Cela faisait un moment que j’avais acheté le patron Bohême d’Etoffe Malicieuse. Je suis donc contente de l’avoir enfin cousu !

Voici ma toile (non portable, je précise… vous comprendrez pourquoi plus bas…) :

Voici la description faite par la créatrice : « Bohème est un soutien-gorge triangle sans agrafe qui comporte de nombreuses variantes. Parmi les dos proposés, à vous de choisir celui qui vous plaît : les bretelles simples, le dos triangle, le dos arrondi ou le dos rectangle. Vous pourrez aussi décider quelle finition de sous-poitrine vous désirez : la variante bande de dentelle, la variante bande de tissu, le simple élastique ou la variante nuisette (que vous pourrez aussi faire plus courte pour obtenir un top !). »

Toutes les variations possibles :

Ce patron est proposé exclusivement au format PDF et coûte 10,50€. Le niveau indiqué est 2/5.

Le patron est livré avec un livret d’instructions bien complet : 43 pages tout de même ! C’est un sacré cours de couture avec des fiches techniques bien utiles. Le livret explicatif est très détaillé. Pour moi c’est le pendant (en lingerie) des patrons d’Ivanne Soufflet. Autant vous dire que j’adooooooore le concept !
Par contre attention, car toutes ces informations risquent de vous donner le tournis si vous n’y êtes pas habitués… Perso, la lingerie ce n’est pas mon domaine de prédilection, je préfère nettement l’habillement. Autre point à souligner : je n’ai cousu aucune des variations proposées dans le patron. J’ai en effet cousu une autre version : celle qui permet de doubler les bonnets avec des coques en mousse. Heureusement, qu’un tuto était prévu sur le site de la créatrice (le tuto se trouve ici), ce qui m’a bien aidé à comprendre les différentes étapes. C’est d’ailleurs parce que j’ai vu ce tuto que j’ai acheté le patron.
Dans ce tuto, il y a également des tutoriels vidéo pour certains détails, ce que j’ai particulièrement apprécié. Par contre il a fallu jongler entre le blog et les instructions de montage du PDF, ce que je n’ai pas trouvé des plus pratiques…

J’ai en effet choisi de coudre cette version car depuis le 1er confinement, et bien je ne porte plus du tout de soutien-gorge avec armatures (voilà vous saurez tout : quelle délivrance !!! ). A titre de comparaison, ci-dessous je vous montre le soutien-gorge Bohème que j’ai cousu et en bas c’est mon soutien-gorge fétiche du commerce (sans armatures donc) :

En ce qui concerne ce patron, les valeurs de couture sont incluses ou pas, c’est à l’appréciation de chacun et je trouve ça vraiment bien ! Par contre, il faut être vigilant car les marges de couture varient d’un endroit à un autre… Elles sont donc en général de 0,75 cm mais elles peuvent aussi être de 1 cm ou aucune selon certains endroits.

Côté tissus et petites fournitures, j’ai fait avec ce que j’avais dans mon stock à savoir des chutes de dentelle et de jersey de coton, du biais élastique pré-plié (acheté chez Fil 2000). Et puis j’ai acheté en plus sur le site Mercerie extra ce qu’il me manquait, à savoir :
– des bretelles lingerie avec anneaux & régleurs inclus (0,89€/pièce). Moi j’avais pris les dimensions suivantes : 10 mm de large, 26 cm de long, mais il n’y en a aujourd’hui plus en stock sur le site….  De toute façon, c’était bien trop juste en terme de longueur (donc prévoyez une longueur plus grande !).
– de la mousse pour coque de soutien-gorge (2,80/10 cm)
– un élastique spécial lingerie de 2,5 cm de large (1,32€/m) (normalement il aurait fallu prendre un élastique moins large)

Voici l’ensemble de ma commande Mercerie Extra. Comme vous pouvez le voir, ils font toujours des petits cadeaux et je trouve cette attention vraiment sympa ! Y’a pas à dire, je suis ravie de ma commande, les prix sont attractifs et l’envoi a été rapide. A noter toutefois qu’il y avait dans ma commande un ruban qui sentait fort le renfermé mais après lavage, ni vu ni connu !

Petite anecdote au passage : incroyable mais vrai, mes parents habitent à 12 mn à pieds de l’entrepôt Mercerie Extra, c’est fou, non ?! Du coup, cet été, je leur avais envoyé un petit message pour savoir s’il était possible de venir faire quelques achats directement chez eux et d’en profiter pour faire une petite visite de leur entrepôt mais mon mail est hélas resté sans réponse. L’une de mes abonnées (qui se reconnaîtra), à qui j’en avais parlé, les avait alors relancés via Instagram et la personne lui avait dit qu’il fallait que je leur téléphone directement. Etant bien trop réservée mais aussi un peu gênée d’avoir à faire cette démarche, j’avais laissé tomber. Ce n’est en effet pas mon genre d’insister mais je retenterai l’été prochain et cette fois par téléphone, donc ! Bon, je suis tout de même contente d’être allée repérer les lieux et d’avoir pris en photo leur entrepôt que voici :

Pour en revenir au soutien-gorge, ce patron est proposé de la taille 70AA à la taille 110D. Il y a un tableau des tailles qui nous permet de choisir la bonne taille mais encore faut-il savoir correctement se mesurer… Dans le livret d’instructions mais aussi sur le site de la créatrice, on nous indique clairement comment s’y prendre pour trouver la taille en chiffre du soutien-gorge (80, 85, 90, 95, 100…) et la profondeur du bonnet (bonnet B ou C, D, E, F…).

