Je suis ravie d’avoir cousu cette veste qui va parfaitement aller avec mon vestiaire cousu main…
Naïade est un patron de veste proposé par Coralie Bijasson dont voici la description : « Arborant un col tailleur relevé qui fait toute la différence, cette veste présente une découpe bretelle distinctive, des poches passepoilées à rabat, des manches longues, et s’étend gracieusement jusqu’à la longueur du bassin. Son col apporte une touche d’originalité, conférant à cette pièce une aura à la fois chic, intemporelle et féminine. La coupe ajustée de Naïade met en valeur la silhouette avec élégance, soulignant délicatement vos courbes. Les détails soignés, comme la découpe bretelle et les poches passepoilées à rabat, ajoutent une dimension sophistiquée à cette veste. Les manches longues apportent une touche classique, tandis que la longueur jusqu’au bassin offre une polyvalence de style, idéale pour différentes occasions. Associez-la à une robe, une jupe crayon ou un pantalon fuselé pour une allure distinguée et très féminine. La veste Naïade se prête à une variété de tissus, du jacquard à la laine, en passant par des matières plus simples comme la gabardine, le satin de coton ou un léger natté. Cette diversité de choix vous permet de personnaliser votre création en fonction de votre style et de vos préférences. Avec son col tailleur relevé, cette pièce deviendra un élément clé de votre garde-robe, ajoutant une note d’élégance à toutes vos tenues. »
Voici le schéma technique :
Voici ma veste à plat, devant et dos :
Ce patron est proposé au format PDF (9,50€) mais aussi au format pochette (17,50€). Je l’ai acheté sur Makerist au format PDF et en promotion à -30% soit 6,65€, ce qui est une sacrée belle affaire ! J’ai imprimé ce patron au format A0 via Impression Plan au prix de 3,21€ (2 planches N&B A0). J’en ai profité car les frais de port étaient offerts lors du black Friday 2022. Si vous imprimez ce patron au format A4, sachez que ça représente 25 pages et qu’il n’y a pas de calques de taille (toutes les tailles seront donc imprimées sur la feuille).
C’est un patron qui comprend pas mal de pièces à couper dans le tissu principal et dans la doublure, ce qui est assez classique pour ce genre de veste. Pour vous donner une idée, voici le plan de coupe :
Côté tailles, ce patron est proposé du 34 au 48 :
S’agissant d’une veste très ajustée tant au niveau du corps que des manches, j’ai donc préféré coudre la taille 38 et j’ai vraiment bien fait. A noter qu’il n’y a pas de tableau avec les mesures finies du vêtement ce que je trouve dommage car ça ne nous permet pas de savoir quelle aisance a été apportée au modèle.
J’ai réalisé ma version dans un coupon de belle qualité : une laine mélangée achetée 27€ au lieu de 30€ les 3 mètres (il y avait 10% ce jour-là) dans la boutique Modes & Travaux (Les Coupons de Saint-Pierre). C’est un tissu que j’avais déjà acheté et avec lequel j’avais cousu deux autres vestes :
La veste Cranberry de Craftine :
La veste Sublime de Super Bison :
C’est un lainage qui a une belle tenue. Son épaisseur est parfaite pour ce type de vestes et autre point qui a son importance, c’est un tissu qui est facile à travailler et qui marque bien au fer ! Par contre, c’est un tissu que j’ai simplement décati. Il n’a donc pas passé l’épreuve redoutable de la machine à laver… Du coup, le jour où il sera nécessaire de laver mes vestes, j’irai donc les mettre au pressing !
Revenons à présent au modèle : je trouve ce patron particulièrement bien taillé bien que la coupe de cette veste soit très ajustée. Je salue le travail de patronage de la créatrice car la coupe structurée & cintrée est vraiment très seyante grâce notamment aux découpes devant & dos.
