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Aujourd’hui, je vais vous parler de mon pantalon Saïki d’Ivanne Soufflet que j’ai voulu coudre dans un esprit pantalon d’intérieur. Bien utile en cette période de confinement, n’est-ce pas ?!

Quand ce patron de pantalon est sorti, je n’ai même pas cherché à comprendre : je n’ai rien lu, rien regardé, j’ai direct acheté ! Il y a des marques de patrons comme ça en qui on a entière confiance. Ivanne Soufflet fait partie des valeurs sûres ! Je n’achète cependant pas tous ses patrons (comme le caraco Caclcium ou le top/jupe Keep cool) mais là un pantalon… impossible d’y échapper ! Il était évident que j’allais apprendre plein de choses grâce à ce patron tellement la question du pantalon est complexe selon les morphologies…

Ceci étant dit, je savais par avance que ce patron ne viendrait pas détrôner le Ginger Jean de Closet Core Patterns que j’aime d’amour ! Le pantalon Saïki que j’ai cousu est loin d’être seyant, ce n’est en effet pas le pantalon qui flatte le mieux ma morphologie alors que le Ginger, lui je le trouve vraiment extra, c’est le jean de ma vie ! Mais bon, chacun de ces pantalons a son rôle à jouer. Ici, mon Saïki a pour seul but d’être un pantalon cocooning !

Ci-dessous mes Ginger Jeans :
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Voici la description faite par la créatrice : « Pack de pantalons à composer vous-même, ultra-pédagogique, idéal débutant(e).
Patrons de base (12.50€) ayant pour socle commun une ligne épurée sans pinces, une taille “normale” et une aisance raisonnable mais confortable.
3 patrons de BASE :
– n°1 – élastiqué (déco ou coulissé smocké)
– n°2 – ajustée zippée côté
– n°3 – combi (à faire matcher avec un patron de haut compatible). Chaque base est déclinée en 2 versions : A coupe droite / B coupe large,  ainsi que 3 options de longueurs (long, 7/8 et short).
Poches italiennes, passants et ceinture nouée en option.



BONUS offerts : effet paper-bag, chevilles élastiquées, ajout de fronces, combi taille élastiquée, ajout de passepoils.



Compléments
(1.50€) : fausse braguette, 3 poches plaquées, poches passepoilées, 2 rabats de poches, pattes déco.



PACK COMPLET (base + compléments)
: 13,80€.
Perso, j’ai acheté le pack complet avec un prix de lancement qui était fixé à 12,50€.

C’est un patron exclusivement PDF (A4 et A0, A2 pour les compléments) que j’ai fait imprimer (en noir et blanc car c’est moins cher) au format A0 chez impressionplan.fr avec d’autres patrons PDF récemment achetés. Je n’ai demandé l’impression que pour pour la base ajustée et la base élastiquée. Je ne prévois en effet pas de faire la version combinaison… Mais si cette version vous intéresse, je vous conseille d’aller voir la vidéo de Laurianne alias Le Boudoir de Laurianne qui en parle très bien !

A noter que les valeurs de couture ne sont pas incluses (moi je préfère nettement quand elles le sont. Mais bon, je comprends tout à fait la démarche et le choix de la créatrice…).

Côté niveau, il est indiqué de débutant à intermédiaire (de 1 à 3) selon la version et les options choisies. Pour ma première version j’ai préféré « assurer » en optant pour la version base n°1 (élastiquée), jambes droites (A) longues et poches italiennes. Pas de bonus ni de compléments pour cette première version que je considère comme étant une toile portable : un pantalon que je porterai exclusivement à la maison, une sorte de tenue d’intérieur. Le pantalon Anima Pan de Papercut Patterns, que j’ai cousu il y a  plus de 6 ans, remplit totalement ce rôle-là et je le porte énoooooooooooormement (dès que je rentre du travail, je le mets). Pendant le 1er confinement, il a été ma tenue de presque tous les jours !

Alors je vous le dis tout de suite, le Saïki est bien moins confortable que l’Anima Pant du fait principalement du tissu choisi. En effet, pour Saïki, j’ai choisi une viscose, du chaine et trame donc alors que pour l’Anima pant, j’ai choisi un jersey polyamide avec élasthanne qui est donc extensible et qui suit ainsi chacun de mes mouvements sans difficulté, ce qui n’est clairement pas le cas pour mon Saïki…

Côté tissu donc… j’ai choisi une viscose de mon stock que j’ai achetée au poids chez Toto Tissus (Paris Réaumur) et qui m’est revenue à 1,80 € le mètre (toute la boutique était à -30% !). J’ai de quoi faire car j’ai tout de même 6m40 de ce tissu !!! Quand on achète du tissu au poids, on ne connait pas le métrage, du coup, c’est à la maison que j’ai mesuré que je me suis rendu compte de ce métrage excessif… ceci explique cela…

En plus de ça, en regardant de plus près le tissu, je me suis aperçu que dans le motif il y avait des têtes de mort ! Non mais quelle horreur !!! Pas du tout mon style !!! Bref, ce coupon sera parfait pour mes toiles à venir ! En tout cas, question qualité, cette viscose est top, pas de souci au lavage.

