Ça faisait un moment que je n’avais pas eu un coup de cœur pour un patron de couture…

Voici la description faite la créatrice : « Glam est caractérisée par des jeux de plis recouvrant des fronces sur le devant et le dos de la blouse. On retrouve un graphisme en V, sur le devant du corsage, pour un maximum de féminité. Au dos,les fronces plus prononcées donnent un volume élégant.
La version A “décolleté fendu” présente un empiècement central décolleté. Un col avec froufrou peut être cousu en option, ainsi que des liens décoratifs.
La version B “boutonnée”présente une large patte de boutonnage qui marque sa présence. Un col de chemise peut être cousu en option.
Les manches classiques ou pliées – rappelant la construction du corsage – peuvent être cousues sur l’une ou l’autre des versions. Au bas des manches on retrouve soit un poignet smocké et un ourlet discret, soit une fente indéchirable et un bracelet boutonné. »

Voici le schéma technique :

Pour ma première version, j’ai opté pour la version A : décolleté fendu avec col froufrou, liens et manches pliées finies par des poignets boutonnés. Voici la version portée telle quelle mais je préfère rentrer la blouse dans le pantalon ou la jupe car je trouve ça plus seyant.

Le patron de la blouse Glam est proposé au format PDF au prix de 13,50 € pour le pack (version A : décolleté fendu + version B : boutonnée). On peut sinon acheter l’une ou l’autre version au prix de 10,50 €. En ce qui me concerne, j’ai acheté le pack au prix de lancement de 12,15 €. Aussitôt vu, aussitôt acheté, aussitôt cousu !

Le PDF est très bien fait car il est constitué de blocs, ce qui permet de d’imprimer que ce dont on a bien besoin et ça permet aussi de mieux visualiser ce qu’on imprime (et ça rend la tâche plus agréable…). A noter que ça représente en tout 45 pages à imprimer pour le format A4 (27 pages pour la version A, 31 pages pour la version B).

Il y a un système de calques de tailles ce qui nous permet de n’imprimer que la ou les tailles choisies. Les feuilles s’assemblent bord à bord sans avoir à découper des marges au préalable = gain de temps fort appréciable ! Les marges de couture sont incluses (1 cm, ourlet : 2 cm).

Ce patron est proposé du 34 au 52. J’ai opté pour la taille 36. Il y a un tableau avec les mesures finies du vêtement, ce qui nous permet de juger de l’aisance apportée au modèle.

Je n’ai procédé à aucune modification, vous voyez donc la blouse portée telle que prévue par Anna Rose Patterns. La coupe n’est pas ajustée comme vous pouvez le voir les photos ci-dessous, il y a pas mal d’aisance/d’ampleur mais je la trouve cependant bien dosée.

J’ai cousu ma version dans ce crêpe de viscose acheté 15 € les trois mètres dans la boutique Modes & Travaux (Les Coupons de Saint-Pierre). Comme cette blouse est un peu ample au niveau de la taille et des hanches, il me semblait important d’utiliser un tissu fin et fluide tel que cette viscose pour donner un rendu aérien et léger à cette blouse (en tout cas pour la version A).

Je porte cette blouse rentrée dans une jupe et ceinturée à la taille car je la trouve ainsi plus seyante.
La voici avec ma jupe Anémone de Deer and Doe :

Avec un pantalon c’est également pas mal :

La chemise portée telle quelle, non rentrée :

Regardons de plus près les détails de cette blouse…

Le col avec le froufrou et les liens décoratifs :

Le décolleté fendu avec cet empiècement central (j’ai mis une feuille blanche pour que vous puissiez mieux apprécier la fente) :

Les plis au devant (c’est légèrement froncé sous le pli) :

Le pli aux manches :

Le pli au dos :

C’est là aussi froncé sous le pli :

Les plis se cousent très facilement, je me suis laissée guider par les instructions et tout s’est bien passé. La difficulté réside plutôt au niveau des raccords : faire coïncider le pli de la manche avec celui du corsage. Ce n’est pas évident, je vous conseille de bâtir avant de piquer car c’est une étape qui demande minutie et précision.

Côté dos :

Les manches longues sont finies par de fins poignets boutonnés & fentes indéchirables :

Côté niveau, ce patron est annoncé avec une difficulté 3/4, ce que je confirme en tout cas pour la version A, celle que j’ai cousue. C’est un patron qui demande du temps, de la dextérité et de la minutie. ça faisait longtemps que je n’avais pas cousu un vêtement aussi technique. Faut dire aussi que je ne me suis pas facilité la tâche avec cette viscose… Un réel effort a été fait pour le livret d’instructions : des étapes détaillées et des schémas explicites rendent la couture de cette blouse plus aisée. Pour moi, jusqu’à présent, le bémol de cette marque de patrons c’était le livret technique mais les choses ont apparemment changé (en tout cas pour ce patron) et je m’en réjouis grandement !

Les étapes corsage dos & corsage devant avec le décolleté fendu sont vraiment bien détaillées et illustrées. Par contre on ne retrouve quasi que du texte pour les étapes col et poignets. On nous renvoie vers le blog pour coudre les fentes indéchirables, ce qui est mieux que rien j’en conviens mais j’aurais préféré que ce soit inclus dans le livret. Dans ce tuto, il y a d’ailleurs une incohérence entre ce qui est écrit et la photo qui illustre le propos : il est dit de replier vers l’intérieur le biais qui sera du côté le plus long du poignet (par rapport à la couture de manche) mais la photo montre l’inverse… Attention donc…

Voici les manches :

C’est un poignet avec une patte façon décroché :

Je précise que j’ai modifié la pièce patron du poignet parce que je ne voyais pas l’intérêt d’avoir une couture d’assemblage au niveau du bord supérieur du poignet.

