Ma réflexion couture #1 évoquait le thème « IG, patrons et auto-censure ». Récemment, dans cet article, je vous parlais de mon matériel/équipement couture, aujourd’hui je vais vous parler budget et plus précisément de mes dépenses annuelles en terme de tissu, mercerie & autres patrons de couture !

Pour tout vous dire, cela fait maintenant trois ans que je note toutes les dépenses liées à ma passion qu’est la couture. D’abord par curiosité : je n’avais en effet aucune idée de ce que je dépensais en terme de tissus, fournitures et autres patrons. A la fin de la première année, j’ai ainsi fait mes petits calculs et je me suis rendu compte que mes dépenses étaient tout de même bien plus importantes que ce que je n’imaginais ! Ce constat m’ayant interpellée, j’ai donc décidé d’analyser, de comprendre puis de réduire mes dépenses. Je suis d’un naturel plutôt raisonnable mais j’ai évidemment, comme tout le monde, des achats coups de cœur : je m’autorise d’ailleurs quelques ponctuels craquages dans l’année !

Cette dernière année, ô joie, je suis passée sous la barre des 50€/mois. Les deux années précédentes, je tournais autour d’un budget mensuel de 80€ ! Je suis donc très contente de cette évolution ! Plus bas dans cet article, je vous expliquerai de quelle manière je m’y suis prise pour diminuer mes dépenses couture.

J’ai fait un petit sondage via Instagram, pour savoir si vous connaissiez le montant de vos dépenses liées à la couture. J’ai reçu 97 réponses. Voici le résultat :

Je fais donc partie des 31% ! Merci à toutes d’avoir répondu, c’était hyper intéressant de voir le résultat ! J’ai par ailleurs bien aimé certaines réponses qui m’ont fait sourire :
> « C’est une très bonne question ! je dirais… trop ! Mais j’ai trop peur d’essayer de chiffrer ! »
> « Je me refuse absolument de calculer… Je crois que ce serait indécent… »
> « je pense qu’il vaut mieux que je ne regarde pas ou alors je ne le dis pas à mon mari ! »

Ci-dessous, voici le suivi sur 3 ans, de mon budget annuel consacré à la couture, en terme de consommables (tissus, fournitures, patrons) :

Y’a pas de doute, ce sont les tissus qui arrivent en premier.

Il est très rare que j’achète en ligne, je préfère de loin les boutiques physiques, mais il faut dire aussi que j’ai la chance d’habiter en région parisienne ! Sans trop de surprise, mon fournisseur n°1 ce sont les Coupons de Saint-Pierre et plus précisément la boutique Modes & Travaux située à la gare Saint-Lazare. Mon 2ème fournisseur est la boutique Diffuslaine Tissus située à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) dans laquelle je ne peux hélas m’y rendre que 2/3 fois dans l’année… Acheter en boutique physique me permet de juger du rapport qualité/prix et d’éviter les frais de port, ce qui très souvent, sont des frais supplémentaires non négligeables.

D’une manière générale, j’achète du tissu à petit prix, c’est à dire aux alentours de 5€ le mètre. Je ne sais pas vous mais moi, dès que le prix au mètre est supérieur à 15€ je fais un petit blocage. Ca m’arrive tout de même d’en acheter mais c’est vrai que ça me demande à chaque fois mûre réflexion avant de passer à l’acte !
Alors c’est sûr, j’adorerais ne pas regarder à la dépense et m’acheter du tissu haut de gamme, du tissu de designers ou encore du tissu bio labellisé… Mais à plus de 20€ le mètre… il faut bien l’avouer, je n’en ai clairement pas les moyens financiers au regard de ma consommation : là aussi, j’ai fait le calcul, je couds env. 100m de tissu par an ! Oh la la ! Ne me jetez pas la pierre ! Je vous rassure, je ne gaspille pas et ne surconsomme pas : je couds ce que j’achète et je porte ce que je couds !

Merci à Mlle Miio pour cette liste :

Je suis comme tout le monde sensible aux conséquences humaines et environnementales liées à l’industrie textile suite aux divers documentaires que j’ai pu visionner ces dernières années… Même si je n’achète pas de tissus dits éthiques, je pense néanmoins que le fait de coudre sa propre garde-robe est en soit une démarche qui se veut un peu plus responsable. Je n’achète quasiment plus de vêtements en boutique. Quand on coud, ça devient une démarche naturelle et on se désintéresse alors totalement du shopping. Ainsi, quand arrive la période des soldes, perso, je pense tout de suite tissu. Pas vous ? D’ailleurs en terme de tissu (dont j’ignore totalement la provenance des tissus que j’achète…), j’évite (mais c’est parfois difficile) les matières synthétiques, je privilégie les fibres naturelles même si la production du coton est parait-il l’une des plus polluantes au monde… J’adore aussi porter de la viscose, mais c’est également une matière qui pose problème… Bref vaste et difficile sujet…

