Aujourd’hui 1er mai, c’est jour du défi Burda !

Pour participer au défi Burda, le principe est simple : il suffit de coudre un patron issu d’un magazine ou d’une pochette Burda de son choix et de publier sa réalisation le 1er du mois sur le réseau social de son choix (blog, instagram, facebook, thread and needles…). Il faut également prévenir Zélie décousue (via son blog ou son instagram) qui fait, sur son article de blog, un récapitulatif des personnes qui ont participé au défi Burda du mois en cours.

J’ai tout de suite su quel modèle j’allais coudre ce mois-ci : la tunique cache-cœur n°110 du magazine Burda de novembre 2018 qui fait d’ailleurs la couverture :

Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que Min Ae alias Mademoiselle Bli venait de publier sa ravissante réalisation ! J’avais également souvenir qu’Amélie alias AG couture avait elle aussi cousu ce joli modèle. Toutes les deux l’ont cousu en robe mais c’est la version tunique qui moi m’intéressait !

Il s’agit donc ici d’une tunique de forme cache-cœur proposée avec des manches longues. Le devant propose un jeu de plis qui forme un joli drapé alors que le dos est proposé avec une couture à la taille. Cette tunique est cintrée à la taille grâce à deux longs liens qu’on vient nouer sur le côté du devant gauche. Voici le schéma technique :

Et les photos du magazine Burda :

Voici les 10 pièces qui permettent d’assembler cette blouse (à noter que les liens ne font pas partie des pièces patron, à nous de les dessiner) :

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Comme le souligne Amélie il n’y a pas de plan de coupe, ce qui est fort regrettable car il est important ici de placer correctement les pièces sur le tissu. Certaines sont au pli et d’autres en simple épaisseur : il y a pour le corsage un devant gauche et un devant droit. Idem pour la partie jupe devant. Attention donc de ne pas se tromper de sens ! Je pense notamment aux pièces parementure (ça sent le vécu !).

Les marges de couture ne sont pas incluses (à l’exception des liens à nouer). Perso, j’ai opté pour des marges de 0,7 cm pour les coutures d’assemblage (au lieu des 1,5 cm conseillés par Burda) et 4 cm pour la valeur d’ourlet, ce que Burda préconise et c’est donc ce que j’ai fait.
Petite astuce au passage pour ajouter avec précision des marges de couture de 0,7 cm autrement qu’avec une règle. Je n’ai rien inventé, j’ai vu cette astuce sur le net et sur différentes plateformes comme par exemple ici : il suffit de scotcher ensemble un crayon qui ne marque pas trop (ici un crayon à papier) et un stylo feutre. On trace deux lignes, on mesure pour vérifier que la distance entre les deux traits est bien de 0,7cm et roule ma poule. Si ce n’est pas le cas, faites des essais avec d’autres stylos jusqu’à trouver la bonne dimension…

  

Pour faciliter le traçage, surtout dans les arrondis, j’ai décalé de quelques millimètres la pointe du stylo feutre (après tout dépend de quelle manière vous tenez les stylos…) :

Pour ajouter des marges de couture, le principe est donc simple : avec le crayon de papier, on suit la courbe du patron et automatiquement ça va tracer la marge de couture grâce au feutre :

Ça demande un peu d’entrainement quand il s’agit de courbes mais quand il s’agit de lignes droites, c’est hyper rapide car il suffit alors d’utiliser une règle comme support.

Pour coudre ce haut, j’ai utilisé mes trois machines : ma machine à coudre (pinces, plis, détail technique de la parementure) + ma surjeteuse (couture d’assemblage, finitions des bords des parementures) + ma recouvreuse (ourlets).

Ce modèle est proposé de la taille 36 à 44. Comme d’habitude chez Burda j’ai cousu la taille 36 et je trouve que cette tunique taille très bien, c’est un modèle ajusté. Je l’ai cousu telle quelle sans aucun ajustement. Le décolleté est plutôt profond mais c’est surtout parce que je ne remplis pas le corsage (du fait de mon bonnet A). Perso, je porterai donc un débardeur en dessous (comme vous pouvez le voir sur les photos), comme ça si le corsage bouge, pas de souci !

J’aime par ailleurs le fait qu’il y ait des liens à nouer car ça nous permet ainsi de serrer la taille à notre convenance !

