Après vous avoir présenté la première partie de ces cours du soir puis notre première étude de cas (le pantalon), voici aujourd’hui le 3ème et dernier article : la veste doublée avec col tailleur.
Au premier semestre de cette année, nous avons, à partir d’une base de buste en taille 38, construit par technique de coupe-à-plat une veste doublée puis procédé à la coupe et à l’assemblage de la-dite veste dans une matière d’œuvre de notre choix. Je me suis finalement prise au jeu : j’ai dessiné puis patronné une veste telle que je l’imaginais : elle est donc sur-mesure !
Je ne vous parlerai pas en détail de la construction (coupe-à plat) de cette veste, car j’ai trouvé la méthode de la prof un peu laborieuse et peu claire… C’est la raison pour laquelle j’ai travaillé de façon plus personnelle sur ma veste en allant voir des livres de patronage et en faisant des recherches diverses. J’ai évidemment réalisé des prototypes/toiles avant de me lancer dans la coupe de mon joli lin noir…
Nous avons dans un premier temps tracer le contour du gabarit de base du corsage en laissant suffisamment de place pour y mettre la croisure et le col. Nous avons ensuite procédé aux élargissements (échancrer l’encolure, monter la pointe de l’épaule, élargir la carrure, descendre l’emmanchure, élargir le côté…).
Nous avons ensuite fait un passage de pince : déplacer la pince d’épaule sur le côté puis dessiné le col tailleur classique en traçant d’abord la cassure du col puis le revers.
J’ai ensuite ajouté une ceinture et une basque à ma veste.
Ci-dessous, c’est la première étape de mon patron. Il a subi par la suite de très nombreuses modifications…
Pour ce qui est du dos, j’ai procédé également à divers élargissements mais aussi à quelques transformations : déplacer les pinces, tracer la découpe bretelle, tracer la ceinture et la basque.
L’étape suivante était indispensable : coudre la toile de la veste d’après le patronage fait en cours. Verdict : la veste était bien trop grande et plusieurs détails étaient à revoir… ça aurait été trop beau ! C’est à ce moment-là que j’ai voulu mettre à mes mesures cette veste : tant de travail pour une veste importable, ça aurait été vraiment dommage !
J’ai donc repris mon patronage. Pour ce faire, j’ai reporté toutes les modifications faites sur la toile sur le patron devant et dos. J’ai eu à faire un gros travail d’ajustement pour que ce soit à ma taille… Par esthétisme, j’ai également voulu modifier les pinces du devant et faire des découpes bretelles, à l’identique de celles du dos… Vive le découpage/scotchage !
Le corps de la veste étant plus ou moins définitif, nous sommes ensuite passés à l’étape de la construction de la manche tailleur.
Etape à nouveau indispensable : effectuer la toile de la veste avec toutes les nouvelles modifications et faire également la toile de la manche (au final je n’ai pas choisi de coudre ces manches dans mon tissu final, il y avait trop de modifications à faire à mon sens).
Voici les essayages sur mannequin : c’est mieux mais ce n’est pas encore ça !
Voici ce que ça donne sur moi :
Suite aux essayages, j’ai à nouveau fait quelques rectifications (tombant du col à revoir, pointe d’épaule à descendre, manche à élargir, ampleur de la basque dos à réduire…).
Très franchement, je n’avais pas envie de refaire une troisième toile… J’ai donc procédé à toutes ces modifications puis j’ai coupé dans mon lin noir !