Pour coudre ce décroché, j’ai préféré cranter au niveau du repère pour faciliter ensuite l’assemblage du poignet au bas de manche.

Côté extérieur, voici ce que ça donne :

Côté intérieur :

J’ai fini le poignet sur l’intérieur, à la main :

Voici ce que ça donne côté envers :

Le col s’est quant à lui cousu sans difficulté. Pour le froufrou, j’ai opté pour une seule épaisseur et pour finir les bords, j’ai opté pour un rouloté réalisé à la surjeteuse.

Côté devant :

Sur l’envers, voici ce que ça donne pour le froufrou. A noter qu’il y a un petit ourlet sur le bord latéral :

J’ai fini le col sur l’intérieur à la main :

Là encore, si vous décidez de doubler le froufrou, mettez la pièce au pli (en n’oubliant pas de retirer la marge de couture supérieure), ça vous évitera une couture et des épaisseurs inutiles…

Petite précision, pour les liens, je les ai réalisés à ma sauce : cousus endroit contre endroit puis retournés. J’ai ensuite ajouté un petit embout pour cacher l’extrémité non cousue.

Le bas de la blouse est fini par un ourlet double :

A n’en pas douter la difficulté technique de ce patron se situe au niveau de l’empiècement central : comme il s’agit d’une incrustation, il y a donc crantage. Mais là où ça se corse c’est qu’il faut gérer en plus les fronces et les plis : cette étape hyper délicate demande une précision de folie car il s’agit de coudre et de cranter au millimètre près… Je vous conseille vivement de faire une pièce d’étude avant de vous lancer car ça vous permettra ainsi de mieux comprendre et donc d’appréhender ces différentes étapes…

J’ai pris en photo ces étapes successives mais sur ce genre d’imprimé on ne voit hélas pas grand chose… J’espère néanmoins que ça vous permettra de comprendre certaines étapes délicates et que celles-ci seront complémentaires du livret technique.

Voici le corsage sur l’envers. Les plis ont été cousus et on arrive donc à l’étape de l’empiècement. A noter que j’ai préféré renforcer les angles par un peu d’entoilage thermocollant car mon tissu était relativement fin et fragile :

Ci-dessous on voit le pli qui est piqué précisément à 1 cm du bord et jusqu’à l’extrémité du pli qui est lui aussi placé pile à 1 cm du bord.

Pour mieux visualiser :

Il convient ensuite de couper la pointe du pli en diagonale et jusqu’à l’extrémité du pli :

Voici ce que ça donne de chaque côté :

On vient ensuite coudre deux fils de fronces puis froncer la partie sous empiècement :

Ensuite j’ai tracé les marges à 1 cm (en rouge). Très important : il faut absolument que les pointes des plis (en blanc) soient positionnées pile au niveau des angles (ça ne doit surtout pas dépassé).

Sur l’envers de l’empiècement on trace également les marges à 1 cm. On vient ensuite aligner avec précision ces repères sur notre précédent marquage puis on pique d’une extrémité à une autre.

Dans le livret, on nous conseille de piquer envers du vêtement vers nous, histoire de mieux gérer la répartition des fronces, ce que j’ai fait en piquant entre les deux points blancs. Il faut démarrer et s’arrêter pile au niveau de ces repères, c’est hyper important !

On vérifie que les pointes sont bien prises dans la couture puis on vient cranter dans l’angle côté corsage.

Ce crantage nous permet de faire pivoter l’empiècement puis de le coudre en place :

Une fois l’empiècement cousu et pressé au fer, voici ce qu’on obtient sur l’endroit :

sur l’envers :

On va ensuite coudre le second empiècement qui fera office de parementure et ainsi nous permettre de créer la fente. Ci-dessous, la pièce a été entoilée (car tissu fin), les bords surfilés et j’ai tracé à la craie la future fente :

On assemble cette pièce endroit contre endroit en veillant à l’aligner correctement puis on pique sur le tracé de la fente :

On coupe la ligne centrale puis dans les angles :

On retourne sur l’envers, on presse au fer et voici ce qu’on obtient :

Quand on soulève, on aperçoit l’empiècement cousu précédemment. Si celui-ci dépasse, n’hésitez pas à recouper le surplus…

Dans le livret technique, on nous demande d’épingler la parementure puis d’effectuer une surpiqûre qui va permettre de maintenir la parementure en place. Moi j’ai procédé différemment mais je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure finition…

J’ai épinglé les deux épaisseurs ensemble : uniquement les bords des deux empiècements :

Puis j’ai cousu ces deux épaisseurs ensemble à la machine, à 2 mm de mon surfil. Si c’était à refaire, je pense que je surfilerai directement les deux épaisseurs ensemble, ça éviterait ainsi d’avoir l’un des bords laissé à cru…

Voici l’empiècement surpiqué :

Et pour finir, une vision d’ensemble de la blouse sur l’envers :

Voilà pour cette blouse qui m’aura donné quelques suées mais qui en valait vraiment la peine. Une très enthousiasmante expérience couture que je vous recommande vivement si vous aimez vous challenger !