Voici le blazer Bleuet de chez Craftine que j’ai cousu récemment :

Pour mémoire, j’ai déjà cousu le top Pitaya, la chemise grenadine et le body noisette et j’ai à chaque fois été ravie par ces patrons car chacun propose ce petit détail technique qui permet d’apprendre et de s’améliorer en couture.

Voici la description de cette veste Bleuet par Craftine : « Le blazer Bleuet est la pièce chic et essentielle du dressing qui nous accompagne au fil des saisons. Col tailleur, découpes princesses, poches dans les découpes, on adore son style travaillé pour sortir le soir ou au bureau en journée. » Voici le schéma technique :

Et les photos du blazer porté :

Ce patron est proposé au format PDF (A4) au prix de 8€ mais vous pouvez également l’acheter au format papier (en supplément) si vous optez pour la formule Craftine Box qui comprend les tissus, les fournitures et deux patrons (jupe Carambolle et Blazer Bluet). C’était la box « hiver chic » sortie en décembre 2020 :

   

Le patron est proposé de la taille 34 à 48. A noter qu’il n’y a pas de tableau des mesures finies du vêtement. J’ai ici choisi de coudre la taille 36 (j’ai pris comme référence mon tour de poitrine) et c’est nickel : aucun ajustement ou autre modification.

Côté tissu, Craftine conseille d’utiliser un tissu de type satin de coton, gabardine, tissu tailleur… Le métrage nécessaire est 1m40 (laize 140) + du tissu de type coton pour les poches et dessous de col (métrage : 30 cm sur laize de 140 cm). J’ai ici choisi de coudre ma version dans un denim qui vient des coupons de Saint-Pierre. J’avais pile le métrage demandé, ça tombait donc à pic ! C’est un coupon que j’ai acheté en promotion au prix dérisoire de 3,5 € ! Par contre déception après lavage car ce jean est ressorti délavé, tout froissé et avec plein de marbrures blanches… Je sais qu’il aurait fallu que je le trempe au préalable dans du vinaigre et/ou du sel mais je n’ai ni baignoire ni de gros sceau… Et puis je me suis dit que j’allais jouer sur ça et en faire un atout, en cassant le côté peut-être trop chic de cette veste et ainsi donner un look décalé/décontracté grâce à ce jean tout abîmé… J’ai par contre dû jouer à tétris pour le placement de mes pièces patrons sur le tissu, histoire d’éviter le plus grosses marbrures… Ci-dessous, on en voit deux sur la manche…

Côté instructions de montage, le cahier technique est détaillé avec un pas à pas en images : les instructions de montage sont claires et suffisamment illustrées (en tout cas pour moi !). D’une manière générale, j’aime particulièrement le soin apporté au livret tant sur le plan du graphisme que sur celui des explications. Seul petit bémol : le pas à pas est illustré de photos, ce qui en soi est une très bonne chose, mais le tissu choisi (c’est celui de la box) est bleu foncé ce qui est dommage… Les marges de couture sont incluses (1 cm pour les coutures d’assemblage sauf exception) et ça c’est fort appréciable.

Le niveau n’est pas indiqué mais je dirais que c’est un niveau avancé du fait de ces deux détails techniques majeurs : le col tailleur et les poches avec passepoil. Je tiens vivement à saluer la modéliste et toute l’équipe qui se cache derrière Craftine car il y a un réel effort en terme de patronage et de gamme de montage : les valeurs de couture ont été réglées à l’équerre (ce qui fait très pro !), le montage de la poche est hyper ingénieux, les finitions proposées sont simplifiées, les pièces patrons s’assemblent impeccablement grâce à de nombreux repères et crans de montage… Bref un soin particulier a été apporté à ce patron, histoire que ce blazer reste accessible au plus grand nombre. Après, je ne vous cache pas que ce blazer reste une pièce technique car il demande temps, concentration et minutie ! Si vous découvrez pour la première fois la technique du col tailleur, vous risquez de rencontrer quelques difficultés de compréhension (et c’est normal !). En ce qui me concerne pas de souci, j’ai suivi le pas à pas proposé et tout s’est très bien passé !

Il y a de jolies découpes au devant et au dos. J’ai décidé de les souligner en faisant des surpiqûres avec du fil métallisé argenté de chez Brin de fil (pour ce projet : aiguille jean taille 90 (mais ça fonctionne aussi très bien avec une aiguille universelle), point droit longueur 3,5 – Canette : fil polyester standard). C’est un fil que je trouve de bonne qualité et qui se coud très facilement comparé à d’autres fils métallisés. Ça va faire maintenant 7 ans que je l’utilise et j’en suis toujours ravie :

J’ai ici utilisé mon pied Pfaff avec guide métallique (pied surpiqûre près du bord avec IDT) que je trouve bien pratique :

A noter que ces surpiqûres ne sont pas prévues dans les instructions de montage, mais comme je trouvais que ça donnait un cachet supplémentaire à cette veste en jean, alors je les ai faites :

Pour les découpes du devant, je n’ai pas pu surpiquer partout à cause de la poche qui est prise dans les découpes. Du coup, ça donne un effet esthétique qui me plait bien.

