Aujourd’hui, c’est le jour du défi Burda !

Pour participer au défi Burda, le principe est simple : il suffit de coudre un patron issu d’un magazine ou d’une pochette Burda de son choix et de publier sa réalisation le 1er du mois sur le réseau social de son choix (blog, instagram, facebook, thread and needles…). Il faut également prévenir Zélie décousue (via son blog ou son instagram) qui fait, sur son article de blog, un récapitulatif des personnes qui ont participé au défi Burda du mois en cours.

Ce mois-ci, j’ai jeté mon dévolu sur le modèle 117 du magazine Burda d’octobre 2018 : il s’agit d’une blouse portefeuille de forme cache-cœur cintré à la taille par un lien à nouer. Les manches longues sont finies par des poignets boutonnés. La couture d’épaule est décalée vers le devant. L’encolure en V est rehaussée par un col & un pied de col, les basques arrondies sur les côtés donnent un charme tout particulier à ce chemisier. Voici le dessin technique :

J’ai trouvé le patron PDF sur le site russe de Burda. Je l’ai acheté en promotion mais il est sinon à un prix initial vraiment pas cher : 200 roubles, soit 2,18 €. Pour rappel, j’avais acheté tout un lot avec un sacré rabais et ça m’était alors revenu à 0,33 € le patron… Par contre le bémol, vous le savez, c’est que les instructions de montage sont en russe… il faut donc se débrouiller pour assembler chaque pièce. L’autre solution, sinon, c’est d’aller feuilleter en bibliothèque le magazine Burda français en question… Au moment de payer sur le site Burda Russe, on nous propose deux onglets, perso j’ai sélectionné à chaque fois le second (donc peut-être que ça fonctionne aussi avec le premier, je ne sais pas…) :

A noter que ces achats engendrent des frais bancaires. On a ainsi prélevé sur mon compte 0,8 € pour ma première commande et 0,11 € pour la deuxième avec l’indication suivante : « opération carte hors UE ».

Côté PDF, impeccable, tout s’assemble parfaitement (21 pages à imprimer). A noter que la ceinture et la patte « ganse de manche » pour la fente indéchirable ne font pas partie des pièces patron, à nous de les dessiner.

Par ailleurs, comme vous le savez, les marges de couture ne sont pas incluses chez Burda (à l’exception de certaines pièces comme ici la ceinture et la patte de manche). Perso, j’ai ajouté des valeurs de couture de 1 cm. Pour coudre ce chemisier, il y a 12 pièces en tout à assembler. Certaines pièces du patron doivent être entoilées et j’ai donc suivi les recommandations de Burda. Tout comme les parementures, j’ai également entoilé le bord des pans du devant sur une largeur de 4 cm.

Le patron est proposé de la taille 36 à 44 et comme d’habitude chez Burda, j’ai cousu la taille 36 et ô miracle, il me va parfaitement ! Il est parfaitement taillé et ajusté, je suis trop contente du fit de ce chemisier !

Côté tissu, Burda préconise d’utiliser du tissu pour chemisier comme par exemple de la popeline. J’ai donc suivi les recommandations de Burda avec ce coton trouvé dans la boutique Toto tissus Réaumur. Je l’ai acheté au poids avec -30% de remise le jour où j’y suis allée. Résultat des courses, j’ai eu ce coupon de 4m10 pour un prix total de 4,89€ soit 1,19€ le mètre ! Rapport qualité prix imbattable ! Pour ce modèle il faut compter de 1m95 (taille 36) à 2m05 (taille 44) de tissu (laize 140 cm).

En ce qui concerne le niveau, Burda annonce une difficulté 3/4 ce qui signifie que ça demande des connaissances en couture. Perso, je n’ai pas trouvé ce patron difficile à coudre, bien au contraire ! Si vous avez déjà cousu des cols et des pattes indéchirables, pas de souci ! Perso, je n’ai pas suivi les instructions de montage (elles étaient de toute façon en russe…), j’ai donc assemblé ce chemisier au feeling et tout s’est bien passé (sauf pour les poignets mais c’est une erreur d’inattention…).

J’aime tous les détails de ce chemisier ! Tout d’abord cette forme cache-cœur dont le décolleté en V est juste comme il faut :

Le pan droit vient se positionner sur le pan gauche. Pour qu’il se positionne bien, j’ai cousu à la main trois petites pressions sur l’intérieur du corsage :

La ceinture vient se nouer au devant. La longueur de celle-ci est plus petite que ce que Burda préconise (j’ai pris la laize de mon tissu). Au final, c’est un peu juste mais ça passe !