C’est une veste que je trouve particulièrement élégante, elle sera donc parfaite pour aller travailler (mais pas que !). Je la porte ici avec ma jupe Anémone de Deer and Doe cousue dans le même tissu. J’ai ainsi un tailleur-jupe coordonné, j’en suis ravie !
La couture milieu dos & les découpes « petit côté » font un joli dos sans plis disgracieux. Moi qui ai une forte cambrure, je suis donc plus qu’enthousiaste !
J’ai acheté principalement ce patron pour le col cranté qui fait je trouve toute l’originalité et le charme de cette veste. Ça change en effet des vestes avec cols tailleur classiques.
J’avais déjà cousu une veste dans cet esprit-là, avec un col cranté simplifié, la veste Michelle de République du Chiffon à la sauce Nénuphar de Deer and Doe :
Voici le col côté parementure :
La veste sur ferme au milieu devant par trois boutons.
Ce sont des boutons à queue que j’ai achetés dans la boutique Modes & Travaux à Paris.
Voici la veste ouverte, donc non boutonnée (je préfère la porter de cette façon) :
La voici boutonnée :
Les manches sont longues et de type tailleur (donc en deux parties) :
C’est une veste intégralement doublée. J’ai ici utilisé ce que j’avais dans mon stock, à savoir cette popeline de coton dont le design est de Robert Kaufman Fabrics pour le corps de la veste (tissu offert par mes parents).
Le pli d’aisance au milieu dos :
Pour les manches, j’ai utilisé les chutes de soie noire de mon gilet Burda (soie offerte là aussi par mes parents), ce qui permet de glisser les bras dans la veste avec plus de facilité :
Je me suis amusée à porter la veste sur l’envers :
J’en ai profité pour ajouter ma petite étiquette :
Cette veste est prévue avec des poches à rabat et à double passepoil :
Je trouve que ça finit bien la veste (même si ce ne sont pas mes préférées) :
Sur l’envers (avant la pose de la doublure), voici ce que ça donne :
Le niveau annoncé est « Expert », ce que je confirme du fait de ces trois points techniques : col tailleur relevé, poches passepoilées à rabat et doublure. J’ai trouvé le livret technique clair et suffisamment illustré pour une personne qui a déjà cousu ce genre de veste. En revanche, ce n’est clairement pas un patron que je conseillerai à un débutant ou à une personne de niveau intermédiaire à moins que son niveau de motivation soit très élevé. Cette veste est en effet un challenge couturesque qui demande du temps, de la concentration et une certaine dose de dextérité.
Point positif : un tuto vidéo est proposé en consultation libre sur la chaîne YouTube de Coralie Bijasson. Cette vidéo est très complémentaire au livret explicatif car elle permet de mieux visualiser et donc de mieux appréhender les différentes étapes de la gamme de montage :
Il y a également deux autres vidéos qui sont proposées en complément :
Entoilage
Pour ce qui est de l’entoilage, il est préconisé d’utiliser un thermocollant sur base maille, ce que j’ai fait. J’achète toujours le mien chez Fil 2000 à Paris (4€/m). Il permet ainsi de renforcer les parties qui le nécessitent tout en respectant la nature et la souplesse du tissu. Voici les pièces que j’ai entoilées :
– Parementures devant et dos
– Col intérieur et extérieur
– Pièce « devant » pour lui donner davantage de tenue
– J’ai entoilé la valeur d’ourlet (4 cm) sur tout le bas de la veste et le bas des manches.
– J’ai également entoilé l’emplacement de la poche passepoilée et les rabats.
A noter que dans le livret explicatif, seuls les pièces suivantes sont entoilées : parementures devant et dos, col intérieur & extérieur, emplacement de la poche. Dans le tuto vidéo, toutes les pièces du tissu sont intégralement entoilées. Ça reste donc à votre appréciation et selon votre choix de tissu…
Poches passepoilées à rabat
J’ai suivi la technique proposée en vidéo. En soi, c’est simple à comprendre (dès lors qu’on a déjà cousu des poches passepoilées) mais tout est vraiment question de minutie & de précision : les passepoils finis ne mesurent en effet que 5 mm, ce qui est qui est très étroit.