Après la coupe, j’ai tout assemblé à la piqueuse plate…
et là oh malheur ! Plusieurs piqûres d’assemblage se sont défaites : les points s’autodétruisaient à cause d’un fil de canette de très mauvaise qualité… Je vous avoue que j’ai beaucoup pesté… J’ai été obligée sécuriser toutes mes coutures (tant bien que mal) et j’ai même fait des points à la main à certains endroits (au niveau du col tailleur) car je ne pouvais plus accéder à l’intérieur de la veste…. Bref, j’ai cru à un moment donné que j’allais tout jeter à la poubelle…
Ci-dessous, je suis entrain d’épingler les parementures du devant et celles de l’ourlet :
Premiers essayages de la veste sans les manches sur le mannequin :
Le fameux col tailleur et la découpe bretelle :
La partie ceinture et basque :
Je suis pour l’instant plutôt contente de la tournure des choses… Vous reconnaissez la tunique que je porte ?
L’assemblage des manches, allez, c’est parti !
ça commence à sérieusement prendre forme ! Il manque encore les épaulettes, la doublure, la boutonnière et le bouton… mais ça avance !
Et cette tunique à patte de boutonnage cachée ? Savez-vous de quel patron il s’agit ?
Petite étape avant la pose de la doublure : la pose des épaulettes (désolée, pas de photos) et le glaçage à la main de la parementure et des enformes !
Arrive ensuite l’étape de la doublure… et là ça a été le flou artistique car la prof n’a pas voulu s’impliquer plus que ça dans mon cas… Et oui, comment gérer la doublure d’une veste lorsqu’il y a une ceinture et une basque froncée ? Et bien je ne l’ai jamais su… La doublure est donc patronnée à l’identique de la veste sauf que j’ai ajouté un pli d’aisance au milieu dos. D’autres erreurs de patronage ont été faites pour cette doublure mais je ne vais pas m’étendre sur le sujet… ça m’agace suffisamment comme ça…
Allez, je vous montre la veste finie !
Le devant :
Le dos :
Le col tailleur :
La partie ceinture et basque :
La doublure :
Bref… Je suis tout de même très contente d’être venue à bout de cette veste ! Alors, la tunique vous l’avez reconnue ? Et bien, pour le dernier cours, je portais la Robe/tunique Boann d’Urban Fairy !
Ta veste est très jolie, elle est très féminine, j’adooore ! Pour la doublure, j’aurai fait exactement comme toi.
Tu peux être fière du travail accompli.
Merci beaucoup !!!
Bonsoir
Je lis toujours tes articles avec bcp d’intérêt et je te remercie d’y apporter tous ces détails de réalisations
Merci aussi pour le temps que tu dois passer à rédiger tout ça dans un objectif de partage
Je tiens d’ailleurs à te féliciter pour la qualité de tes finitions
C’est toujours très bien fait, bravo
Alors moi aussi je me suis lancée dans la coupe à plat il y a 4 ans et vraiment je trouve ça très gratifiant de réaliser soi-même ses patrons
Je suis une accro de vestes et je prends bcp de plaisir à les faire moi-même
Rien ne me résiste : veste de tailleur, veste découpe princesse, veste de smoking…
Je trouve les idées sur internet (vestes de créateurs ou vestes de marques chères) dont j’arrive à retrouver des photos prises sous différents angles, et je refais les mêmes
C’est pas bien de copier mais c’est juste pour mon usage personnel
J’ai investi dans une méthode qui me semble la meilleure qui existe sur le marché, c’est la méthode DP Studio (qui a commencé à proposer des patrons d’ailleurs)
Toutes les étapes sont super bien expliquées
Chaque étape a son schéma
Il faut qd même avoir appris la coupe à plat car qques notions sont nécessaires, celle des calques par exemple
Je ne sais pas si tu connais mais je suis sûre qu’avec les connaissances que tu as déjà et ton niveau d’exigence, c’est une méthode qui te plairait j’en suis sûre
Bon c’est 3 volumes pour un budget de 150 € mais vraiment ces 3 volumes suffisent à tout faire
En attendant tes prochains articles,
Bise
Pascale
Merci beaucoup Pascale de prendre le temps de lire mes articles ! Définitivement la méthode que je préfère est celle d’Esmod. J’ai eu l’occasion de feuilleter celle de dp studio qui a effectivement l’air d’être compète. J’ai cousu l’un de leur patron et j’en ai été très déçue tant sur le plan du patronage que celui des explications…
J’aurais presque pu écrire le commentaire de Pascale 😉 (mais je ne patrone que peu de choses)
Même si je ne commente pas toujours, j’apprécie énormément tes articles si détaillés et pédagogiques et j’admire ta technique parfaite.