Pour que celle-ci se positionne bien à la taille, j’ai ajouté deux passants sur les côtés :

Cette blouse est ajustée grâce à pas mal de pinces devant et dos. Je vous les montre sur l’intérieur car c’est plus visible  :

L’encolure est finie par une parementure.

Je l’ai sous-piquée pour que celle-ci reste bien en place sur l’intérieur du corsage.

Avant de sous-piquer cette parementure, j’ai cranté les parties arrondies de l’encolure. L’une de mes profs nous répétait inlassablement qu’il fallait cranter « souvent mais pas profondément », ce que je fais depuis systématiquement. Si on entaille trop près de la ligne de piqûre, on risque en effet de ne pas avoir une jolie courbe harmonieuse…

Autre chose qu’on peut également faire, c’est de dégarnir comme ici : j’ai réduit les épaisseurs au niveau des coutures d’assemblage :

Entre l’encolure et la parementure est pris en sandwich le col & son pied de col. Ça devient donc une étape facile à faire !

Ce col est là aussi une particularité de cette blouse qui me plait beaucoup !

Le col relevé :

Les manches longues sont finies par des fentes indéchirables et des poignets boutonnés.

Pour la technique des fentes indéchirables, si vous ne connaissez pas la façon de faire, je vous invite vivement à aller voir le tuto des Ateliers de Rachel La Joie sur son compte Instagram.

J’ai testé sa technique et j’ai bien aimé. Il y avait toutefois un point de détail qui me posait question. J’ai donc directement posé la question à Rachel qui m’a répondu en deux temps trois mouvements ! Rachel est décidément épatante !!! Voici notre échange :

« Merci beaucoup Rachel pour tout ce que tu partages sur ton compte, c’est vraiment fabuleux et on est nombreuses à t’être hyper reconnaissantes ! Tant de générosité, ça fait drôlement plaisir à voir, alors merci !!! J’ai testé ta méthode pour la fente indéchirable et je me posais la question suivante : si ta patte mesure 3,5 cm de large et si tu la couds à 0,5 du bord, de combien rabats-tu l’autre partie de la patte ? Si on la plie comme pour un biais, la valeur devrait être de 0,5 cm mais sur ta démonstration, on voit bien que le repli est bien plus important. Peux-tu éclaircir ce point ? Quel devrait être au final la largeur finie de la patte ? Ce sont des détails, j’en conviens… Merciiiiiiiiiiiii Rachel ! »

Réponse de Rachel : « 🤣🤣🤣 avec le temps et l’expérience tu verras que l’on ne s’arrête plus à des exigences de précision, et surtout beaucoup moins de prises de tête … tu couds à 0,5, tu rabats et plis l’excédent qui dépasse de ton premier 0,5 en deux. Ce qui est important c’est toujours d’être régulière dès la première couture car elle te servira toujours de guide pour la suivante, patte indéchirable, pose de biais, poignet, col. Mes tutoriels ne sont pas aux millimètres ça n’est pas ma façon de faire, je vis et ressens la couture mais comprends tout à fait qu’il n’y a pas qu’une façon de faire, de besoin et de fonctionnement 😊 ».

Ci-dessous, la patte avant assemblage avec le poignet :

Pour les poignets, figurez-vous que je les ai montés à l’envers… Quelle gourde !!! La pièce patron est pourtant claire du fait du numéro 9 qui est un repère d’assemblage avec le bas de la manche… Je ne devais pas être suffisamment réveillée…

Je voyais bien qu’il y avait un problème au moment d’assembler mes poignets à la manche, que ceux-ci étaient trop petits par rapport au bas des manches… Pour que ces deux pièces s’assemblent correctement, j’ai donc dû former un 3ème pli au bas de la manche :

Bon… au final ça passe et ça ne se voit pas tant que ça que les poignets sont montés à l’envers… C’est juste que j’ai du coup un peu moins d’aisance une fois les poignets boutonnés.

