Ce n’est pas du tout de saison mais je publie tout de même aujourd’hui ce joli petit blouson en lainage que j’ai cousu en avril dernier…

Il s’agit du patron du blouson Solstice d’Atelier Scammit dont voici la description : « Blouson droit doublé, à l’épaule légèrement tombante, avec 3 types de cols : un col avec pied de col banane, un col amovible à réaliser en fausse fourrure ou encore un col plat en bord-côte. Les poches paysannes pourront se positionner soit hautes à la verticale soit basses à l’oblique. Fermeture boutonnée ou zippée. »

Le schéma technique :

J’ai choisi de coudre la version classique boutonnée avec col / col banane / col amovible et poches paysannes inclinées.

J’ai acheté ce patron au format pochette (16 €) mais il existe aussi au format PDF (10 €). J’ai opté pour le format pochette d’autant plus que les frais de port était gratuit au moment du lancement de ce patron. Attention : les pièces se superposent sur la planche patron : donc décalquage obligatoire !

Comme d’habitude chez Atelier Scammit, les marges de coutures sont incluses (ici elles sont de 1 cm). Le livret d’instructions est en couleurs et en complément de celui-ci, une vidéo du montage est proposée en consultation libre sur YouTube, ce qui, pour moi, est une sacrée valeur ajoutée.

Côté tailles, ce patron est proposé du 34 au 48 (tour de poitrine de 80 à 115 cm). J’ai choisi de coudre la taille 36 et je trouve qu’il me va bien. Sachez qu’il y a un tableau des mesures finies du vêtement, ce qui permet de juger de l’aisance apportée au modèle. En l’occurrence ici, s’agissant d’un blouson, l’aisance me convenait parfaitement tant au niveau du corps que des bras. Côté confort, on est bon !

Le seul petit reproche que je pourrais éventuellement formuler, c’est que je trouve le blouson un peu trop court à mon goût mais je le savais pertinemment en achetant ce patron…

Les épaules sont par ailleurs tombantes mais c’est un choix assumé de la créatrice.

Côté tissus, le métrage nécessaire va de 1m40 à 1m90 selon la taille choisie (laize 140 cm). J’ai choisi de coudre ma version dans un lainage mélangé que j’ai acheté dans la boutique Toto Tissus (Paris/Réaumur) à 8,90€/m si mes souvenirs sont bons. C’est un tissu noir avec des traits marrons plutôt discrets.

Pour la doublure, j’ai pris un petit risque en utilisant un tissu bien plus épais que ce que préconise la marque puisque j’ai utilisé de la polaire ! Celle-ci est de qualité et tout douce. Par contre j’ignore le prix et sa provenance car c’est un cadeau de mes parents. Je voulais en effet une veste un peu plus chaude et douillette pour la frileuse que je suis… Au regard de l’aisance qui était apportée au modèle, je me suis dit que c’était jouable et ce le fut ! Même avec cette doublure, je suis tout à fait à l’aise et confortable dans ce blouson.

Pour les manches, j’ai ajouté une épaisseur de satin, histoire de pouvoir glisser les bras dans les manches avec facilité. Pour ce faire, j’ai positionné les deux épaisseurs l’une sur l’autre. J’ai ensuite bâti tout le contour à la machine à coudre afin de considérer par la suite ces deux épaisseurs comme une seule et même pièce.

J’ai particulièrement apprécié les finitions et la gamme de montage de cette veste. Tout est judicieusement bien pensé en terme de patronage et d’assemblage. Cette veste se coud intégralement à la machine à coudre. On n’a même pas besoin de venir glacer à la main certaines parties de la veste et ça c’est fort appréciable car ça rend ainsi cette veste plus solide et donc plus durable dans le temps. On a juste une petite partie qu’il convient de refermer à la main (au niveau de la manche pour retourner le tout sur l’endroit) mais c’est tout ! J’ai cru comprendre que Johanna la créatrice d’Atelier Scammit travaillait à présent avec une modéliste professionnelle et bien je ne peux que saluer cette association !