Par contre, je vous déconseille d’utiliser cette matière pour coudre des pantalons car la viscose est un tissu fin, souple, mou et qui se déforme aux endroits clés : j’ai dû porter ce Saïki plus de 15 fois et ça poche drôlement aux fesses et aux genoux. Le point positif c’est que le tissu s’est donc assoupli et détendu, ce qui fait je me sens moins engoncée dans le pantalon quand je m’assois par exemple en tailleur (position favorite !). Le point négatif, c’est que du coup, il ne ressemble plus à grand chose sur le plan esthétique car il s’est déformé… Je n’ai pas fait de photos pour vous montrer ça, sorry ! Donc, si c’était à refaire, je choisirai un jersey polyamide avec élasthanne comme pour mon Anima Pant, que j’ai dû porter une centaine de fois et qui n’a quasi pas bougé !

Côté tailles, ce patron est proposé de la taille 32 à 54. D’après le tableau des tailles et le tableau des mesures finies du vêtement, j’ai cousu le pantalon intégralement en taille 38. Pour info, mon tour de taille est de 64 cm et mon tour de bassin est de 93 cm (j’ai perdu quelques cm pendant le 1er confinement, youpi !)

J’ai tout de même dû procéder à deux modifications :
– Etant entre le 34 et le 36 pour le tour de taille, j’ai réduit la longueur de l’élastique : 66 cm valeurs de couture incluses pour moi. Je vous conseille vivement de faire un essayage avant de fermer votre élastique…
– J’ai diminué la longueur de la jambe de 8 cm (team grand buste / petites jambes, youpi !)



Pour le prochain, il faudra que je procède à un autre ajustement, celui de corriger l’enfourchure dos qui est légèrement trop courte pour moi et peut-être aussi la hauteur du montant car le constat est le suivant : le pantalon me rentre un peu dans les fesses et quand je m’assois, la ceinture se creuse au milieu dos. Des fiches « ajustements » nous indiquent clairement comment procéder et ça c’est vraiment chouette. En terme d’aisance, je suis bien, c’est ce qu’il me faut pour être à l’aise.

Le pantalon vu de dos :

A noter que la façon dont on porte le pantalon a son importance. En théorie, ce patron est conçu pour arriver 3 cm sous la ligne de taille alors que moi je le porte 5 cm sous le nombril. Question de morphologie (team buste long…) mais c’est aussi et surtout une question de préférence et de bien-aller… Clairement, moi j’aime porter les pantalons taille basse, j’aime aussi que l’entrejambe ne soit pas collé…

Passons maintenant à la partie réalisation…
A noter une petite coquille p.29 au niveau de la légende de ce dessin (votre jambe droite) :

Pour une meilleure finition, il est proposé de ganser les marges de couture avec du biais, ce que je n’ai pas fait ici puisque c’est avant tout une toile. Perso, j’ai trouvé que les explications (qui se résument au dessin ci-dessous) étaient sommaires pour poser du biais à cheval… Perso, je préfère poser le biais en deux temps, histoire que le biais soit bien pris/cousu des deux côtés…

L’une des premières étapes c’est le surjet : on nous demande en effet de surjeter certains bords du pantalon avant de procéder à l’assemblage (ici en rouge). Pourquoi pas en effet… mais le constat est le suivant : on a des surjets qui ne sont à mon sens pas nécessaires… ou alors je n’ai pas compris le schéma ci-dessous (ce qui est possible aussi…)

Prenons l’exemple des poches (on aurait très bien pu surfiler les deux épaisseurs ensemble plutôt que séparément) :

Pas utile non plus de surjeter séparément le côté de la jambe et les poches car au final on a trois surjets, donc trois épaisseurs supplémentaires. Il aurait à mon sens été plus judicieux de surjeter tout le côté de la jambe (une fois les poches cousues) en une seule étape.

Idem pour le surjet au niveau de l’entrejambe : pourquoi surjeter séparément les deux fourches alors qu’on peut le faire ensemble ? D’autant plus que les coutures ici ne sont pas ouvertes, elles sont couchées d’un côté…

Il est conseillé en « finition + » d’effectuer une surpiqûre pour maintenir les deux épaisseurs ensemble, ce que je n’ai pas fait. Pour la fourche, il est conseillé de faire une piqûre solide et renforcée et utilisant le point droit triple stretch de la machine à coudre et c’est clairement indispensable si vous ne voulez pas que ça craque trop vite !

Idem encore pour le haut du pantalon : tout est surjeté alors que ce n’est clairement pas utile puisque le haut du pantalon sera pris en sandwich dans la ceinture… Ce n’est à mon avis intéressant que si votre tissu est fragile et qu’il s’effiloche beaucoup…

LES POCHES

Parlons à présent des poches italiennes. Comme vous pouvez le voir, j’ai opté pour les poches italiennes :

J’ai trouvé que l’entrée de poche était un peu trop étroite, ça mériterait à mon sens quelques cms de plus en terme d’ouverture.

