour toutes ces info. Tu nous expliques tout avec beaucoup de pédagogie et t s Cousettes sont toujours très réussies. Merci pour tout. Bises de Normandie…
Super intéressant le tuto pour le montage du col ou pied de col.
J’ai déjà essayé plusieurs techniques mais aucune ne me satisfait vraiment il y a toujours des surépaisseurs. Je vais tenter celle ci à la prochaine chemise ! Merci pour ce partage !