Le détail de cette basque fendue au dos est absolument charmant :

Je n’ai cependant pas fait un double rentré comme prévu dans les explications, histoire de rester cohérente avec les coutures ouvertes du haut de la veste. De toute façon c’était préférable par rapport à l’épaisseur de mon jean.

Comme vous pouvez le voir, la veste n’est pas doublée, c’est donc une difficulté en moins. Les coutures d’assemblages sont des coutures ouvertes surjetées. Il est certain qu’une doublure aurait été plus jolie, mais au final ça me va très bien comme ça.

J’ai tout surjeté mais c’est vrai que le jean a tendance à s’effilocher pas mal…

Du coup, j’en profite pour vous montrer la veste portée sur l’envers (exercice que je trouve à chaque fois amusant !) !

J’aime beaucoup ce col tailleur dont je trouve les proportions tout simplement parfaites.

Il y a plusieurs techniques pour coudre un col tailleur (tous les chemins mènent à Rome !). Comme je ne connaissais pas la méthode proposée ici, je l’ai suivie et j’ai bien aimé la façon de faire. C’est une étape qui demande du temps et de la précision car il y a des angles à gérer. Il faut donc coudre et cranter de façon très minutieuse pour obtenir un résultat net sur l’extérieur comme sur l’intérieur :

Sur l’intérieur :

Côté dos (le dessous de col est coupé dans le biais avec ici avec une couture au milieu dos) :

Le bas de la veste est joliment arrondi :

Sur l’intérieur (finition parementure) :

J’aime particulièrement la surpiqûre qui forme l’ourlet du bas de la veste : c’est à la fois ingénieux et ultra esthétique, j’adore !

De profil :

La poche avec passepoil, l’autre atout majeur et technique de cette veste :

J’ai beaucoup aimé la technique proposée ! Il faut suivre scrupuleusement chaque étape, veiller à coudre selon les repères indiqués, c’est hyper important et ça demande donc d’être précis. Il y a juste une couture qui se positionne mal à la fin : d’un côté la couture est ouverte et de l’autre, elle est fermée. Pour y remédier, j’ai donc cranté près de la couture d’assemblage pour que la couture s’ouvre correctement.

La photo de Craftine :

Ci-dessous, on voit que les coutures sont ouvertes (ce qui facilite ensuite la réalisation des surpiqûres) :

Voici une vue globale : ça reste propre (à mon sens), la poche est prise dans la couture des côtés (que j’ai préférée fermée, les coutures ne sont donc pas ouvertes), histoire qu’elle ne se balade pas trop.

Par contre, les poches sont petites, on ne peut pas y mettre toute la main :

Les manches sont de type tailleur, il y a donc un dessus et un dessous de manche :

Côté ourlet, un simple rentré surjeté piqué :

Petite astuce au passage : il est bien plus simple de coudre l’ourlet de cette manière :

… que comme ça (et c’est valable aussi pour un ourlet à la surjeteuse) :

Si je devais refaire cette veste (et j’y compte bien !), je pense que j’ajouterai 2 cm de longueur aux manches, question de préférence et de confort :

La veste se ferme au milieu devant par un bouton (ici de mon stock) :

Comme vous pouvez le voir, il n’y a pas de boutonnière à coudre. Elle est en fait formée très simplement (il suffit de ne pas coudre entre deux repères indiqués sur le patronage :

Sur l’intérieur côté parementure :

J’ai ajouté des épaulettes car je trouvais que la pente d’épaule ne convenait pas sur moi.
Voici une photo avant / après pour mieux apprécier la différence :

Pour ce faire, c’est simple, j’ai pris une épaulette de mon stock (achetée chez Fil 2000) que j’ai redécoupée pour qu’elle soit plus petite et donc plus adaptée à ma veste (si l’épaulette est trop épaisse on peut également retirer l’excès), puis je l’ai insérée dans du jersey noir pour que ce soit plus esthétique (car ma veste n’est ici pas doublée).

Je vous conseille de mettre au pli la partie qui est rectiligne (en bas). Ci-dessous, on voit que j’ai laissé une marge de couture mais elle n’est en fait pas utile !

Une fois que c’est fait, on vient plier l’épaulette en deux pour déterminer son milieu puis on vient la positionner sur la ligne d’épaule. On aligne ensuite le bord de l’épaulette au niveau du bord des marges de couture de la manche. Ici j’ai fixée l’épaulette par quelques points à la main :

De l’autre côté de l’épaulette, on vient aussi fixer l’extrémité par un petit point à la main.

Ci-dessous je montre (pas facile de montrer ça !) que c’est laissé libre sous l’épaulette :

Je termine ce long article en vous montrant ma petite étiquette :

Voilà pour cette veste pour laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir à coudre et que je compte bien me recoudre ! A suivre !