Là encore, quel magnifique résultat!!! Pour la doublure, j’aurais aussi fait comme toi.
Merci, merci !!! Je suis contente d’être arrivée au bout de cette veste !
Sublime veste !!
Merci pour toutes ces explications !
J’ai un modeste livre de patronage (j’hésite à acheter une méthode complète), grâce à lui, j’ai rectifié un patron d’un magazine (prêté par prof de couture d’une association, patron Burda). Contente du résultat, mes fesses et ventre sont rentrés impeccablement dans la toile faite.
Me reste à rectifier en largeur; Est-ce dû au patron ? en plus, je n’ai pas les explications du magazine. La prof m’a mis des épingles sur la toile directement.
J’ai eu l’impression qu’elle « modèle » sur le corps, et qu’elle n’a pas trop l’habitude de modifier les patrons à plat. Alors que mon but, est justement d’avoir des patrons à mes mesures pour les décliner ensuite.
Pas grave, nous alons avancer doucement, car j’ai atelier un lundi sur 2.
Au plaisir de vous lire et de continuer à apprendre à travers vos articles !
Cordialement
Fabienne
Ah les ajustements, je crois que c’est ce qu’il y a de plus compliqué à faire ! Je trouve également que la méthode du moulage est la plus adaptée pour rectifier un patron. Tu as raison de te faire aider par ta prof, le résultat sera d’autant plus réussi !
très assidue, je commente peu, tout est déjà dit.
J’admire en silence, mais une question me taraude … combien de temps pour faire ces ouvrages, je ne parle pas des cours mais des réalisations « domestiques ».
J’avais posé une question semblable il y a un moment, et pas de réponse hélas.
Cette indication me servirais à savoir si je me lance ou pas.
Bravo encore et bon WE.
Merci beaucoup Jeanne de me suivre si fidèlement ! Desolée de ne pas vous avoir répondu… je crois que je vais vous décevoir : je ne comptabilise jamais le temps que je passe à coudre car jaime prendre mon temps, la couture est avant tout pour moi une passion qui demande avant tout de la patience. Et puis tout dépend du choix de la réalisation et du niveau de la personne qui coud : en ce qui me concerne je couds un t-shirt en 1h30 je pense… La veste tailleur réalisée ici entre le patronage, les deux toiles et la veste finale, j’ai dû mettre une trentaine d’heures… bon week-end à vous aussi !
Elle est jolie cette veste même si elle n’est pas parfaite (à tes yeux !) je sens une impression très mitigée sur ce cours mais bon il y a toujours du positif à prendre !
Merci !!! Oui, je suis un peu déçue de ce cours, je m’attendais à apprendre des choses en matière de minutie et de précision. Et puis, s’agissant d’un cours lié au côté industriel de la couture, je m’attendais là aussi à découvrir de nouvelles choses… bref…
Comme Pascal, ta minutie, ton travail de rédaction, de photo, tout ça pour le partage, je te tire mon chapeau!
Arhhh je comprends ton agacement pour la doublure, c’est quand même un comble que la prof n’ait pas voulu s’avancer dans ta réalisation, c’était un peu le but de la faire sur mesure non? :/, mais pas contre bravo pour ta couture, ça c’est un projet de fou n’empêche, tu dois être fière, elle est trop belle!
Oh, merci beaucoup Carole !!! Oui, je suis un peu déçue par la prof, je pensais apprendre davantage de choses… Tant pis ! Je suis tout de même ravie de m’en être pas si mal sortie !
Très jolie confection, félicitations.