Le printemps est arrivé mais il fait encore bien frisquet… J’ai donc le plaisir de vous présenter mon manteau de mi-saison !

Voici la description du patron : « Magali est une veste atypique d’inspiration années 20. Déclinable à l’envie grâce à ses nombreuses découpes, elle autorise une multitude de combinaisons de matières et de couleurs pour créer des pièces originales et ultra-personnalisées. De plus, son volume ample, mais pas trop, en fait un modèle très agréable à porter. Ses nombreuses incrustations, son col châle et son montage inhabituel requièrent un niveau de couture avancé. Coudre Magali, c’est sortir des sentiers battus et ajouter de l’inédit à votre dressing. »

Voici le schéma technique :

Voici ma version à plat :

A noter que j’ai allongé le manteau de 20 cm, question de préférence…

Ce patron est disponible soit au format PDF (10,50 €) soit au format pochette (16€). Moi, je l’ai acheté au format PDF à -25% à l’occasion d’une promotion proposée par la marque. Ça m’est donc revenu à 7,88€.
J’ai ensuite décidé d’imprimer la planche patron au format A0 via Impression plan (j’ai payé 1,65€ la planche en N&B). A noter que les frais de port était gratuit, ce fut donc hyper rentable… Je savais d’avance que toutes les pièces du patron allaient se superposer (pour moi c’est un grand bémol), mais j’ai quand même acheté ce patron en toute connaissance de cause…

Si vous imprimez le patron au format A4, sachez que les pièces ne se chevauchent pas (ouf !). Par contre ça représente tout de même 63 pages à imprimer (sans système de calques de tailles). Perso, j’ai préféré opter pour le décalquage de la planche A0 même si toutes les pièces s’enchevêtraient…
Autre bémol (avis tout à fait personnel), chez République du Chiffon, les marges de couture ne sont pas incluses, ce qui ajoute une étape pénible supplémentaire… C’est donc une info à également prendre en considération si vous voulez acheter un patron de cette marque… Dans le livret technique un tableau précise les valeurs de couture à ajouter, à savoir partout 1 cm, ce que j’ai fait.

Je regrette que le patronage ne prévoit quasi aucun cran/repère sur les pièces patron. J’aurais en effet apprécié qu’il y ait les repères suivants :

– Cran d’assemblage côté devant et dos : la poche doit en effet s’aligner avec la découpe dos. Si on ne fait pas attention, il peut y avoir un décalage et ce serait alors un peu dommage…

Sur le patron ne figurent pas non plus :
– Ligne milieu devant / croisure
– Emplacement des boutons / boutonnières

Il est juste dit ceci :

C’est un peu léger comme explications, vous ne trouvez pas ?! Du coup, je me suis fiée au schéma technique qui montre que les boutons sont positionnés de part et d’autre de la pointe de la poche (alors que sur les photos, le positionnement est complètement différent…). J’avoue avoir pas mal pesté pendant cette étape, j’ai vraiment horreur de tâtonner ainsi…

J’ai opté pour des boutons de 3 cm que j’avais dans mon stock :

Autres petites imprécisions (ce sont des détails, j’en conviens) :
– On nous dit de presser au fer et de coucher les marges de couture dans un sens (ce qui est super !) mais ce n’est pas systématique : à d’autres étapes, ce n’est pas dit…
– Idem pour les surpiqûres, on nous dit de le faire pour certaines parties mais pas pour d’autres. Je pense à la surpiqûre du dessus de manche et à celle de l’empiècement bas de manche. Sur la photo ci-dessous, on voit bien qu’il y a des surpiqûres :

Idem sur le schéma technique, les surpiqûres sont bien présentes :

Du coup, comme j’ai suivi le livret et bien je ne les ai pas faites… tant pis…

Autre détail : dans le plan de coupe, il y a une petite coquille : le fond de poche (pièce n°5) n’apparaît qu’une fois alors qu’il devrait apparaître deux fois : c’est en effet une pièce à couper 4 fois dans la doublure.

Côté tissus, j’ai opté pour ces deux lainages achetés dans les bacs extérieurs du marché Saint-Pierre.
Le gris provient du magasin Paris Tissus / Luxor (10€ les 3 mètres) situé au 1 rue de Clignancourt (avant, c’était une boutique de valises et de sacs en tout genre…).

En ce qui concerne le tissu noir, je l’ai acheté à -50% chez Dreyfus : 9€ le coupon de « laine » d’1m50.

J’ai mis les deux lainages dans la machine à laver car le gris sentait fort le renfermé. Ils sont ressortis nickel, ce qui laisse à penser qu’il y a plus de polyester que de laine dans ces tissus !