Côté niveau, ce patron est indiqué « Intermédiaire ». En fait, tout dépend je pense de la version que vous aurez choisi de coudre. En tout cas, ce qui est certain, c’est que si vous faites la même version que moi alors j’estime que le niveau est « Avancé » car cette veste demande tout de même du temps, de la concentration et de la minutie. En effet, plusieurs points techniques sont abordés : la veste est boutonnée, il y a une doublure à gérer et des poches passepoilées à coudre. Le col (+ pied de col banane) se coud quant à lui tout à fait aisément car il est ensuite pris en sandwich entre les deux épaisseurs de l’encolure.

Le livret d’instructions est bien mais il n’est pas aussi clair et détaillé que la vidéo de montage, ce qui est somme toute assez logique. Pour moi il a été suffisant mais il ne le sera en revanche peut-être pas pour d’autres…

La vidéo permet vraiment de faciliter la compréhension de certaines étapes : elle apporte un vrai plus, c’est un indispensable complément au livret d’instructions car elle permet de réellement comprendre certains passages que je juge personnellement délicats. Je pense notamment aux poches passepoilées et à la partie doublure qui demande tout de même une certaine dextérité au niveau de la bande de taille et de la parementure car il faut venir cranter à certains endroits avec précision.

Les photos ci-dessous sont loin d’être parlantes pour vous mais elles le sont pour moi (alors je les publie quand-même). Pour les comprendre, il faut aller voir la vidéo d’Atelier Scammit.

Au final, voici le résultat que ça donne :

Le pli d’aisance :

Regardons à présent de plus près les détails de ce blouson…

La veste se ferme au milieu devant par une patte de boutonnage à-même. Comme la créatrice, j’ai utilisé des boutons pressions et comme d’habitude, j’ai prix ceux de la marque Prym (anorak, diamètre 1,2 cm).

 

Dans cet article, je vous montre comment poser ces pressions de la marque Prym.

Le col droit et son pied de col banane :

Col fermé :

Col entrouvert :

Col ouvert (je le préfère porté ainsi) :

Le col banane est en fait incrusté dans le col. C’est une étape facile à coudre car tout est cousu en arrondi. C’est en quelque sorte un pied de col rapporté situé côté dos.

Côté dessous de col, voici ce que ça donne :

A noter que pour limiter les épaisseurs, j’ai utilisé un tissu plus fin pour le dessous de col.

Pourquoi un col banane ? En fait il permet tout simplement au col d’avoir un joli tombé et d’ainsi de bien se positionner au niveau de la cassure du col.

Le col avant la pose de la doublure :

Le col est ainsi pris en sandwich entre les deux épaisseurs :

Dans un second temps, j’ai cousu le col amovible proposé par le patron. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai acheté ce patron : j’aime en effet bien découvrir de nouvelles techniques ! Bon, au final, je suis contente d’avoir appris comment coudre un col amovible mais je ne suis pas plus emballée que ça sur le rendu visuel… Il est donc fort probable que je porte davantage cette veste sans ce col en fourrure que je trouve bien trop imposant même s’il est ultra douillet…

Ce col amovible vient se positionner sur le col existant au moyen de boutons et de petites brides élastiques. C’est assez astucieux je trouve.

Les deux cols dissociés :

Les deux cols emboîtés :

Le col amovible, endroit / envers :

Les brides élastiques (difficiles à coudre, faites des coutures solides !)

Ces brides permettent de fixer le col amovible aux boutons du col de la veste :

Voici les petits boutons en question :

Dans les deux coins supérieurs du col amovible, il y a une encoche avec boutonnière :

A noter qu’il manque dans la liste des fournitures le matériel à prévoir (en tout cas dans la pochette patron). Un petit oubli je suppose… Je suis donc allée voir sur le site sur lequel figure qu’il faut acheter 7 boutons de 8 mm et 30 cm de bride élastique :

Comme je n’avais pas de boutons de 8 mm, j’ai pris ceux que j’avais dans mon stock, à savoir un diamètre de 10 mm et ça passe car ça reste relativement discret.