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Quand je lève les bras, ça va : je peux me mouvoir tout en restant confortable :

Les liens à nouer sont un peu grands à mon goût… Je les ai cousus à la surjeteuse (histoire de gagner du temps…) mais les angles sont du coup loin d’être nets… Je vous conseille donc vivement de les coudre à la machine à coudre, ce sera plus long mais bien plus joli !

Côté tissus, Burda préconise d’utiliser un jersey stretch assez ferme. Le modèle proposé ici par Burda est un jersey de laine. Quant à moi, j’ai choisi de coudre ma version dans un jersey dont j’ignore la composition mais qui s’apparenterait à un jersey mélangé viscose & polyester d’épaisseur moyenne. Je l’ai acheté dans la boutique Stop Tissus (Paris) à moins de 2€/m, rapport qualité/prix imbattable ! Pour ce projet il faut compter 1m95/2m de tissu (laize 140 cm), ce que je n’ai pas vérifier…

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Côté niveau, Burda indique 3/4 ce qui signifie « nécessite des connaissances en couture approfondies ». La seule difficulté à mon sens est la gestion de la parementure de l’encolure avec celle de la partie jupe mais sinon, c’est une réalisation simple à coudre dès lors que vous savez coudre du jersey. Pour info, j’ai cousu ce patron au feeling sans suivre/lire les instructions de montage de Burda.

Comme vous l’avez peut-être vu sur les photos, j’ai retiré les pinces de taille prévues au dos.

Comme il s’agit d’un modèle en jersey, je ne vois en effet pas trop l’intérêt d’avoir des pinces au dos. Pour ce faire, c’est simple, il suffit de mesurer la valeur de la pince puis de retrancher cette valeur sur la ligne de côté.

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Le devant se croise façon cache-cœur, forme que j’apprécie grandement, car ça crée un décolleté en V que je trouve joli et féminin. Sur la photo ci-dessous, je vois que les pinces poitrine sont un peu basses. Tant pis (découdre un point droit triple relèverait de l’exploit) !

 

Le devant droit est différent du devant gauche, comme vous pouvez le voir sur le patronage :

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Pour que les pans se positionnent bien sur l’intérieur, il est indiqué de coudre un bouton pression. Perso, j’ai préféré faire comme Min Ae, à savoir coudre des petits liens à nouer. C’est ainsi bien plus discret que la pose d’un bouton pression.

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J’ai fixé l’un des liens dans la marge de couture de la ligne de couture latérale :

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Et l’autre sur l’extrémité du devant droit, que j’ai fixé à la main (j’aurais dû l’anticiper et prendre ce lien en sandwich entre le corsage et la parementure…) :

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Au porter, voici ce que ça donne (on voit bien cet esprit portefeuille) :

 

Côté finitions, il s’agit de parementures que j’ai entoilées (avec un entoilage fin pour maille) comme préconisé par Burda puis sous-piquées (au point droit normal de ma MAC).

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Au porter, les parementures auraient tendance à ressortir. Du coup je me demande si j’ai bien fait d’en entoiler ces parementures… Je ne sais pas vous, mais moi, d’une manière générale, quand il s’agit de jersey, je préfère coudre des bandes rapportées plutôt que des parementures. Bref… Si je vois que ça m’agace, je ferai alors une surpiqûre, ça fera ainsi un rappel aux ourlets que j’ai réalisés à la recouvreuse.

Sur la photo ci-dessous, on voit que la parementure ressort sur l’extérieur :

Comme indiqué plus haut, la difficulté technique de cette blouse ce sont les parementures : celles du corsage sont des parementures rapportées alors que celles de la jupe sont des parementures à-même. Des crans sont indiqués sur le patronage, je vous recommande donc vivement de reporter ces repères (et tous les autres !) sur votre tissu.

Là où ça se complique c’est au niveau de la jonction des parementures entre le haut et le bas. Pour ce faire, ça nécessite de cranter à un endroit spécifique et de coudre avec minutie et précision. C’est une étape qui est difficile à expliquer, j’espère donc que mes photos, même si elles ne sont pas très détaillées, vous seront utiles et vous permettront de comprendre le principe….

Pour le devant droit, je vous indique sur le patronage (avec le symbole des ciseaux grossièrement dessinés), où il faut cranter :

Le tout, c’est donc de coudre la parementure à l’encolure devant et à la parementure à même de la partie jupe.

Voici ce que ça donne avant assemblage : 1/ les plis sont cousus à la MAC et couchés au fer vers le bas 2/ le lien est bâti dans la marge de couture. CI-dessous on voit que j’ai tracé à la craie et pressé au fer la pliure de la parmenture de la partie jupe.

