La grande tendance de ces derniers mois c’est la garde-robe fonctionnelle, concept très habilement argumenté par Eléonore (Deer & Doe) et que vous pouvez découvrir, si ce n’est déjà fait, sur son blog « The wearability Project ». En résumé, il s’agit de « désencombrer sa garde-robe des vêtements qu’on ne met jamais, et commencer à envisager les vêtements que l’on coud dans la durée. »
C’est en découvrant ce concept que je me suis rendue compte que je l’appliquais sans le savoir et sans y penser depuis fort longtemps. Voici comment moi, je pratique au quotidien :
1/ Je fais régulièrement du tri dans mes vêtements et n’hésite pas à donner ce que je porte peu ou ce qui me semble relativement usé. Je ne suis pas une acheteuse compulsive ni en ce qui concerne mes vêtements ni en ce qui concerne les tissus. Ce qui arrange et mon armoire et mon porte-feuille ! Je sais par ailleurs ce qui me va et ne me va pas du fait de ma morphologie, ce qui m’évite bien des déconvenues.
2/ Ma garde-robe est d’une grande banalité que j’assume, mon style étant depuis toujours casual et classique dans des tons unis, noirs ou foncés, au grand regret de mes proches et collègues de travail. J’essaye pourtant de mettre un peu de couleurs mais ce n’est pas si évidemment que ça, le noir étant pour moi la couleur et de la facilité et de l’élégance ! Rassurez-vous, je porte tout de même des couleurs claires l’été, j’entends par là quasi-exclusivement du blanc… Bref, je fonctionne semblerait-il au black & white…
J’ai quatre tenues-type :
> Celle pour aller travailler : jupe longue ou au genoux, veste (j’adore les vestes, j’en ai une quinzaine…), pull col roulé l’hiver (je suis tellement frileuse que je n’ai que ça dans mon armoire…), t-shirt sophistiqué ou tunique l’été.
> Celle pour aller aux entraînements de danse ou aux compétitions : jupe longue ou pantalon + ma surjupe, t-shirt à manches longues et col montant ou tunique.
> Celle pour la maison et les sorties en famille : jean ou pantalon décontracté, t-shirts, veste sportswear ou gilet.
> Celle pour partir en vacances (je fais en sorte de ne mettre dans la valise que du « home-made ») : des robes pour la plupart du temps et de la couleur s’il vous plait ! Un exemple de tenues portées lors des dernières vacances d’été.
3/ Je couds généralement pour trois raisons, la principale étant l’aspect technique du vêtement à coudre. Je fais beaucoup de prototypes, histoire de tester telle ou telle technique de coupe à plat, de montage et autres détails. Je me suis rendue compte que j’adorais apprendre, comprendre et tester, c’est tellement enrichissant ! La seconde, pour compléter ma garde-robe de tous les jours et la troisième pour confectionner mes tenues de danse sur mesure ! D’une manière générale je n’aime pas planifier et n’ai donc pas de « to do list », ce qui me laisse une liberté absolue et fort appréciable. Je dois être la seule dans ce cas-là, non ?!
Revenons à la seconde raison, la couture pour les vêtements du quotidien, celle que je pourrais acheter facilement dans n’importe quelle boutique mais que j’ai plaisir à coudre et à porter. En général, il s’agit de projets basiques, faciles et rapides à réaliser : T-shirts (pour mes cours de sport par exemple), pantalons, jupes, vestes… Bref tous les vêtements passe-partouts et qui n’interpellent personne. J’entends par là, que si mon entourage me demande « tiens, c’est toi qui l’a cousue cette petite jupe », j’estime que j’ai raté ma confection. Pour moi, le vêtement home-made réussi est celui qui ne se remarque pas car il est très approchant de ce qu’on pourrait trouver dans le commerce. Ca demande évidemment des finitions impeccables (difficiles à égaler toutefois), des coupes classiques et aucun détails créatifs ou originaux.
Je n’ai aucun plaisir et aucune fierté à clamer haut et fort quand je vais travailler que « c’est moi qui l’ai fait », ça me rend au contraire plus mal à l’aise qu’autre chose. Je suis au contraire très fière intérieurement si le vêtement n’attire pas l’attention et qu’il passe pour un vêtement du commerce. Partagez-vous mon avis ? Je n’en suis pas si sûre…
Bonne nouvelle du jour, ma veste Julia est en ce moment dans les projets populaires de la semaine sur Thread and Needles et c’est la première fois, j’en suis plus que ravie !
Je suis un peu comme toi… En dehors du net où je suis, osons le dire, « fière » de montrer que « c’est moi qui l’ai fait », si on me complimente sur tel ou tel nouveau vêtement que j’ai cousu dans la sphère professionnelle, jamais je ne clame que j’en suis la « créatrice ». Je ne lâche qu’un « c’est moi qui l’ai cousu » que si on me demande où je l’ai acheté.