J’ai acheté 20 cm de cette fausse fourrure luxe ultra douce épaisse sur le site de Craftine car les frais de port étaient gratuits ce jour-là (soit 7,18€ les 20 cm). Craftine a été généreux dans la coupe, car j’ai reçu pas loin de 30 cm ! Je crois bien que c’est la première fois que je couds de la fausse fourrure et je vous le dis tout de suite, je ne suis pas prête de recommencer car on met des poils partouuuuuuuuuuut, c’est dingue ! Et puis ce n’est pas si facile que ça à gérer en terme de coupe et de couture… Je me suis rappelée d’une vidéo qu’avait faite Elsa alias Urban Fairy qui nous donnait quelques astuces et autres recommandations pour coudre de la fausse fourrure. Donc, si le sujet vous intéresse, suivez ses conseils !

Puisqu’il me restait de la fausse fourrure (la laize étant de 150 cm !), je me suis dit que j’allais coudre des manchons coordonnés histoire d’avoir un total look blouson d’hiver ! Ce petit rappel du col au bas des manches ne me plait au final pas du tout : j’ai en effet mal géré les proportions… Je les trouve trop imposant et ça manque donc je trouve d’élégance…

En plus de cela, ces manchons ont été une misère à coudre. Comme je les ai doublés, j’ai donc cogité pas mal de temps pour trouver la gamme de montage qui conviendrait. Ici la technique fourreau a été utilisée et ça n’a pas été une mince affaire vu l’étroitesse de la chose… L’ouverture de la doublure a été fermée par des points à la main qui sont d’être bien faits…

Je n’ai pas mis de système de boutons et de bride, je superpose tout simplement par dessus les poignets existants et ma foi ça tient…

Le fait que les épaules soient légèrement tombantes, ça ne me dérange pas plus que ça. Le gros avantage de ce genre de manches, c’est qu’il n’y a pas d’embu à résorber, ça facilite ainsi l’assemblage. Perso, gérer un embu en tête de manche, c’est une des choses que j’aime le moins faire en couture…

Les manches longues sont finies par des poignets tout simples.

On remarque un petit pli d’aisance au bas de la manche. Idem côté doublure.

Si c’était à refaire, je pense que je remplacerais ce pli par de petites fronces car ça crée pas mal d’épaisseurs du fait du poignet + de la doublure…

D’ailleurs, ça ne fut pas une mince affaire que de coudre ce poignet car c’était à la fois étroit et épais (forcément avec ma polaire…). J’ai même réussi à casser une aiguille, c’est vous dire…

J’ai cousu les poches passepoilées (paysannes) proposées par le patron. J’ai opté pour celles qui sont basses et obliques :

Je vous montre le positionnement des poches car celles qui figurent dans le livret et dans le tuto vidéo ont une autre forme, ce qui peut induire en erreur…

La forme des fonds de poches étant similaire, on peut vite se tromper de sens ! Donc en haut le tissu extérieur et en bas la doublure :

Voici ce que ça donne sur l’envers, une fois les poches cousues et avant la pose de la doublure :

Le blouson est fini au bas par une ceinture :

Côté endroit :

Côté envers :

L’extrémité de cette ceinture est incrustée et forme ainsi un angle droit, c’est un détail assez typique que l’on retrouve généralement dans ce genre de veste.

Qui dit incrustation dit crantage :

Côté dos, rien de spécial si ce n’est qu’une couture d’assemblage est prévue au milieu dos :

Comme indiqué plus haut, ce blouson est intégralement doublé. C’est ainsi joliment fini sur l’intérieur.

Pli d’aisance au milieu dos :

Idem au bas du blouson :

Voici la doublure avant de la coudre au corps de la veste :

Juste avant de retourner le tout sur l’endroit, ça ressemblait à ça :

Sur l’enforme dos, j’ai apposé ma petite étiquette :

Dans l’une des manches, il convient de laisser une ouverture pour pouvoir retourner toute la veste sur l’endroit. Ouverture que je n’ai pas encore refermée (il serait temps !) :

C’est un petit blouson que je n’ai jusqu’à présent porté qu’une seule fois depuis que je l’ai cousu. C’était lors d’une chouette petite ballade parisienne…  Cette veste me sera fort utile à l’automne prochain, je n’en doute pas !