Petits conseils :
– N’utilisez pas un tissu épais car ce sera un échec quasi assuré ! Il y a en effet beaucoup d’épaisseurs à gérer : tissu principal + passepoil plié en deux + rabat plié en deux (sans compter l’entoilage !).
– Faire au préalable une pièce d’étude afin de bien comprendre chaque étape : c’est à la fois rassurant et satisfaisant !
– Tracer à la craie toutes les lignes de piqûres (à noter : l’emplacement de la poche sur le patronage n’apparait que sur la pièce « devant ». C’est donc à nous de prolonger les lignes sur la pièce « petit côté »).
– Faire dans un premier temps la piqûre des deux passepoils et ensuite seulement la pose du rabat et de la doublure (dans la vidéo, on fixe passepoil, rabat & doublure en une seule étape mais ça complique ensuite grandement la couture du second passepoil…)
– Vérifier les mesures à chaque étape : les deux lignes parallèles doivent être à égale distance : 1 cm précisément, les passepoils, positionnés sur ces repères, doivent être piqués à 0,5 cm du bord plié
– La piqûre doit commencer et s’arrêter pile aux mêmes endroits (faire de bons points d’arrêt)
– Bien cranter en Y l’ouverture du rectangle : cranter avec précision jusqu’aux points d’arrêt
– Presser au fer avec attention
Voici ma pièce d’étude. Au départ, je n’étais pas sûre de faire le double passepoil du fait des différentes épaisseurs à gérer. Il s’agit donc ici d’une poche à rabat mais avec un seul passepoil (qui est du coup d’1 cm) :
Col tailleur relevé & doublure
La couture du col est également une étape technique qui demande minutie & précision car il va là aussi falloir coudre puis cranter avec attention. Je n’avais encore jamais cousu de col tailleur de la sorte mais la technique est en fait la même que pour un col tailleur traditionnel. A noter que je n’ai pas tout à fait suivi les instructions proposées, question d’habitude et de préférence personnelle… Par exemple, elle fait la sous-piqûre de la parementure devant, avant de coudre la ligne du haut du revers (l’anglaise). Moi je ne la sous-pique qu’une fois le col cousu (et je ne la sous-pique pas jusqu’en haut).
Idem pour la gestion de la doublure et des ourlets que j’ai réalisés à ma sauce…
Voici comment j’ai procédé (d’habitude, je procède un peu différemment pour les parementures…) :
J’ai cousu toute la veste dans le tissu principal puis toute la veste dans le tissu doublure (en laissant une ouverture dans la couture côté devant de la doublure).
Voici la veste côté doublure :
J’ai préformé au fer les ourlets du bas des manches et du bas de la veste (tissu principal). J’ai également glacé les ourlets. Je trouve en effet plus simple de faire cette étape-là maintenant plutôt qu’à la toute fin.
Pour rappel, il s’agit de maintenir deux épaisseurs de tissu l’une contre l’autre par de larges points invisibles (ici un point de chausson lâche). C’est points faits à la main permettent aux ourlets (et aux parementures) de bien rester en place : ça évite ainsi au bas de la veste (et des manches) de ne pas s’affaisser… J’ai appris à « baguer/glacer » des ourlets à l’occasion des cours que j’ai suivis à la Mairie de Paris. On glace à environ 2 cm du bord pour permettre ensuite l’assemblage avec la doublure.
Une fois ce travail effectué, je suis ensuite venue épingler les deux vestes endroit contre endroit pour les assembler au niveau des bords extérieurs.
C’est donc à ce moment-là que je finis de coudre le col tailleur.
Je marque bien mes repères de début et fin de couture. Y’a pas de secret, il faut coudre et cranter de façon très minutieuse pour obtenir un résultat net sur l’extérieur comme sur l’intérieur. Je vous conseille vivement de marquer à la craie les angles et les repères de début et de fin de couture. Plus ce sera précis, plus ce sera réussi.