Seuls mes proches (et le net) savent que je couds, sinon je n’en fais pas étalage. En « public » je ne cite que rarement les travaux d’aiguilles comme mon loisir principal. Pour deux raisons : parce que je suis encore jeune (j’aime à le croire ! 😀 ) et que ça passe pour « ringard » de coudre et tricoter et parce que comme ce savoir-faire se perd, on est vite assailli de demandes de retouches/réparations/confection, qui m’horripilent. Je couds pour moi, ma fille, mon mari et un peu pour la maison (même si j’aime de moins en moins ce dernier aspect, rapport aux difficultés techniques inexistantes). Ça me prends déjà bien assez de temps comme ça !
Et re-bravo pour ta Julia, elle est en effet splendide ! 😀
Ah Cécile, merci pour ton message qui me fait me sentir moins seule ! J’ai récemment osé dire non à une personne qui voulait que je lui fasse l’ourlet d’une dizaine de pantalons ! je l’ai échappée belle !
Finalement, je pratique le même exercice dans le savoir ….
A part quelques coeurs-couture,mon dressing me ressemble assez … même si j’ai qq couzettes fétiches que je porte avec plus de régularité 😉
Très bonne réflexion constructive ! Le fait de faire le tri dans les vêtements pour ne porter que ceux qui nous plaisent vraiment et nous siéent bien, me correspond également tout à fait. Par contre, de plus en plus, je ne porte que les vêtements « hands made » car je peux ainsi les ajuster à ma morphologie ( je n’ai pas la chance d’avoir la stature standard, quoique… dans certains cas c’est un avantage…). Et je reste également très discrète à ce sujet (le « hands made »)… sauf si questions. Par contre, je ne dirai pas que les travaux d’aiguilles sont « ringards » Cécile. Au contraire, soyons fières de ce que nous confectionnons et au moins nous sommes les seules à les porter ! (combien de fois m’est-il arrivé de me rendre compte que les personnes de mon entourage portaient le même vêtement ?). Ce qui me pousse également à confectionner pour moi-même et mes enfants est lié aux déceptions suite à des achats soi-disant de vêtements de grandes marques qui au premier lavage sont fichus (je noircis un peu le tableau… mais il faut bien le dire la qualité du tissu ou la confection n’est pas toujours à la hauteur).
Petite anecdote : pour la première rentrée de ma fille, je lui avait confectionné un cartable en tissu à l’aide de tissus imprimés de créateurs. Bien évidemment, ma fille était tout contente de dire que c’était maman qui l’avait créé. Et bien, les mamans et les atsems m’ont posé la question le soir-même car elles ne la croyait pas. N’est-ce pas encourageant ?
Alors, vite à nos aiguilles !
Merci pour ton message ! Je rejoins Cécile sur le côté ringard de la couture. Hélas, dans mon monde à moi et plus particulièrement dans mon travail, la couture est drôlement considérée… les visites d’exposition, les conférences et autres séminaires font plutôt partie des activités de « loisirs » de mes collègues… alors la couture tu imagines… On m’a même ri au nez quand j’ai dit que je souhaitais suivre une formation couture… Ton anecdote est bien sympathique ! Je vais de ce pas aller voir ce fameux cartable !
Bravo pour la veste Julia sur Thread and Needles !
Pour ma part, même si je suis loin de pouvoir confectionner de belles choses qui plairont, l’idéal serait qu’on me dise « elle est sympa ta tenue, tu l’as eu où ? » et là je pourrai dire fièrement « c’est moi qui l’ai faite ! »
Globalement, quand je fais quelque chose, j’aime le dire à mes amis, parce que je suis contente de moi, même si je sais que c’est très loin d’être parfait. Je pense que la couture revient à la mode, tout comme le tricot, donc il y a d’autant moins de honte à dire qu’on en fait (et quand bien même, pour ma part, j’admire les gens qui savent créer des choses, je ne vois pas ce qu’il y a de ringard là dedans)
Enfin, en ce qui concerne le tri des vêtement, pour le coup, je garde tout et n’importe quoi, en me disant que ça pourra toujours servir… (et mes armoires sont encombrées…)
Merci Angie pour tes encouragements ! Je ressens cette fierté dans mes tenues de danse et ai moins de difficulté à dire qu’il s’agit de mes « créations »… C’est vrai que la couture est plus tendance qu’auparavant et puis peut-être qu’avec la nouvelle émission « cousu main », les mentalités changeront !
Je me suis mise à coudre quand j’étais encore au lycée… pendant que les copains cherchaient le meilleur moyen de faire « la fête » (attention, je ne suis pas un bonnet de nuit non plus, hein 😀 ) mais disons que j’étais la ringarde qui se fait ses petits hauts et ses sacs !