Sur l’envers :

Quand je relève le second pli vers le haut, voici ce que ça donne (on voit ici que je n’ai pas encore cranté) :

 

Je vous conseille de coudre en deux temps. On peut procéder en une seule étape mais je trouve ça trop délicat car 1/ le tissu est extensible et 2/ les plis et le lien précédemment cousus peuvent gêner/perturber l’assemblage. La technique de base est celle que je décris ici

Ci-dessous, je vous montre les différentes parties de la parementure qui doivent être cousues au corsage. Donc le noir avec le noir, le vert avec le vert et le bleu avec le bleu. Ici le patronage est à plat, les plis sont donc également à plat mais une fois qu’ils seront cousus, les bords de la parementure s’emboîteront correctement.

La première étape consiste à coudre le bas de la parementure. Sur la photo ci-dessous, j’ai superposé les deux lignes de coutures noires endroit contre endroit :

Pour ce faire, il faut coudre (à la machine à coudre) sur toute la largeur de la parementure jusqu’au point de pivot indiqué par le point noir ci-dessus (faire de bons points d’arrêts). On vient ensuite cranter le tissu côté corsage (comme indiqué sur le patronage), puis positionner correctement l’autre partie de la parementure. Il suffit ensuite de coudre (toujours à la machine à coudre) en repartant de là où on s’est arrêté (là aussi il faut faire de bons points d’arrêt) sur quelques centimètres. Une fois que c’est fait, il suffit de poursuivre l’assemblage de la parementure avec le corsage (que j’ai réalisé ici à la surjeteuse).


Voici le résultat final sur l’endroit :

Sur l’envers :

Une fois la parementure positionnée sur l’intérieur (donc envers contre envers), voici ce que ça donne :

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Pour que la parementure reste bien en place, j’ai fait quelques points à la main :

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En ce qui concerne le devant gauche, il faut là aussi cranté mais c’est bien plus simple à gérer :

Voici ce que ça donne sur l’endroit :

Sur l’envers :

Voici ce que ça donne une fois la parementure positionnée correctement sur l’intérieur (donc envers contre envers). Je précise que ne figure pas sur le patronage le repère du bas de la parementure. Du coup, je l’ai positionnée au feeling, de telle sorte qu’elle se place bien au niveau de l’ourlet.

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En ce qui concerne la finition des manches et du bas de la blouse, il s’agit ici de larges ourlets de 4 cm. J’ai opté pour un ourlet à la recouvreuse avec deux aiguilles (point de recouvrement large) :

Le bas de la blouse :

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Le bas des manches longues (j’ai utilisé la même technique qu’ici) :

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Deux petites astuces au passage :

1/ Pour l’ourlet du bas ma blouse et en ce qui concerne la fin de ma surpiqûre (point de recouvrement), j’ai laissé se former une chaînette que j’ai ensuite rentrée dans la couture précédemment réalisée au moyen d’une aiguille à gros chas (comme on le ferait pour les fils de la surjeteuse) :

2/ Juste avant de passer sur la couture d’assemblage des côtés, j’ai positionné un petit morceau de simili-cuir sous le pied presseur (juste derrière les aiguilles) qui est venu ici jouer le rôle d’une petite cale. Ça m’a ainsi permis de mieux gérer/passer les épaisseurs et donc d’avoir des points réguliers.
C’est en fait exactement le même principe que pour la machine à coudre quand on veut par exemple coudre un jean : le pied presseur est ainsi à l’horizontal, bien à plat, à niveau et donc bien parallèle à la plaque aiguille : ça permet en quelque sorte d’équilibrer la différence de hauteur, j’en parle notamment ici.

A noter qu’on ne peut pas utiliser la cale en plastique qui est fournie avec la machine à coudre (j’ai essayé mais ce n’est pas compatible à cause des deux aiguilles de la recouvreuse). L’astuce d’utiliser un tissu épais ou un simili cuir fait donc très bien le job !

Comme toujours, je vous conseille de faire au préalable des tests sur un échantillon : faites tous les réglages manuels nécessaires jusqu’à obtenir le résultat souhaité (ça prend du temps mais ça en vaut la peine) :

Voilà pour ce défi Burda que je suis bien contente d’avoir une nouvelle fois relevé. Excellent 1er mai à toutes et à tous !