Autant je ne suis pas une acheteuse compulsive, autant je suis une couturière productive : ma frénésie couture peut ainsi vous sembler excessive… Mais voilà, coudre c’est ma passion ! Et qui dit couture, dit matière première. Et je ne veux pas coudre moins… Je n’envisage pas du tout de dressing minimaliste… Donc j’achète à petits prix… Quand on est passionné, je pense que c’est difficile de se restreindre en ne cousant que ce dont on a besoin… Moi, ce qui me motive le plus en couture, c’est d’être derrière ma machine à coudre : le plaisir de créer en donnant vie à un tissu ! J’aime aussi tout ce qui gravite autour : le temps consacré à l’association tissu/patron, le temps passé à découvrir de nouvelles techniques et autres astuces, le temps passé dans mon atelier adoré, le temps passé à ranger mes fournitures, à classer mes patrons, à rédiger mes petits articles de blogs, partager avec vous mes expériences, mes connaissances mais aussi mes conseils techniques, à faire des photos, à préparer mes podcasts… Et tout cela me procure un sacré épanouissement personnel, un bonheur intense. Le principe même de toute passion, non ?! Je ne couds pas mes vêtements par nécessité ou par économie, je couds mes vêtements et accessoires parce que j’adore coudre tout simplement. Alors, dois-je culpabiliser parce que je ne couds que pour le plaisir ?

Bref… Mon stock tissu est loin d’être impressionnant, puisque je couds beaucoup et ce de façon très régulière. Juste un petit placard :

Ce qui n’est pas le cas de mes vêtements cousus main : j’ai dû investir dans un double portant car mes placards étaient pleins… Portant qui arrive déjà à saturation !

En haut, les gilets, vestes et manteaux :

En bas, les tuniques, chemises, sweats et autres hauts. Toute la partie jupes & pantalons est dans une autre penderie.

Idem pour la mercerie, j’achète au prix le plus juste. Les prix peuvent doubler voire tripler selon la boutique, qu’elle soit physique ou en ligne ! C’est la raison pour laquelle mon fournisseur n°1 est Fil 2000 ! Y’a pas à dire en terme de rapport qualité/prix, cette boutique reste imbattable ! Par contre, là aussi, j’ignore totalement la provenance de toutes ces fournitures…
J’aime également me rendre chez IDM mercerie ainsi qu’à la boutonnerie Saint-Denis, j’en parle ici.

Pour les patrons, vous le savez, je couds autant du Burda que des patrons indépendants. Lekala fait également partie des patrons que je couds le plus ! J’évite les achats superflus étant donné que ma patronthèque est déjà bien conséquente ! Mais… il y a un mais ! J’aime aussi encourager les petites entreprises : acheter un patron indépendant, c’est pour moi une manière de contribuer un tant soit peu à toutes ces personnes qui se lancent dans l’aventure de l’entreprenariat ! N’apparaissent pas dans le graphique ci-dessous, les patrons Sacôtin et Histoire de coudre puisque je ne les ai pas achetés (je suis testeuse pour ces deux marques de patrons).

A n’en pas douter, les deux marques que je préfère sont Chalk & Notch et Ivanne S., bien que celles-ci n’apparaissent qu’en fin de classement (je n’achète effectivement pas tout leurs patrons).

Autant j’ai très peu de tissus en stock, autant j’ai beaucoup de patrons dans les étagères de mon atelier ! D’une manière générale, je couds tout ce que j’achète. Pour ce faire, je mets à jour régulièrement les pages « to-do list » de mon carnet de couture !

Alors, alors…
Comment ai-je donc réussi à dépenser moins tout en cousant toujours autant ? Et bien il n’y a pas de miracle…
1/ Phase 1 : noter toutes les dépenses liées à la couture : le fait de noter, ça permet de prendre conscience de ses achats. C’est comme pour un régime où on note chaque calorie avalée, chaque gourmandise engloutie !
Très concrètement, je fais au plus simple, je n’utilise pas d’outil de gestion, je note juste au fur et à mesure mes dépenses sur mon smartphone.
2/ Phase 2 : analyser les dépenses effectuées, identifier les dépenses inutiles ou superflues. On fait donc le montant total des dépenses, histoire de réaliser combien d’argent on a réellement dépensé. Cette vision d’ensemble peut occasionner un choc assez brutal. Chez moi, j’appellerai ça plutôt un déclic car ça m’a permis de mieux gérer par la suite mes dépenses.
3/ Phase 3 : définir un budget annuel dédié à sa passion et s’y tenir (tant bien que mal). Pas de budget mensuel pour ma part car il peut se passer plusieurs semaines sans que je n’achète quoi que ce soit.
4/ Phase 4 : contrôler ses dépenses et donc mieux choisir ses achats avant de dégainer sa carte bleue. Pour ce faire, y’a pas 36 méthodes, il faut faire travailler sa raison plutôt que ses émotions. Et c’est toujours plus facile à dire qu’à faire mais l’objectif est d’apprendre à évoluer, accepter de changer sa façon de dépenser.

Pour réduire mes dépenses, j’ai trouvé quelques alternatives (rien de transcendant, c’est certain…) :
– profiter des promotions, acheter des coupons soldés
– profiter d’occasions spéciales comme les anniversaires & Noël pour se faire offrir du tissu en guise de cadeau !
– acheter des tissus de seconde main lors des déstockages, vide-ateliers, brocantes ou sur des forums dédiés. J’ai d’ailleurs vu tout récemment qu’un site venait d’être créé : Le Vide Atelier – Petites annonces.
– mettre en place une tirelire : revendre ses tissus, fournitures, livres & autres patrons papier.

Voilà pour ce long article ! Si vous avez tout lu, bravo ! Moi je file retrouver ma machine à coudre !