C’est un manteau qui est intégralement doublé. Pour la doublure, j’ai opté pour ce que j’avais dans mon stock, à savoir ce coton acheté pendant les soldes dans la boutique Modes & travaux à -50% soit 4,50€ le coupon d’1m90.

A la sortie de la machine à laver ce tissu est ressorti tout marbré. Du coup, plutôt que de le jeter (dans une benne à recycler), je me suis dit que j’allais l’utiliser comme doublure. Résultat des courses, je regrette un peu car ce tissu, en plus d’être marbré, froisse beaucoup. Ce qui, sur le plan esthétique, me gêne tout de même un peu…

Côté entoilage, j’ai intégralement entoilé le manteau : un entoilage thermocollant spécial lainage pour le gris car ce tissu est plutôt fin & mou par rapport à l’autre. Ça lui donne ainsi une meilleure tenue. Du coup, j’ai mis un entoilage sur base maille (fin) pour le tissu noir. Ces deux entoilages ont été achetés chez Fil 2000 (4€/m. A noter qu’avant le Covid c’était 2,50/m).

Ce qui m’a beaucoup plu dans ce patron, ce sont toutes ces découpes que je trouve jolies & originales. Ça permet ainsi de jouer avec les couleurs et les matières et donc d’avoir un manteau personnalisé & color-block à notre goût. Comme vous pouvez le voir, j’ai positionné mes tissus différemment de ce que propose République du chiffon. J’avais en effet envie de mettre en valeur les découpes devant & dos et le col châle de ce patron.

Découpes du devant :

Découpes du dos :

Côté couture, ces découpes sont incrustées. Si vous ne connaissez pas la technique, il y a un tuto ici qui vous explique comment coudre un bel angle. Comme vous pouvez le voir, ces découpes sont soulignées de surpiqûres.

Dans les découpes du devant, sont insérées des poches :

Les manches ont également un empiècement :

De face :

Dessus de bras :

Dessous de bras :

Vue sur le dessus, au niveau de l’épaule (les découpes devant & dos doivent bien se raccorder/s’aligner) :

Le col châle : j’aime bien ce genre de col. Je trouve ça élégant et puis ça laisse de la place pour porter, si on le souhaite, une écharpe en dessous.

L’incrustation du col châle, côté extérieur :

On peut également porter ce col relevé (ça c’est la préférence de mon mari, il dit que ça donne davantage de style…).

De profil :

Côté tailles, le patron est proposé du 34 au 50 :

J’ai opté pour la taille 36, ma taille habituelle, mais au regard de la coupe relativement ample/loose, j’aurais, je pense, clairement pu prendre une taille en dessous de la mienne. Il n’y a pas de tableau avec les mesures finies du vêtement et c’est un peu dommage car on se serait ainsi rendu compte de l’aisance apportée au modèle. Comme la coupe de ce manteau se veut ample tant au niveau du corps que des manches, l’avantage, c’est qu’on peut porter un gros pull en-dessous (voire plusieurs !). Étant frileuse, c’est donc un très bon point !

Par contre, attention à la longueur des manches : sur moi, elles sont trop courtes d’au moins 3 cm.

Autre point qui a son importance : ce manteau est conçu avec des manches façon kimono / chauve-souris. Il n’y a donc pas de manches montées : la manche fait en effet partie intégrante du reste du corps. Résultat des courses : au porté, quand on lève les bras, et bien y’a tout le manteau qui remonte, ce qui n’est pas des plus confortables…

Au final, je ne suis pas des plus conquises par cette coupe. J’en étais bien consciente lors de l’achat de ce patron. Ce n’est pas le manteau le plus seyant de la terre mais disons que ça change de mon style habituel. Et puis, ça plait à mon mari… lui qui a regard aiguisé & critique, je sais donc que je peux me fier à son avis.

Autre point qui me gêne un peu : alors certes, les poches sont sympas et stylées mais elles sont bien trop hautes au porté… Du coup ce n’est pas pratique au quotidien et elles risquent de se déformer plus vite que si elles avaient été plus basses…

Côté difficulté, le niveau indiqué est 4/4, soit un niveau avancé, ce que je confirme car il y a pas mal d’incrustations à gérer. Qui plus est, il s’agit d’une veste intégralement doublée. J’ai trouvé les instructions de montage claires et suffisamment illustrées. En tout cas pour la plupart des étapes. Il faut dire aussi que ce n’est pas non plus le premier manteau doublé que je couds. Et puis je précise que c’est exactement le même montage que la veste Michelle pour la gestion du col châle et de la doublure. Le livret nous renvoie d’ailleurs vers le tuto en photos qui est proposé en libre accès sur le blog de République du Chiffon. Ce tuto est très bien fait, très clair, superbement illustré, bref : je vous le recommande !