Au porter, je me suis rendu compte que c’était pas mal aussi de retrousser les poignets…

J’ai cousu des boutons recouverts à tige qu’on appelle aussi des « boutons de bottine » :

Pour ce faire, j’ai acheté le matériel sur Amazon suite à la vidéo que j’ai vue sur la chaine YouTube de Modesty couture qui explique de façon très explicite comment procéder : TUTO DEBUTANT : recouvrir un bouton avec du tissu ! – YouTube Je n’ai pas assez de recul pour vous dire si ces boutons sont robustes ou pas mais en tout cas ça fonctionne bien !

Comme conseillé, j’ai utilisé un gabarit un peu plus grand que celui proposé (3 cm au lieu de 2,5 cm), histoire que ce soit plus facile à manipuler. Si votre tissu est fin, je vous recommande aussi de l’entoiler au préalable sinon, on risque de voir par transparence le métal du bouton.

La basque est de forme arrondie au niveau de la ligne des côtés et c’est vraiment le détail le plus ravissant de cette blouse :

Une surpiqûre vient maintenir l’ourlet des basques en place :

Sur l’envers, voici ce que ça donne :

En terme de finition, le bord des pans du devant est fini avec une parementure à même que j’ai préféré entoiler.

Pour obtenir ces basques, je vous montre comment j’ai procédé, vous verrez c’est tout simple !
– coudre toutes les pinces
– Surjeter tous les bords des basques devant et dos (sauf le bord supérieur)
– presser au fer la pliure de la parementure de 4 cm des deux devants
– Assembler les basques devant à celle du dos en s’arrêtant au cran indiqué sur le patronage

– Ouvrir les coutures au fer

– Former au fer l’ourlet des basques (ici 1 cm). Il y a plusieurs méthodes dont la traditionnelle serait de tracer un repère à 2 cm du bord au stylo effaçable puis de presser au fer un rentré de 1 cm :

La 2ème méthode que je vous montre ci-dessous serait d’utiliser un gabarit en carton fin. Pour ce faire, il suffit de reprendre l’empreinte de l’arrondi sans les marges de couture et de reporter sur le carton le cran indiqué sur le patronage :

Sur chaque face du gabarit, il convient de reporter la valeur de couture (ici 1 cm) et le cran :

Il ne reste plus qu’à se servir du gabarit. Pour ce faire, je prends le repère/cran du gabarit que je positionne/cale contre celui de la basque puis on forme au fer de jolis arrondis comme vous le feriez avec un guide ourlet ou une règle de repassage. Il faut y aller par étapes successives car ce n’est pas si facile que ça.

C’est une technique que j’avais apprise en cours de couture et qu’on utilise par exemple pour les poches plaquées non doublées.

– Une fois l’ourlet intégralement pressé au fer, on vient ensuite s’occuper de la gestion entre la parementure et l’ourlet. Ci-dessous, on est sur l’endroit de la basque : la parementure, que j’ai précédemment pressée au fer, est ici dépliée, tout comme l’ourlet :

Pour obtenir un bel angle au niveau de l’ourlet/parementure, il faut contrarier la parementure en la positionnant endroit contre endroit puis coudre à 1 cm du bord inférieur sur toute la largeur de la parementure.

Ici pas besoin de dégarnir l’angle car le bord de la parementure est plié (s’il y avait eu une couture d’assemblage, j’aurais alors dégarni).

Il ne reste plus ensuite qu’à retourner sur l’endroit tout en veillant à obtenir un joli coin puis on presse au fer.

– Piquer l’ourlet à 0,8 du bord. Sur la photo ci-dessous, on voit que j’ai tracé un repère pour coudre précisément à 0,8 cm au dessus de l’arrêt de la fente.

– Il ne reste plus qu’à assembler cette basque au corsage. Pour ce faire, il faut déplier la parementure de la basque pour qu’elle vienne se positionner sur celle du corsage endroit contre endroit. Cette dernière étant en diagonale, j’ai dû cranter celle de la basque pour que celle-ci s’assemble bien.

Il y a par contre un point qui ne me plait que très moyennement dans ce modèle, c’est la couture d’épaule qui est décalée vers le devant du corsage : ça n’apporte rien à mon sens et on pourrait même croire que c’est un défaut de patronage car on n’est qu’à quelques centimètres de la ligne d’épaule… Pour la prochaine fois, je rectifierai cette ligne, c’est sûr !

Voilà pour ce défi Burda ! Je suis vraiment très contente de ce modèle, je crois que ce patron va devenir l’un de mes favoris Burda ! Vous verrez donc d’autres versions de cette blouse et je m’en réjouis déjà !