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J’adore coudre des vestes. Je ne déroge donc pas ici à la règle ! Cette veste je l’ai cousue il y a déjà quelques semaines, il était donc vraiment temps que je vous la présente aujourd’hui !

J’avais acheté au dernier salon Savoir-faire et Créations l’un des derniers patrons d’Atelier Scammit : la Veste Tempo. Je l’ai acheté au format pochette au prix de 15€ mais sachez que ce patron existe aussi au format PDF (9,50€).

Voici la description de ce patron par la créatrice : « Veste à tendance mi-militaire mi-saharienne à porter ceinturée ou non, pour un croisement des genres plein de style. Travaillé dans les moindres détails, ce modèle propose un col avec banane en remplacement du pied de col classique, une épaule légèrement tombante, une manche tailleur coudée, ainsi que différents types de poches, permettant la réalisation de multiples versions. » Le schéma technique :

Les différentes versions possibles (tout est dans les poches !) :

En soi, ce modèle n’a rien de très original, Burda propose d’ailleurs ce genre de modèles dans ses magazines. J’ai donc surtout acheté ce patron pour les finitions aux petits oignons et la méthode d’assemblage proposées. Ce modèle regorge de  techniques différentes et moi j’adore ça, ce fut donc un projet certes plus long à coudre mais tellement stimulant et gratifiant !

Le niveau annoncé est « Intermédiaire ». Clairement je dirais plutôt « avancé » car, même s’il n’y a pas de difficultés majeures, c’est tout de même un projet qui demande du temps, de la concentration et une sacrée bonne dose de minutie. Le livret technique est en couleurs. Je l’ai trouvé clair et suffisamment illustré même si je trouve que d’utiliser un tissu foncé n’est pas forcément le choix le plus judicieux… La vidéo pas à pas vient vraiment bien compléter les instructions de montage. Les deux sont à mon sens absolument indispensables car très complémentaires.

D’ailleurs, si vous comptez coudre cette veste (ou pour votre culture couturesque !), je vous invite à regarder au préalable la vidéo complète du montage qui est en consultation libre, ça vous donnera une bonne idée des différentes étapes couture et des techniques qui seront utilisées.

Le patron est proposée du 34 au 48 (tour de poitrine de 80 à 115 cm). Il y a un tableau des mesures finies du vêtements qui permet de se rendre compte de l’aisance apportée au modèle et il y en a suffisamment. J’ai donc cousu intégralement la taille 36 (je n’ai pris comme référence que le tour de poitrine).

La planche patron livrée dans la pochette annonce 15% de superposition, mais j’ai, de toute façon tout décalqué. J’ai d’ailleurs relevé quelques coquilles sur certaines pièces du patronage. C’est au moment de placer les poches sur la veste que je me suis rendu compte qu’elles ne coïncidaient pas avec les repères indiqués par le patronage et puis surtout qu’elles étaient bien trop grandes par rapport aux rabats de poche…

– Haut du devant : ne pas mettre la pièce au pli du tissu !

– Poches du haut, du bas et du haut sans pli : il y a une inversion au niveau des tailles.

Les rabats de poche sont quant à eux corrects.

Autre précision : j’ai coupé la pièce ceinture sur toute la laize plutôt que de la couper dans l’autre sens. Je n’ai donc pas les 163 cm recommandés pour la taille 36, mais sachez que 135 cm c’est largement suffisant pour nouer la ceinture au devant (en tout cas pour moi).

Les marges de couture sont incluses, ô bonheur (enfin pour moi !) et elles varient en fonction de là où on couds. Elles sont de 1,5 cm pour les coutures d’assemblage de type coutures anglaises par exemple, sinon, elles sont de 1 cm.

Côté tissu, le métrage nécessaire est d’env. 2m50 pour une laize de 140 cm. (version avec ceinture). La créatrice conseille d’utiliser un tissu de poids léger à moyen (180 à 260 gr/m²) de type popeline, denim, gabardine… avec une capacité d’étirement de 0 à 10 % max. J’ai pour ma part opté pour cette gabardine kaki des Coupons de Saint-Pierre achetée dans la boutique Modes & Travaux (15€ ou 20€ les 3 mètres, je ne sais plus…) avec un tout petit peu d’élasticité. Tissu parfait donc pour ce projet !

Côté modification et ajustement, je n’en ai fait aucun si ce n’est que j’ai fait un ourlet de 3cm au lieu de 4 cm. C’est un détail mais je le souligne quand-même.

Voici la veste vue sur cintre :

Vue de dos :

La veste est non doublée mais les finitions proposées le permettent ! Plus bas, je vous montre la veste portée sur l’envers.

Côté réalisation, on commence par coudre les poches. J’ai opté pour des poches plaquées simples et sans rabat pour le haut :

… et des poches plaquées avec pli et rabats pour le bas :

Je n’ai pas utilisé la technique du fourreau pour obtenir de jolis angles, j’ai préféré presser au fer tout simplement et le résultat me convient très bien ainsi.

Arrive ensuite la réalisation les manches avec patte de finition et poignets boutonnés :

Il s’agit de fentes de poignet avec pattes de finition. La technique proposée est assez atypique, j’ai pour ma part appris des choses. Il convient de prendre en fourreau le haut des décrochés. J’ai bien aimé cette technique. Le rendu est net.