Pour la poche, pas de propreté pour le fond de poche, du coup le fond de poche et le sac de poche ne font qu’un : une seule et même pièce, ce qui oblige à prendre le même tissu pour le fond de poche. Ici pas de souci, c’est une viscose, mais pour un tissu plus épais, je pense qu’il aurait été bien de prévoir une propreté de poche dans le tissu épais et un tissu plus fin/doublure pour le sac de poche, histoire de limiter les épaisseurs.

Je n’ai pas effectué de sous-piqûre au niveau de la poche. j’ai cependant entoilée sur une largeur de 2 cm l’entrée de poche, comme préconisé dans les explications.

J’aurais apprécié un cran supplémentaire sur le patronage, celui du positionnement exact de la poche sur le fond de poche au niveau du côté (entrée de poche). La poche se positionne bien, pas de souci mais il pourrait y avoir un petit décalage entre les deux poches si on ne fait pas trop attention. Lors de la couture et donc de la manipulation des poches, le tissu peut en effet se déformer un peu et donc se positionner différemment… Donc si on veut quelque chose de symétrique des deux côtés, je vous conseille de marquer ce cran supplémentaire. En photo, c’est plus clair je pense :

Voici les poches vues sur l’envers :

LA CEINTURE

Perso, j’ai préféré entoiler la ceinture devant et dos (extérieur uniquement) pour renforcer cette partie car, je le rappelle, j’utilise ici une viscose. Sauf erreur de ma part, la question de l’entoilage pour la ceinture n’est pas évoquée dans le livret technique pour la version pantalon élastiqué. En revanche, pour la version ajustée, ce point est abordé.

Comme préconisé, j’ai effectué la sous-piqûre pour que la ceinture vienne ensuite bien se positionner sur l’intérieur.

Pour ce faire, j’utilise un pied presseur avec guide (j’en parle ici en bas de page) : je déplace l’aiguille sur la droite et le guide du pied se positionne précisément sur le sillon de la couture :

Pour cette version de pantalon, j’ai donc choisi de coudre la coulisse élastiquée : le principe est simple et standard puisqu’on vient insérer un élastique (d’une largeur de 5 cm) dans la ceinture qui a été préalablement cousue au haut du pantalon tout en veillant à laisser un espace de quelques cm pour l’insertion de l’élastique. Donc la méthode classique et traditionnelle.

Pour obtenir une jolie finition sur l’intérieur de la ceinture (donc côté envers pantalon) et donc obtenir une jolie surpiqûre régulière, je n’ai pas suivi les instructions de montage, j’ai préféré utiliser l’astuce du ruban double face étroit que j’ai positionné sur le bord des marges de couture (comme ça, ça ne viendra pas encrassé l’aiguille de la MAC).

J’ai ensuite veillé à ce que le rempli de 1 cm de la ceinture intérieure (doublure) vienne se positionner pile poil sur la couture précédemment faite. Tout cela demande beaucoup de minutie, de précision et de temps… Ainsi, quand je surpique la ceinture (côté extérieur, donc endroit du pantalon) à 1 mm du sillon de la couture, sur l’envers, c’est quasi nickel.

Les instructions de montage nous conseille ensuite d’effectuer plusieurs surpiqûres pour donner un effet smocker à la ceinture, ce que j’ai fait.

Ces lignes n’apparaissent pas sur le patronage, à nous de les dessiner et d’en déterminer le nombre. C’est dommage car c’est une étape qui demande un peu de calcul pour que ce soit joli et régulier. Perso, je vous conseille de marquer ces lignes sur votre ceinture avant de fixer l’élastique (à plat donc !) car après c’est impossible… Je vous le dis, car je regrette de ne pas l’avoir fait. Ici j’ai donc effectué 4 surpiqûres espacées d’env. 1 cm. Je les ai cousues directement comme ça, sans repère. Du coup, le résultat est un peu approximatif. Comme le signale les explications, cette étape demande un peu de sport car il faut tendre l’élastique de part et d’autre du pied de biche et coudre en même temps… ça fait travailler les muscles des bras, je vous le dis !

L’effet smocké se perd au niveau des bords de l’élastique qu’on a superposé. Du coup, si c’était à refaire, je pense que je coudrais l’élastique bord et bord au point zig-zag. Ci-dessous, on voit bien la boursouflure que ça fait au niveau de l’élastique dont les bords se chevauchent :

Pour l’ourlet, j’ai suivi les instructions de montage, à savoir un premier rempli de 1 cm puis un second de 2 cm :

Voilà pour ce pantalon. La seconde étape pour moi serait donc de procéder à quelques ajustements. Une fois que ce sera fait, il ne me restera plus qu’à le coudre dans un tissu de type jersey, histoire que ce soit topissime niveau confort. Affaire à suivre donc !