Pour mon anniversaire (qui date maintenant un peu…), une amie très chère (et fidèle lectrice de ce blog), m’a offert ce joli coupon acheté chez Dreyfus au marché Saint-Pierre : un denim souple & léger saupoudré de petits motifs dorés que je trouve de toute beauté. Après moult tergiversations, je me suis dit que j’allais coudre une valeur sûre : une chemise Burda !

Pour mémoire, voici mes deux précédentes réalisations :
La première en jersey de coton :

La deuxième en batiste de coton Atelier Brunette que j’adore :

Et ma troisième version dans ce superbe denim (qui ô joie n’a pas laissé de marbrures au lavage !) :

Pour réaliser ma version, je suis partie du modèle n°114 du magazine Burda d’avril 2010. Je précise que j’ai modifié le patron afin que celui-ci devienne une surchemise.

Il s’agit d’une chemise toute simple avec tous les codes de la chemise : col & pied de col, empiècement, manches longues finies par des poignets et des fentes de manche. Une poche plaquée vient agrémenter le côté gauche de la chemise. Autre détail décoratif : une petite patte au dos est prévue sous l’empiècement.

Voici le schéma technique :

A noter que ce patron, c’est quasi le même modèle que celui proposé dans le magazine de septembre 2009, à savoir le 110. Quelques détails diffèrent mais c’est à la base le même gabarit.

Ce patron est proposé de la taille 38 à 46. Curieusement pas de taille 36… alors je l’ai gradé en 36. Elle reste malgré tout un peu grande au niveau de la ligne d’épaule mais comme je voulais une surchemise (donc légèrement sur-taillée) et bien c’est nickel.

Comme indiqué plus haut, j’ai apporté quelques modifications (les mêmes que pour mes deux précédentes versions) :
> J’ai revu les manches : je les ai en effet ajustées en longueur mais aussi en largeur
> Pour les poignets, j’ai pris la pièce patron de la blouse Litchi de chez Craftine.
> J’ai allongé la chemise de 18 cm
> Je n’ai pas mis de patte au dos
> Je n’ai pas mis de poche poitrine
> J’ai revu l’embu de la tête de manche
> J’ai modifié l’emplacement et le nombre de boutons

Côté instructions de montage (niveau 2,5/4 = nécessite les connaissances de base en couture), je ne les ai tout simplement pas lues : une chemise à coudre, c’est une pièce incontournable quand on fait de la couture… et comme ce n’est pas ma première chemise et bien j’ai mes petites habitudes en terme d’assemblage et de finition : je l’ai donc cousue à ma sauce.

Regardons à présent de plus près tous les détails de ce modèle.

Le col et son pied de col :

Voici le col fermé (perso, je ne boutonne jamais jusqu’en haut…) :

J’ai fini le col sur l’intérieur à la main :

J’ai pré-cassé au fer le tombant de col à 1 cm du pied de col, à la manière de la chemise Liseron d’Atelier Scammit. Je trouve que le col se positionne ainsi mieux au porté. Les cols de chemise, d’une manière générale, ont tendance en effet à s’affaisser quand ils sont ouverts…

Par contre, au dos, le tombant de col ne couvre pas tout à fait le pied de col (ce qui est logique…)

Côté boutons, j’ai opté pour des boutons recouverts de 12 mm.

J’avais acheté sur Amazon un petit outil qui fait bien le job, j’en parle notamment ici.

Pour la boutonnière du col et celle placée juste sous le col, j’ai utilisé le pied de biche pour boutonnière manuelle car ça gère mieux les épaisseurs situées à ce niveau-là. Le pied Sensormatic gère en effet mal les épaisseurs  (problème d’entrainement, le pied fait du sur-place…).

Avec ce pied, on réalise la boutonnière en 4 étapes. Pour savoir comment utiliser ce pied, je vous invite à aller voir mon podcast n°50 [à 1h01] dans lequel je vous montre en vidéo comment ça fonctionne.

Je trace au préalable l’emplacement de ma future boutonnière et je positionne le pied comme ci-dessous :

Je suis ensuite les instructions de ma notice (MAC Pfaff : Performance 5.0) :

Côté manches, comme indiqué plus haut, j’ai revu les proportions et ça me plait bien ainsi.

Le poignet boutonné n’est pas celui proposé par Burda. C’est un poignet qui est tout simple à réaliser pour un rendu visuel qui me plait beaucoup.

Sur l’envers, voici ce que ça donne :

J’ai repris la pièce patron du poignet de la manche Litchi : Ce sont des « faux poignets de manches boutonnées » car il n’y a pas de fente indéchirable ou de patte de boutonnage à coudre, bref pas d’ouverture dans le bas de la manche (j’enfile les manches sans difficulté : il y a suffisamment d’aisance). Le poignet est un simple rectangle qui, une fois cousu, vient tout simplement se superposer puis s’assembler directement au bas de manche. Donc si avez peur de coudre des fentes indéchirables et autres pattes de boutonnages mais que vous avez tout de même envie d’avoir des poignets boutonnés c’est la solution car vous aurez quasi le même rendu visuel. Cette technique est idéale car elle est hyper simple et ingénieuse !

Dans cet article, je vous explique la façon dont j’ai procédé sur une petite pièce d’étude :

Le bas de la chemise est joliment arrondi, cet esprit liquette donne ainsi un certain style :

Côté ourlet, j’ai réalisé un double rentré de 1 cm (qui gondole un peu dans les arrondis…) :

Voici la gestion de l’ourlet avec la patte de boutonnage :

J’ai effectué la surpiqûre en une seule étape (ça évite d’avoir des points d’arrêt disgracieux) :

La patte de boutonnage est à même, c’est donc plus facile et donc rapide à faire :

L’empiècement dos se prolonge sur le devant (il n’y a donc pas de couture au niveau de l’épaule). C’est un détail qui me plait bien. Cet empiècement est doublé.

Pour avoir de jolies finitions intérieures, j’ai utilisé la technique du burrito que vous connaissez certainement. Si ce n’est pas le cas, Atelier Scammit le montre de façon très explicite pour la chemise Liseron. Voici la chemise sur l’envers, on se rend ainsi mieux compte de cet empiècement qui est ici doublée dans une viscose noire de mon stock.

Côté dos :

Côté assemblage, ce sont de simples coutures ouvertes et surfilées.

Voilà pour cette 3ème surchemise !