Encore aujourd’hui, certains amis ont du mal à comprendre : je gagne plutôt très correctement ma vie, mais je ne ressens pas le besoin d’acheter telle ou telle marque (souvent chère). Dans la tête de nombreuses personnes, coudre, c’est forcément parce qu’on veut économiser… Alors que dans la mienne, c’est surtout pour le plaisir de faire ! Je ne suis pas très regardante sur le prix de mes fournitures, disons que c’est ma manière à moi de faire du shopping !
C’est intéressant ce que tu dis sur la notion d’économie. Quand on voit le prix que coûte 1 m de tissu, je pense que les gens changeraient d’avis ! Pour moi aussi c’est devenu ma manière de faire du shopping, j’ai beaucoup plus de plaisir à aller dans les magasins de tissus et de mercerie que d’aller faire les boutiques de vêtements !
Le tissu, je trouve qu’on arrive à trouver des belles choses à des prix raisonnables (ma limite psychologique est 30 €/m ce qui est déjà beaucoup par rapport à d’autres couturières). Ce qui revient cher, c’est la mercerie, notamment les fermetures éclair. C’est vite cher ces petites bêtes !
Le fil, ma foi, il en faut et pour avoir tenté d’autres choses moins chères, rien n’égale le bon vieux Gütermann.
Les boutons, j’ai un très gros stock personnel, récupéré d’aïeules et de diverses brocantes. A moins de vouloir une couleur ou une forme particulière, je n’en achète pas souvent. Ce n’est pas pour radiner, mais j’aime bien l’histoire de l’objet… et je déteste le gaspillage.
Et puis quand on fait maison, on devrait se rajouter psychologiquement l’équivalent du SMIC horaire dans le coût total… finalement ce n’est pas si économique ! 😀
En ce qui me concerne, j’essaye de ne pas mettre trop cher dans le tissu car par exemple pour une robe de danse (ce pourquoi je couds au final), il me faut au moins 30 m de mousseline/voile… tu imagines le prix final ! Pour les strass, par contre je n’achète que de la qualité : des swarowski. ça me revient en général à 150/200 euros. Tout cela pour dire que confectionner mes tenues de danse coûte quelques centaines d’euros mais c’est bien peu quand on voit le prix pratiqué ailleurs (minimum 2 000 euros).
Ah oui en effet, les tenues « spéciales » ne jouent pas dans la même cour… A part pour une robe de style années 50 en cours où il m’en fallait 5 m, j’achète rarement plus de 2 mètres d’un tissu ! Forcément, 2X30 ça ne fait pas trop mal, mais 20 mètres de mousseline… aïe !
mon dressing est plein!
je porte toujours la même chose ?
j’aimais coudre, de moins en moins pour cause de taille de moins en moins parfaite…mais j’adore les beaux tissus et je ne peux resister.
J’aime dire, si on me pose la question que c’est du fait maison.
Bravo pour tes réalisations, et bon courage à toutes.
C’est amusant de lire les commentaires d’un post précédent!! Je suis revenue en arrière pour voir s’il y avait eu d’autres réactions … et je ne suis pas déçue!! Personnellement, mes grands mères et ma mère ont toujours cousu et j’ai grandi avec les machines à coudre, le bruit des ciseaux qui coupent le tissu, les chutes de tissu, les épingles, … Je m’y suis mise vers 20 ans et je n’ai jamais arrêté!! Petit à petit, j’ai appris et je ne me suis jamais sentie ringarde. Je n’en parle pas particulièrement sauf s’il est question de loisir au cours d’une discussion. Mais je dois avouer que les personnes me regardent parfois bizarrement!!
Je t’envie Nathalie d’avoir baigné dans cette athmosphère depuis ton plus jeune âge ! Je suppose que ça a dû faciliter ton apprentissage de la couture. Je me rends compte que la couture est bien plus qu’un loisir, cette activité est des plus passionnantes je trouve !
Je compare souvent la couture a un puzzle: tu ouvres la boîte, tu regardes l’image, tu avances doucement, tu cherches, tu tâtonnes, … et tu vois doucement le travail qui avance. Mes grands-mères nous cousaient des vêtements, maman nous a cousu nos robes pour sortir danser, … quel plaisir!! Je n’aime rien tant que voler quelques heures à ma famille, mon travail de femme au foyer pour m’attabler devant ma machine, .. une fenêtre ouverte sur l’extérieur, quelque chose qui me sort du quotidien!! Malheureusement, j’ai peu de temps de libre et j’aime aller sur ton blog pour rêver à tout ce que j’aimerai apprendre avec un professeur. Merci de partager ce plaisir!!
La comparaison de la couture avec un puzzle est bien trouvée, je n’y avais pas pensé mais c’est tout à fait ça !