Une fois cousu, voici ce que ça donne :
Je dégarnis ensuite les angles :
Une fois la couture du col effectué, il faut veiller à solidariser les deux cols ensemble (col intérieur + col extérieur). Pour ce faire, on superpose les deux cols l’un sur l’autre, couture ouverte sur couture ouverte puis on fait une piqûre machine (ou main) au niveau de la marge de couture. J’en parle également dans l’article de mon manteau Ernest.
En ce qui concerne la parementure. J’ai voulu tester autre chose… Toutefois, pour cette veste ce n’était pas forcément nécessaire de glacer les parementures du fait des boutons et boutonnières qui viennent par défaut maintenir les deux épaisseurs ensemble… Mais je l’ai quand-même fait. Pour ce faire, j’ai tout simplement superposé la pièce « devant » sur la pièce « parementure devant » envers contre envers au niveau des marges de couture (ouvertes). Ensuite, comme pour le col, j’ai effectué une piqûre dans les marges de couture sur une vingtaine de centimètres. Désolée, je n’ai pas pris de photos de cette étape (je le note surtout pour moi car c’est une astuce qui fonctionne et que je réutiliserai bien volontiers si je rencontre le même cas de figure…).
Pour ce qui est du bas de la veste : j’ai tout simplement piqué les deux épaisseurs tout du long à 1 cm du bord.
Pour ce qui est de la gestion avec la parementure, les ourlets et le pli d’aisance, cette opération a en fait été très simple à réaliser du fait d’avoir au préalable préformé au fer et glacé les ourlets. Il faut dire aussi que le patronage de cette veste est hyper ingénieux car il a suffi d’assembler le bas de la doublure au bas de la veste tout du long et à 1 cm du bord et, comme par magie, le pli d’aisance s’est formé tout seul, sans rien avoir à gérer.
En revanche, j’avoue ne pas avoir trop aimé la méthode proposée par Coralie Bijason concernant la gestion des ourlets. Mais bon… au final chacun fait comme il veut, c’est le résultat qui compte !
Épaulettes
Cette veste nécessite la pose d’épaulettes fines alors j’ai suivi les instructions proposées. Ici il s’agit d’épaulettes simples que j’avais achetées chez Fil 2000 (2,20€ la paire). J’ai plié l’épaulette en deux pour en déterminer son milieu :
Je vais ensuite positionner l’épaulette sur la couture d’épaule de ma veste, en l’alignant au bord des marges de couture au niveau de l’emmanchure :
On fixe par des points lâches l’épaulette au niveau des marges de couture :
On la fixe également par quelques points main sur son extrémité au niveau de la couture d’épaule (uniquement sur la marge de couture).
Et voici ce que ça donne une fois cousue :
Côté extérieur de la veste, au niveau de la ligne d’épaule :
Ensuite, j’ai retourné toute la veste sur l’endroit par l’ouverture que j’avais laissée dans l’une des découpes puis j’ai refermé l’ouverture par des points à la main.
Voilà pour cette veste que je suis ravie d’avoir cousue et que je vais fièrement porter. Ce fut un projet plutôt long à coudre mais très satisfaisant & très gratifiant tout du long ! Si vous aimez vous challenger, ce modèle est pour vous !
jalyla a dit:
Superbe travail, aussi beau dehors que dedans.
Merci pour toutes ces explications, cela m’aide beaucoup, ton blog est ma référence.
Fèdre a dit:
Quel magnifique travail, très soigné pour une très belle veste, classe et intemporelle. J’adore la doublure !
Cécile a dit:
merci pour tous ces conseils! Je retiens de glacer avant de coudre la doublure notamment.
sbcreationscouture a dit:
Merci à toutes pour vos gentils commentaires ! Je suis vraiment fan de cette veste !