Là où ça m’a posé question, c’est au niveau de la gestion des poches avec la découpe du devant. A mon sens, les explications ne sont pas suffisamment explicites. Pourtant c’est LE détail technique de ce patron : l’étape cruciale qui représente toute l’originalité du modèle. Il aurait donc été bien que ce point technique fasse l’objet d’explications et de schémas plus détaillés.

Comme indiqué plus haut, la difficulté technique de ce patron c’est la gestion des incrustations. Or pour les poches, il n’est pas explicitement dit qu’il s’agit là aussi d’une incrustation, ce qui peut donc prêter à confusion. Perso, j’ai dû découdre puis recoudre car je n’avais au départ pas compris les explications…
Ce que je vous recommande donc, c’est de bien marquer à la craie les marges de couture sur chacune des pièces, ce qui va vous permettre de voir clairement où se situe avec précision le point d’intersection. Il est en effet important d’assembler les pièces puis de cranter au bon endroit.

Voici quelques photos pour celles et ceux qui seraient amenés à coudre ce patron…
Ci-dessous, j’ai tracé les marges (1 cm) sur l’endroit du devant et sur l’envers de l’empiècement de la poche :

L’assemblage se fait jusqu’aux points d’intersections qu’on aura préalablement superposés :

Il convient ensuite de cranter (pièce devant) jusqu’à 1 mm du point d’intersection :

On rabat ensuite la poche envers contre envers et on presse bien le tout au fer. A noter que j’avais, pour faciliter les choses, déjà pré-formé au fer la pliure de l’empiècement de la poche :

Voici ce qu’on obtient sur l’endroit :

Une fois la surpiqûre effectuée puis l’assemblage du devant avec la poche en doublure fait (voir livret), on va ensuite assembler cette pièce en veillant au préalable à tracer à la craie les marges de couture sur l’envers de celle-ci :

Ces deux points d’intersection devront coïncider :

Une fois la piqûre faite, on presse au fer les marges de couture vers le milieu devant :

Voici ce qu’on obtient (avant d’effectuer la seconde surpiqûre) :

Sur l’envers (et une fois la poche doublure cousue et la surpiqûre faite), voici ce qu’on obtient :

Et voici le résultat final côté endroit :

Une fois l’étape des poches réalisée, la suite se fait sans difficultés dès lors qu’on a déjà cousu ce genre de veste avec col châle & doublure. D’ailleurs j’aime vraiment bien la façon dont République du chiffon procède pour toutes ces étapes. Là encore, la technique pour coudre le col châle est expliquée dans ce tuto très bien imagé. Je ne reviens donc pas dessus.

La doublure devant (on est donc sur l’envers de la veste) :

La doublure côté dos :

Le pli d’aisance au milieu dos :

Le pli d’aisance au niveau du bas de la veste :

La manche :

Côté doublure :

Petite précision : j’ai sous-piqué tout le col et la parementure devant pour que tout se positionne ensuite plus facilement au porté. J’avais vu cette astuce pour la veste Julia de Clématisse Pattern et ça fonctionne bien.
> Sous-piqûre côté tissu principal pour toute la partie col (à partir du cran indiqué sur le patron)

> Sous-piqûre côté parementure pour le reste du devant (du cran jusqu’à l’ourlet) :

Voici la veste sur le mannequin avant la pose de la doublure (extérieur côté envers) :

Voici la doublure avant assemblage :

Pour la finition du bas de la veste, ce sont des enformes qui sont proposés (et non un ourlet) :

L’enforme de l’ourlet n’est cousu à la parementure devant que sur 3 cm, ce qui permettra ensuite l’assemblage de la doublure (avec la création du pli d’aisance) :

Pour le bas de la manche : idem, c’est un enforme :

A noter qu’avant de poser la doublure, j’ai glacé le col :

J’ai également glacé les parementures et les enformes. Ce sont des étapes que je préfère effectuer maintenant plutôt qu’à la toute fin…

L’enforme (bas de la veste) :

Les parementures devant :

Idem pour le bas des manches :

Pour pouvoir retourner toute la veste sur l’endroit, on doit laisser une ouverture de 15/20 cm. Ici, elle est située au niveau du dessous de bras / ligne de côté.

Par ailleurs, comme vous avez pu le constater, j’ai cousu ma p’tite étiquette :

Voilà pour ce manteau que je suis contente d’avoir cousu car il faisait partie de ma to-do list depuis fin 2022. Place maintenant aux réalisations couture printanières !