D’après ces indications, j’ai cousu ma version en taille 80B et au final c’est trop grand et ça baille… Je pense que cette forme triangle n’est hélas pas adaptée à ma morphologie (désolée, vous ne verrez pas ce soutien-gorge porté…). Autant, en ce qui concerne la couture d’habillement, c’est presque toujours impeccable, autant, en ce qui concerne la lingerie, et bien je dois systématiquement faire des ajustements (et ce n’est clairement pas mon point fort…). J’avais d’ailleurs réalisé un soutien-gorge avec armature de chez Etoffe Malicieuse que j’avais drôlement aimé coudre car comme je vous l’indiquais plus haut, coudre un patron de chez Etoffe Malicieuse c’est vraiment avoir toutes les cartes en main pour réussir son projet. Un vrai cours de couture ! Je salue d’ailleurs l’immense travail de la créatrice. C’est littéralement impressionnant, je suis admirative !

J’ai comparé avec mon soutien-gorge du commerce qui me va ultra bien et y’a pas photo, la forme et la taille sont bel et bien différents…

Ci-dessous, j’ai superposé les deux soutien-gorges, celui du commerce est au premier plan :

Du coup, je crois bien que je vais reprendre mon soutien-gorge fétiche du commerce et tenter d’en faire une copie quasi conforme. On verra bien…

Autre point qui me fait dire que ma version de Bohême est un fail c’est qu’il n’y a pas d’ouverture au dos  (il n’y a donc pas de système avec agrafe) puisque c’est un élastique simple qui fait tout le tour (ça forme donc un anneau fermé). Du coup, il faut enfiler le soutien-gorge par le haut, ce qui demande une certaine gymnastique et dextérité car mes épaules et ma poitrine sont bien plus larges que mon tour de sous-poitrine. Résultat des courses : les coutures au point zig-zag ont craqué dès le premier essayage !

Ci-dessous, on voit que l’élastique se superpose sur 2 cm au milieu dos (ce n’est pas bien cousu j’avoue mais tant pis… je rappelle que c’est une toile) :

En fait, comme le soutien-gorge vient se positionner sur l’élastique, et bien on perd forcément en élasticité : les bonnets ne sont pas du tout extensibles et prennent beaucoup de place sur l’élastique. C’est donc logique que les coutures de l’élastique craquent. Ou alors, peut-être que j’aurais dû prendre un élastique avec un meilleur taux d’élasticité… A vrai dire, je n’ai pas trop su quel élastique il fallait prendre pour la sous-bande : élastique tissé, crocheté, biais élastique ?

Voici ce que ça donne sur l’intérieur : les bonnets sont positionnées sur l’envers de l’élastique sur la valeur de couture qui est ici de 0,75 cm. Pour m’aider, j’ai fait un repère à la craie sur l’élastique puis j’ai tout piqué avec le traditionnel point zig-zag de ma machine. Il y a sur l’envers deux lignes de points zig-zag car il est demandé au préalable de maintenir toutes les épaisseurs ensemble (« cela permet « d’écraser » la mousse et de fixer la mousse et le tissu ensemble afin de faciliter les futures étapes de montage »).
Peut-être que j’aurais dû faire cette étape à la surjeteuse, ça aurait ainsi été visuellement plus soigné…

Il faut veiller à bien centrer les deux bonnets sur le milieu devant de l’élastique pour que le rendu visuel soit correct (sur l’envers : ça se superpose, sur l’endroit : ça se juxtapose).
Sur l’endroit, voici donc ce que ça donne :

Comme indiqué plus haut, il s’agit ici d’une version avec coques en mousse. Perso, je préfère, ça donne un maintien supplémentaire et puis surtout ça dissimule la pointe des seins (chacun fait comme il l’entend, mais perso, les tétons apparents, non merci…)

A noter que j’ai associé du jersey de coton à de la dentelle, histoire de ne pas poser directement la dentelle sur la mousse (c’est un détail, j’en conviens…) :

Le résultat final :

Côté finitions, le bord des bonnets est fini par du biais élastique pré-plié. Je l’ai fixé en une seule étape au point zig-zag de ma machine à coudre. Normalement c’est en deux étapes. Pour connaitre la méthode, c’est par ici !

Voici ce que ça donne sur l’envers. On voit aussi que le biais, une fois replié en haut, permet d’y glisser un anneau :

Voici les bretelles avec anneaux et régleurs. Comme ce sont des brettelles déjà toutes faites, je ne me suis pas posé de question et les ai donc positionnées au feeling. Verdict : je les ai placées à l’envers… Le régleur aurait en effet dû se retrouver de l’autre côté.

Je suis venue fixer l’extrémité de la bretelle au point bourdon (point zig-zag très serré) :

Voilà pour ce soutien-gorge que je vais intégralement découdre (pour en récupérer tout le petit matériel) car clairement, je ne le porterai pas… Je précise que cela n’a rien à voir avec le patronage et les instructions de montage que je trouve de bonne qualité. C’est juste que j’ai une morphologie qui ne correspond pas et que ça demande par conséquent des ajustements. D’où l’intérêt de faire des toiles au préalable…

Et puis, il se trouve qu’une de mes abonnées (qui se reconnaîtra) m’a envoyé un message suite au podcast couture dans lequel je parlais de ce patron Bohème : elle avait l’impression que j’avais inversé les bonnets et figurez-vous qu’elle avait raison (quel œil aiguisé, chapeau !). J’ai décidément manqué d’attention… Du coup, je me suis dit que ce baillement était dû à ça… alors j’ai tout décousu puis recousu les bonnets dans le bon sens mais hélas le verdict est sans appel, ça ne résout pas mon souci et ça baille toujours… tant pis, j’aurais au moins essayé !
Voilà, voilà… Je vous laisse sur une note positive en vous invitant à aller lire l’article qu’a rédigé Solène alias So Miio et qui a cousu une très jolie version de Bohême !