Les poignets se cousent également très bien. La méthode proposée est traditionnelle sauf le positionnement du poignet au bas de la manche qui ne l’est pas : il faut donc bien suivre les instructions d’autant plus que tout est une question de millimètres !

Vue de l’intérieur du poignet :

Voici ce que ça donne sur l’envers :

L’une des coutures du dessous de manche (côté coude) est là aussi atypique puisqu’il convient de coudre à 1,5 cm puis de dégarnir l’une des deux marges de couture puis de rabattre l’autre côté par-dessus puis de surpiquer le tout… Regardez la vidéo, vous comprendrez mieux…

Sur l’endroit :

Sur l’envers :

L’autre couture du dessous de manche se réalise avec une finition « surfil replié ». Il s’agit en fait de surfiler les deux bords, de les presser au fer puis de les piquer en place. C’est une très jolie finition que je garde en mémoire pour d’autres cousettes !

Les pattes épaules donnent tout le charme à cette veste :

J’ai opté pour des boutons pressions :

Parlons à présent de la ceinture :

Les passants permettent de placer correctement la ceinture. J’ai pour ma part eu des difficultés pour faire la piqûre finale car c’était tout simplement trop difficile d’accès (enfin pour moi).

Pour la ceinture, j’ai fait une surpiqûre sur les 4 côtés plutôt que sur 1 seul.

Comme indiqué plus haut, elle est plus courte que prévu mais ça me convient très bien ainsi.

Au devant et au dos, on retrouve des empiècements qui sont assemblés avec la technique de la couture anglaise, ce que j’ai fait.

Sur l’intérieur de la veste côté dos :

Sur l’intérieur de la veste, côté devant :

Pour les coutures latérales, c’est la technique du « surfil replié » qui est proposée. Idem pour celles des épaules. Ce que j’ai fait aussi.

Les manches sont légèrement tombantes, très peu d’embu à résorber (parfait pour moi qui n’aime pas faire ça !).

Les emmanchures sont finies au biais. Pour éviter les surépaisseurs, j’ai utilisé un biais fin. J’avais dans mon stock ce biais liberty, ce sera la petite touche colorée de ma veste !

Il est ensuite conseillé d’effectuer une surpiqûre d’un seul tenant au niveau de l’empiècement devant, l’empiècement dos et les emmanchures. J’ai essayé et c’était vraiment peu esthétique du fait des sur-épaisseurs. Ma piqûre n’était pas du tout régulière, c’était vraiment très moche. J’ai donc tout retiré et je préfère mille fois !

Arrive ensuite la patte de boutonnage rapportée.

Comme pour les poignets, le positionnement de la patte sur le milieu devant de la veste est assez atypique et tout se gère au millimètre. Mais ça se fait tout de même bien. Le haut de la patte de boutonnage est également prise en fourreau, ça reste une étape qui demande minutie car il faut à un moment donné cranter correctement.

J’ai également suivi les instructions pour gérer la patte avec l’ourlet. On obtient ainsi un bel angle.

Une fois le tout correctement positionné, il faut piquer en place la patte de boutonnage. Je n’ai pour ma part fait qu’une seule piqûre (je n’ai pas cousu dans le sillon). Pour obtenir un résultat correct sur l’envers de la patte, j’ai utilisé du ruban double-face, histoire de positionner la patte correctement sur l’intérieur :

C’est une étape qui demande du temps et beaucoup de minutie car c’est tout de même difficile d’avoir un résultat aussi joli sur l’extérieur que sur l’intérieur…

On finit la veste en cousant le col.

Ici la particularité du col c’est qu’il y a un pied de col un peu particulier : le col banane !

De plus près côté devant :

Vue côté dos :

J’ai suivi les instructions de montage en omettant toutefois de faire toutes les sous-piqûres. J’ai tout de même glacer les deux pieds de col, histoire qu’ils restent bien en place et qu’ils soient bien solidaires.

Ainsi assemblés, il ne reste plus qu’à coudre ce col à l’encolure de la veste en veillant à respecter les crans et notamment celui de devant. Tout comme pour la patte de boutonnage, il faut fixer le col par une surpiqûre qui demande minutie, histoire que ce soit aussi joli sur l’intérieur que sur l’extérieur. Là aussi, j’ai utilisé du ruban double-face.

Petite astuce au passage : je place le ruban adhésif à quelques mm de la piqûre précédemment effectuée : je ne piquerai ainsi pas dans le ruban au moment de faire ma surpiqûre. Ce qui permet donc de ne pas encrasser l’aiguille de la MAC…

Ne reste plus que les boutons et boutonnières à réaliser. J’ai préféré opter pour des boutons pressions métallisées de la marque Prym. En deux temps trois mouvements c’était posé et la veste finie !

Voici ce que la veste donne sur l’intérieur avec toutes ces jolies finitions proposées par ce patron :

Je vous montre la veste portée sur l’envers :

Je suis vraiment ravie de cette veste et du rendu final. J’ai apprécié prendre mon temps. Je vous conseille d’ailleurs vivement de coudre cette veste étape par étape. Voilà pour ce patron de veste. Je retourne dans mon atelier, période de confinement oblige ! #prenezsoindevous #restezàlamaison